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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 7.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.6767#0171
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i-'BG LI PSE

AVIS IMPORTANT. — Les sous-
oripteurs à l'Éolîpse dont rabonne-
xneat expire le 3 0 octobre sont
priés de le renouveler sans retard,
s'ils ne veulent point subir d'inter-
ruption dans la réception du jour-
nal.

NOUVELLES PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ

vwwwvwyv

Histoire tintamarresque de Napo-
léon III, par Touchatout. — Illustrée d'ilfl
nombre considérable de gravures noires et colo-
riées. Très-beau et très-fort volume grand in-8".

z^i" j,:fi.iTiWi i jwH"*1 ni'"'1 ' ■ ■•»»'•- -
iiistolre de France tintamarrespe,

depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours,

par Touchatout. — Illustrée de gravures noires

et coloriées, par Gill, Lafosse, etc. Très-beau et

très-fort volume grand in-8°.

Album de la Lune et de l'Eclipsé,

contenant cent dessins de Gill. — Beau volume
in-4° à gravures coloriées.

CONDITIONS : Toute personne qui s'abonnera à
l'Éclipsé, pourra retirer dans les bureaux de ce
èurnal l'une des trois primes ci-dessus annon-
cées, moyennant trois francs.

Pour îles départements, en raison des frais de port,
\k prix de chaque prime est de six francs.

AVIS TRÈS-IMPORTANT

L'administration de Y Éclipse n'est en mesure de fournir
«pie ces dernières primes. Il est de toute impossibilité do
faire proit aux demandes qui parviendraient pour des
primes précédemment annoncées. Elles sont toutes épuisées.

LES ROUERIES D'ANÂSTASIE

i

Tout le monde sait qu'Anastssie est une vraie décore.
Mais 9 y a encore quelques personnes naïves qui lu} font
l'honneur de croire que c'est une pécore tout d'une pièce,
carréefdans ses rigueurs, sincère dans ses effarements gro-
tesque^ et franche dans ses rancunes.

Erreur profonde !...

Anastasie est la plus pointue, mais en mêrae temps la
plus rcmèe? des commères.

Elle podrraft aller droit au but, frapper brutalement,
sans égards, sans formes, sans politesse et surtout sans
justice, armée pu pouvoir discrétionnaire que lui donne
l'état de siège et les anciennes lois de l'Empire réparées et
remises à neuf par la Ré (?) pu (??) bit (H?) que 0 M !)

Elle s'en garde bien.

De temps en temps, honteuse sans doute d'une autorité '
sans contrôle qui la fait maîtresse absolue des destiné* s do
la presise, elle prend-des airs de bonne femme gui ne de-
manda pas mieux que d'être aimable dans les limites du
possible.

Et, cafarde comme une vieille garde malade, elle continue
.à étrangler les journaux confiés à ses bons soins en leur
disant-:

— "Vous voyez... ce n'est pas ma faute.

I / ■ ' flr5 f-

\ m*

Son truc favori, et qui lui rend t'n'orai4ment de services
depuis quelque temps, est : l'autorisation exigée des person-
nages que les dessinateurs porlraicturent.

Nus lecteurs savent que cette exigence absurde, imaginée
par l'Empire comme*entiave à la liberté tic la p esse, était
depuis longtemps tombée en désuétude.

Même dans les derniers temps du règne béni de Véloci-
pède père, on ne demandait plus celte autorisation.

Et c'était justice ; car jamais on n'a pu inventer quelque
chose de plus énorme comme bêtise que de subordonner la
critique à l'autorisation de celui qui en est l'objet.

Mais pour Anastasie, tous les moyens sont bons —surtout
les mauvais — et elle a ressuscité cette coutume antéséda-
nienne.

Lorsqu'un dessin ne lui plaît pas, — ce qui arrive d'ail-
leurs toutes les fois qu'un dessinateur lui déplaît, — au lieu
de dire carrément à l'éditeur ou au journal :

— Je le refu.-e,

Elle lui dit jésuitiquement :

— Mon Dieu ! je l'accepterais avec plaisir ; mais il y a là
une mèche de cheveux qui rappelle celle de monsieur Un tel.
Avez-vous l'autorisation de monsieur Untel de publier son
portrait.

— Non... mais je pensais que...

— Oh! n'insistez pas, c'est la loi... Il nous faut cette auto-
risation.

Il n'est pas difficile de comprendre qu'un tel procédé
cauteleux et sournois équivaut au massacre en gros et en
détail de tous les journaux et ouvrages illustrés dont les
auteurs sont mal notés.

Pour le journal surtout, qui ne vit que d'actualités et
saisit le fuit au vol, qui doit, sous peine de mort, livrer le
lendemain au public l'événement du jour, il est matérielle-
ment impossible de satisfaire a de si ridicules prétentions.

Supposons qu'aujourd'hui, par exemple, un fait de la po-
litique insuire à Gill un d 'ssindans lequel un haut per-
sonnage doive tenir une place quelconque.

Il fait son croquis, — vingt-quatre heures.

On le cliché, - vingt-quatre heures.

On le porte à Anastasie, — vingt-quatre heures.

Anastasie réflécbit, — vingt-quatre heures.

Il faut qu'elle consulte Versailles, — vingt-quatre heures.

Elle autôùso le dessin, mais à la condition que l'on se
procurera l'autorisation du patient pour son portrait. On
lui écrit : vingt-quatre heures.

Le lendemain, on ne reçoit pas de réponse : vingt-quatre
heures.

On va trouver le haut p rsonnago : vingt-quatre heures.
Celui-ci n'y est pas. Il est au château de **** (comme
par hasard!...) — vingt-quatre heures.

G®,

Si l'on veut compter ce qui reste de temps pour aller faire
une partie de campagne à un entrepreneur de journaux
hebdomadaires dont chaque dessin lui coûte neuf jours
pleins de dérangements par semaine, on conviendra qu'il
doit [ orter Anastasie dans le coin le meilleur de son cœur.

m*

Ce n'est pas tout.

-lîjous avons supposé un portrait d'un haut personnage,
ce qui est supposer le plus facile, attendu que celui-ci dont
l'esprit et le libéralisme sont devenus légendaires, ne s'oppo-
sera jamais a ce qu'un dessinateur esquisse ses trails.

Mais le monde des hommes publics va se compose pas
malheureusement que d'âmes d'élite, d'esprils élevés, ds
cœurs haut placés.

Et tout le monde sait que demander l'aulorisation à cer-
taines gens,, de dire, d'écrire ou de dessiner ce que l'on pense
d'eux, serait aussi naïf que d'aller pr or un banqueroutier
de vous permettre de faire quelques extraits dans ses livres
de commerce.

Anastasie sait donc parfaitement ce qu'elle f ut lorsqu'elle
vous impose une démarche impossible.

Et ce chemin tortueux qui conduit également au but
qu'elle vise : l'extinction de la presse fron leuse, doit être
consiiiérô comme une des plus remarquables perfidies des
temps modernes.

Je sais que quelques imbéciles trouvent excellente cette
exigence d'autorisation personnelle.

« On ne peut tolérer, disent-ils, qu'un citoyen soit tourné
« en sidicuie malgré lui, » etc., etc..

Ce raisonnement n'a'pas la moindre so'iditô.

Certes! .. personne n'a le droit d'injurier un ciloyen, ni
même de le. tourner en ridicule. Celui qui le fait, le fait à
ses risques et, périls. L'homme insulté <t berné est là, et
derrière lui les tribunaux, s'il préfère ce mode do répara-
tion.

Mais ce qu'il faut réclamer arec vigueur pour la crayon,
c'est le droit commun, le droit dont jouit la plume.

Je puis, sans demander à M: de Broglie si cela lei con-
vient, imprimer que c'est bien le partieulier le plus détes-
table qui! je connaisse ; que son air haiîtain et arrogant
ferait prendre en grippe 14 septennat même par h/s gens qui
l'aiment le plus. Je puis dire que ce sourire cliché et imper-
tinent manque abs dûment d'esprit; que cet air soi-disant
autocratique-est faux, qu'il n'est que la grimaco d'une simi-
li-noblesse, etc., etc..

Et Gill ne peut, lui, sans la permission do M. de Brogiie,
représenter cet homme d'Etat comme je le vois, comme il
le yoitj comme tout le monde le voit.

C'est le comble de l'illogisme.

Veuillot peut répondre à un dessinateur lui demandant
l'autorisation de reproduire ses augustes traits ;

— Voyons d'abord votre croquis.

Et si le croquis ne lui plaît B8f, il peut dire à l'artiste :

— Non... je no ressemble pas assez à Câpoul.

Oa n'a pas idée de quelque chose de plus saugrenu.

Anastasie a déterré dms le vieil arsenal des mesures
compressives de l'Empire ^S'm hypocrite duquel il fau-
drait eutin faire justice.

Le crayon a les mêmes droits que la plume, et il ne de-
mande qu'à courir les mêmes risques.

Un dessin n'est en sonnne qu'un article de journal dont
"îe signataire répond devait la loi et devant les particuliers.

Les dessinateurs sootprets à porter, comme nous autres,
le poids de leurs fautes quand ils en commettent.

• Un dessin diffamatoire, ou injurieux, ou immoral, ou sub-
versif, peut être frappé en vertu des lois qui punissent les
écrits immoraux, subversifs, injurieux ou diffamatoires.
Cela doit suffire.

J'imprime, je suppose, que M. de Lorgeril a l'air d'un gros
melon. J'ai tort évidemment; et si M. de Lorgeril le de-
mande aux tribunaux, les tribunaux me puniront do
200 francs d'amende pour cette injure grossière d'abord et
peu spirituelle ensuite.

Mais, au moins, la loi ne me force pas à aller trouver
M. de Lorgeril et dem'humilier devant lui en lui disant :

— J'ai l'honneur de solliciter humblement de vous, mon-
sieur, l'autorisation de vous appe'.er : gros melon, dans un de
mes prochains articles...

Eh ! bien, le même droit judiciaire restera à M. de Lorge-
ril à l'égard du de-sinateur mal élevé qui se permettrait de
le représenter sous la forme d'un gros melon.

C'est simple comme bonjour, et cette pointue d'Anastasie le
sait fort tien.

Seulement, comme elle a t-ouvé cet outil-là tout prêt, qu'il
l'aide à accompliir sa détestable besogne, elle s'en sert avec
cette bunne foi admirable dont elle partage le monopole
avec les bonapartistes.

LÉON BIENVENU.

ÉLECTEURS, AUX URNES!

av-u ru î--ï -u

Quoi de plus triste pour un journaliste politique que de
n'avoir plus tex te à polé m ique ?

Grâce aux soins du gouvernement, tel ne sera pas de sitôt
le cas de nos co • frères de la grande presse.

Ne semble-t-il pas, en effet, que ce soit par pure attention
pour eux que le ministère entretienne ce qu'on pourrait
appeler « l'agitation électorale à jet continu. »

On no peut guère supposer qu'en appelant toutes les trois
semaines un collège électoral à procéder au remplacement
de quelque député manquant, les arbitres de nos destinées
peuvent avoir trouvé lo secret de calmer l'ardeur des
partis.

Le système de l'élection permanente ne peut certainement
être agréable ni aux candidats qu'il tient plus longtemps
sur la sellette;

Ni aux électeurs qui se lassent d'être une fois tous les
vingt jours appelés à « voler aux urnes » ;

Ni à l'administration elle-même qui n'y a d'autre occasion
que do montrer combien elle peut endosser de vestes suc-
cessives.

Pour qui le ministre travaille-t-il donc, en repoussant le
système des élections en bloc, si ce n'est pour la grande
presse à qui cette lutte de tous les jours donne l'inestimabb
joie de pouvoir verser, pendant un temps illimité, d'intar-
rissables flots d'encre.

Et la grande presse n'a pas l'air de s'apercevoir de ce que
le gouvernement fait pour elle...

Ingrate!

Si nos confères do la grande presse étaient mieux péné-
trés de leur intérêt, au lieu de souhaiter, comme le font
quelques-uns, des élections définitives, ils se hâteraient
d'adresser en chœur au conseil des ministres le plan sui-
vant :

« Messieurs,

« Nous voyons avec dou'enr que lorsque les tro's si'ges
encore vacan s seront... recouverts par l'élection du 8 no-
vembre, il n'y aura plus à procéder qu'à sejt réélections —
sept — pas une de plus!

« Afin de f tire durer le pl usir longtemps, et dans le doute
où nous sommes que quelque honorable daigne grossir à
bref délai le chiffre des décédas, permettez-nous d'exprimer
lo désir qu'il ne soit plus procédé tous les vingt jours qu'à
un tiers d'élec ion.

« Au lieu de huit appels aux élec'eurs, cela en fournirait
tout de suite au ministère vingt-quatre.

« Voici comment on pourrait s'y prendre pour imaginer
le système dos élections par fragments.

« Un collège électoral serait invité à choisir un député.

« Vingt jours (.près, le même collège serait invité à en
choisir un second.

« Puis, vingt jours plus tard, il serait invité à choisir
entre les deux.

« Nous osons espérer que vous verrez cette proposition
d'un œil favorable.

« Nulle ne semble, en tous cas, plus propre à réaliser cet
apaisepient des partis auquel l'ordre murai veut bien tra-
vailler avec tant de zèle

« Croyez aux sentiments avec lesquels, etc.

« la presse politique tout entière. »

Nous livrons ce texte à nos confrères de la grande presse.
Ils en feront l'usage qu'il leur plaira.
Notre satisfaction sera suffisante si'nous avons ouvert les
Vpies à un mode nouveau d'élection :
L'élection par morceaux.

LÉO. \
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