L'ÉG LI p s E
O-aacelïte à la main
Dimanche 18 octobre.
Courses d'automne à Chantilly. Cocaïne chante le pro-
verbe : un vrai temps de demoiselle, — car
11 un fait en ce moment,
Ni pluie, ni soleil, ni vent...
L'air tiède d'une matinée de printemps ; un ciel gris pom-
mel<5 de petits nuages d'argent ; une lumière égale, chaude
et blonde, qui met des roses aux joues des femmes et des
Paillettes dans leurs cheveux...
Sur le turf, on jabote, on cancane, on potine, comme dans
uno loge de concierge, — et les canards les plus... constitu-
tionnclesques prennent leur volée des tribunes pour venir s'a-
battre sur Paris...
Ne raconte-t-on pas, par exemple, que Blanche de Velours
est morte empoisonnée...
Empoisonnée, mon Dieu, oui, — et son cocher, ses che-
naux et ses voitures pareillement !...
Ambroisinc aurait fait des aveux...
Totochc serait compromise...
On assure que Fervaques est arrêté !. .
XX
Sur certains points de la France, d'aucuns citoyens va-
quent à leurs devoirs électoraux.
Je traverse une localité, — dans Seine-et-Oise, — où l'on
Vote.
Sur le forum rural deux baraques de comédiens nomades
se font face. On y joue le drame et le mélodrame. Une affi-
che bleue est apposée à la porte de celle-ci ; une affiche
r°uge est collée à la porte de celle-là...
•■ Sur l'affiche bleue, on lit :
Aujourd'hui
Angelo, tyran de padoue.
Et, sur l'affiche rouge :
Les billets de banque tachés de sang
ou
La forêt de sénart.
Serait-ce une réclame ou une allusion aux deux candi-
dats en présence ?
Lundi 19 octobre.
Mon dit sieur Fervaques effectue si rentrée dans la haute
vic littéraire. Il débute à Paris-Journal. Plus généreux que
M. Halanzior, M. de Pône n'augmente pas le prix dos places,
"•— j'entends : celui des abonnements.
Quelqu'un me demande ce que je pense de l'écrivain des
Lettres frivoles et des Mémoires d'un Décavé, — lesquels, entre
Parenthèses, viennent de paraître chez Dentu.
Je réponds sans me faire prier:
— C'est un Arsène Houssayo de talent.
XX
Il pleut à verse. Je lis, toute la journée, au coin du feu,
*°Uime en décembre. Le dernier ouvrage de M. Edouard
^adol y passe en son entier...
. Cela s'appelle Rose, — Splendeurs et Misères de la vie théd-
ra'c...
Pour les avoués de Château-Chinon et pour les notairesses
de Raon-l'Etape, ce coin du monde dramatique sera certai-
nement aussi curieux à étudier que les mœurs des Mormons
du Lac-Salé ou d'une de ces tribus de gorilles dont M. Lit-
tré fait les ascendants de l'homme...
Mais pour quiconque a vécu - un instant — dans ce
fout-Paris qui commence à l'ancien Saluto delà Porte-Siint-
Martin pour finir dans un cabinet particulier d'Hill's-Ba-
*aque ; pour quiconque a posé le -pied dans les coulisses^
Qes Variélés, s'est attablé au café de Suède, a déjeuné chez"
Maire, dîné chez Brébant, soupé chez Péters et couché au
^asard de l'œillade, du sourire et delà pièce de vingt francs;
P°Ur quiconque, enfin, a aimé, — au mois, à l'heure ou à la
course, — dans ces Cythères qui sont comme l'arrière-bou-
j;I(lue des Folies, des Bouffes ou des Délafsements, quels ta-
bleaux vivants et piquants, quels aperçus réels et fantas-
ques à la fois, quels portraits réussis, ressemblants sous
ies masques!...
Nous connaissons tous La Tréfailles, Flaquinet, Philip-
Pin, Benjamin...
Mardi 20 octobre.
On fusille un militaire à Vincennes et l'on guillotine un
Pékin à Châlons. M. Roch for ever ! Allons, ce fonctionnaire
ûe vole pas ses appointements
Première chasse à Chantilly. Le prince de Galles y assiste
vec toute sorte de personnages cossus. La plupart de mes
Çnfrères profitent de l'occasion pour opérer le placement
H un fort solde d'anecdoctes rétrospectives concernant le do-
maine des Condé. Permettez-moi de faire de même. Aussi
ien, n vaut mieux avoir tort avec tout le monde que raison
l°ut seul.
Condorcet raconte, dans ses Mémoires, que l'abbé de Mon-
esquiou résida quelques jours à Chantilly. On l'y régala de
^°ute espèce de plaisirs. A la fin, le digne abbé, fatigué de
1,6 tralala, dit gravement à ses hôtes :
— La vie que nous menons ici n'est point celle do l'homme
de la naturel L'homme de la nature vivait — simplement
et tranquillement — dans son château, entouré de ses vas-
saux.
Mercredi, 21 octobre.
Deuxième réunion cynégétique sur les terres du duc
d'Aumale. Même aflluenco de particuliers aisés. Les re-
porters continuent à écrire deux ou trois cents lignes
d'informations sur cette chasse a courre... qu'ils sont d'autres
nouvelles :
Le cor résonne dans les taillis, les chiens aboient, le cerf
brame...
Les piqneuro crient :
■— Taïaut! taïaut! Taïaut!■■■
C'est sans doute qu'ils ont entendu chanter M. Meyron-
net, dans Orphée aux Enfers, à la Gaîté...
Je comprends qu'ils réclament l'ancien créateur du rôle
de l'époux infortuné d'Eurydice.
XX
Relativement à l'incident Faure-Halanzier, on nous de-
mande notre opinion :
Nous n'en avons pas encore...
Mais nous allons nous on faire une...
Et, quand nous l'aurons faite...
Et bien, nous la gaiderons pour noUi
XX
A quoi bon nous exposer à blesser sans raison un direc-
teur et un artiste que nous estimons également?...
Qu'ils s'arrangent!...
Et ils s'arrangeront, de par tous les diables !...
Voyez Horace et Lydie, Catulle et Lesbie, Marinette et
Gros-Ré né!...
Toutefois, quelque cas que nous fassions du talent de
M. Faure, l'attitude de cet excellent chanteur me rappelle
légèrement cette harangue d'un tambour-major à ses tapins,
au bas d'une lithographie de Clurlet :
— Si les ras ne sont pas mieux coulés et les fias mieux per-
lés qu'hier, n i ni, c'est fini : j'donne ma démission, j'dépose
ma canne, — et le gouvernement s'en tirera comme il
pourra.
Jeudi 22 octobre.
Première représentation au Vaudeville de Berthe d'Estrée,
comédie en trois actes de M. le lieutenant de vaisseau Henri
Rivière. La pièce échoue. Il sera difficile de la remettre à
ffoL Btrthe d'Estrée est de la famille de Marcelle. On avait le
mari cocu, battu et content : on a, maintenant, la femme
trompée, outragée et miséricordieuse. Par exemple, c'est le
public qui n'tst pas content, lui, et qui no pardonne pas à
l'auteur !...
Je ne dirai pas à ce dernier :
Soyez plutôt marin, si c'est voire métier.,.
M. Rivière est un écrivain de valeur : il a donné plusieurs
nouvelles, plusieurs romans extrêmement remarquables.....
Mais il ne sait pas faire un drame. Berthe d'Estrée est une
œuvre puérile, vide et terne. Elle est, du reste, assez pitoya-
blement interprétée. On m'assure qu'après le baisser du ri-
deau, l'impressario du théâtre de Landernau, qui se trouvait
dans la salle, s'est empressé de proposer un engagement eu
masse aux pensionnaires de M. Cormon.
Vendredi 23 octobre.
Une dame, en quête d'un appartement, entre dans une
maison de la rue du Bac.
Les pourparlers s'engagent entre elle et M. le concierge, à
qui elle demande qu'il veuille bien consentir à lui montrer
l'appartement vacant.
Le concierge refuse tout net. Elle insiste. Alors cet homme
fait deux pas dans la cour, et, désignant les fenêtres d'un
appartement situé au quatrième étage :
— Tenez, dit-il, c'est là!
La dame examine; elle hésite — cet appartement lui pa-
rait bien haut...
— Oh! s'écrie"le concierge en se dirigeant majestueuse-
ment vers sa loge, vous aurez beau le regarder, la petite
mère, vous ne le ferez pas descendre !
Samedi 24 octobre.
Entendu sur le trottoir do la rue Vivienne — à la sortio
de Frascati :
— Alors, ce garçon-là est avare ?
— Avare à rendre des points à Harpagon !
— Eh bien I ma cbère, son ami l'est encore plus : il ne
les rendrait pas, lui !
STAR.
découverte medicale
Nous avons lu, avec beaucoup d'intérêt, un mémoire pré-
senté à l'Institut de Francs par le Docteur A. Bertrand
sur la phthisie pulmonaire et les maladies de l'appireil res-
piratoire réputées incurables jusqu'à ce jour.
Le Docteur Bertrand supprime les remèdes, et soumet
ses malades à un traitement physique qu'il applique dans
son cabinet, 20, rue des Martyrs, à Paris.
Un tel progrès est un service rendu à l'humanité toute
entière.
Maison du Pont-Neuf (Paris)
des vêtements
d'hiver
Envoi gratuit du Catalogue illustré.
EXPOSITION
Très - prochainement à la Porte Saint - Martin
LE TOUR DU MONDE, en quinze tableaux et
à grand spectacle de MM. d'Ennery et Jules Verne.
Salle Valentino. — Concerts-Spectacles. Orchestre
de 40 musiciens dirigé par Doransart. Solistes : Chadaigne,
Corlieu, Lachanaud. — Partie vocale : Bruet, Kadoudja,
Rosa Planés, Sémélé ; danse par les Dorgt, les Tatoués et
les petits prodiges, Lola et Rosita. — Les Jongleurs indiens
Waljhon. On s'y porte.
La treizième série de Yïïistoire illustrée du second Empire
(3° do l'empire libéral), par M. Ernest Hamel, paraît aujour-
d'hui à la librairie de l'Echo de la Sorbonne et chez tous leS
libraires. Cette série comprend une circulaire de M. de Pér-
sisrny, le zouave pontiflc.il Gecquel, l'affaire du chanoine
Mallet, les tourniquets dè la Bourso, M. Fould aux finan-
ces, la révocation de M. de Lapràdo, la suspension du cours
de M. Renan, l'ouverture de la session do 1802, les origines
de l'expédition du Mexique, la situation ûé h république
mexicaine, le banquier Jecker et M. de Morîiy, les pre-
mières ouvertures à l'archiduc Maxîmilien, l'appel aux
armes de Juarez, l'ultimatum de JIM'. Dubois, de Sa^igny
et Jurien de la Gravière, l'ind'gnation des plénipotentiaires
anglais et espagnols, l'adresse de 1802 au Sénat, la prince
Napoléon et la restauration, les richesses des ordres reli-
gieux, la dotation Palikao, l'élection Pamard, une lettre
injurieuse do l'empereur, etc.
Chaque série, 50 centimes.
Un Dernier Amour, tel est le titre du second volume qui
vient de paraître chez Dentu, du roman si intéressant de
M. Léopold Stapleaux : bss Compagnons du Glaive, dont les
premières parties : l'Histoire d'une Nuit et le Marchand de bois
cFébène, ont obtenu un réel succès. Un Dernier Amour ne le
cèrle en rien au commencement do ce grand ouvrage dont
les péripéties dramatiques offrent le plus saisissant intérêt.
La livraison d'octobre de la Gazette des Beaux-Arts contient
des articles de MM. René Ménard, Paul Mantz, A. Dubou-
ché, G. Campori, E. Vôron, Saint-Cyr de Rayssac et H. de
G-eymuller; analyses des expositions récentes ou actuelles
du Palais-Bourbon, de l'Union centrale, des peintures dé-
coratives de P. Baudry ; études critiques portant sur l'œu-
vre de Viollet-le-Duc, les travaux de l'aqua-fortiste vien-
nois W. Unger, le livre que Charles Perkins a consacré
aux sculpteurs italiens ; documents nouveaux concernant
Jacopo Sansovino, Bramante, etc.
De nombreuses illustrations accompagnent les articles;
les gravures hor s texte sont au nombre de trois : Adam et
Eve, eau-forte de "VV. Unger, d'après Palma Vecchio ; Com-
bat sur une voie ferrée, eau-forte de E. Le Raf, d'apiès le ta-
bleau de M. de Neuville, si remarqué au dernier Salon ;
enfin, une belle héliogravure de MM. Goupi), d'après- lo
carton de l'une des peintures de M. P. Baudry pour le nou-
vel Opéra, dont le sujet est Orphée déchiré pur les Mênades.
M. Albert Delpit vient de publier à la librairie Dentu un
roman qui retrouvera en librairie l'immense succès qu'il a
obtenu en feuilleton. La Vengeresse est un de ces livres où
L'intérêt poignant ne s'arrête pas un instant. Très-remar-
quable par lo style et la vérité des caractères, ce nouvel ou-
vrage est digne de l'auteur de l'invasion et du Repentir, deux
ouvrages couronnés par l'Académie française.
Pas de crédit! 15 0/0 d'escompte, chez Savigny,
tailleur, 47, rue Neuve des Petits-Champs.
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Près l'avenue de l'Impératrice et du bois de Boulogne.
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S'adresser chez M. Moussard, 7, avenue des Champs-
Elysées (Rond-Point).
Insensibilisateur Duchesne. — Guorison, extraction et
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
CARROSSERIE. — MOUSSARD Aine
7, avenue des Champs-Elysées (Rond-Point).
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prochainement la couleur bleue do ses flacons : Eau des
fées sera changée en couleur ambrée.
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puissant argument contre la concurrence, et pour éviter les
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a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
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par l'artiste. — Vignettes de M. P. HADOL. Jt
Tous ceux qui ont vu ou verront représenter cette pièce déjà si célèbre voudront posséder comme souvenir de ce succès théâtral sans précédent, cette édition
définitive à laquelle les dessins coloriés, les portraits des créateurs des rôles, les airs gravés et la notice historique donnent un intérêt vraiment exceptionnel.
O-aacelïte à la main
Dimanche 18 octobre.
Courses d'automne à Chantilly. Cocaïne chante le pro-
verbe : un vrai temps de demoiselle, — car
11 un fait en ce moment,
Ni pluie, ni soleil, ni vent...
L'air tiède d'une matinée de printemps ; un ciel gris pom-
mel<5 de petits nuages d'argent ; une lumière égale, chaude
et blonde, qui met des roses aux joues des femmes et des
Paillettes dans leurs cheveux...
Sur le turf, on jabote, on cancane, on potine, comme dans
uno loge de concierge, — et les canards les plus... constitu-
tionnclesques prennent leur volée des tribunes pour venir s'a-
battre sur Paris...
Ne raconte-t-on pas, par exemple, que Blanche de Velours
est morte empoisonnée...
Empoisonnée, mon Dieu, oui, — et son cocher, ses che-
naux et ses voitures pareillement !...
Ambroisinc aurait fait des aveux...
Totochc serait compromise...
On assure que Fervaques est arrêté !. .
XX
Sur certains points de la France, d'aucuns citoyens va-
quent à leurs devoirs électoraux.
Je traverse une localité, — dans Seine-et-Oise, — où l'on
Vote.
Sur le forum rural deux baraques de comédiens nomades
se font face. On y joue le drame et le mélodrame. Une affi-
che bleue est apposée à la porte de celle-ci ; une affiche
r°uge est collée à la porte de celle-là...
•■ Sur l'affiche bleue, on lit :
Aujourd'hui
Angelo, tyran de padoue.
Et, sur l'affiche rouge :
Les billets de banque tachés de sang
ou
La forêt de sénart.
Serait-ce une réclame ou une allusion aux deux candi-
dats en présence ?
Lundi 19 octobre.
Mon dit sieur Fervaques effectue si rentrée dans la haute
vic littéraire. Il débute à Paris-Journal. Plus généreux que
M. Halanzior, M. de Pône n'augmente pas le prix dos places,
"•— j'entends : celui des abonnements.
Quelqu'un me demande ce que je pense de l'écrivain des
Lettres frivoles et des Mémoires d'un Décavé, — lesquels, entre
Parenthèses, viennent de paraître chez Dentu.
Je réponds sans me faire prier:
— C'est un Arsène Houssayo de talent.
XX
Il pleut à verse. Je lis, toute la journée, au coin du feu,
*°Uime en décembre. Le dernier ouvrage de M. Edouard
^adol y passe en son entier...
. Cela s'appelle Rose, — Splendeurs et Misères de la vie théd-
ra'c...
Pour les avoués de Château-Chinon et pour les notairesses
de Raon-l'Etape, ce coin du monde dramatique sera certai-
nement aussi curieux à étudier que les mœurs des Mormons
du Lac-Salé ou d'une de ces tribus de gorilles dont M. Lit-
tré fait les ascendants de l'homme...
Mais pour quiconque a vécu - un instant — dans ce
fout-Paris qui commence à l'ancien Saluto delà Porte-Siint-
Martin pour finir dans un cabinet particulier d'Hill's-Ba-
*aque ; pour quiconque a posé le -pied dans les coulisses^
Qes Variélés, s'est attablé au café de Suède, a déjeuné chez"
Maire, dîné chez Brébant, soupé chez Péters et couché au
^asard de l'œillade, du sourire et delà pièce de vingt francs;
P°Ur quiconque, enfin, a aimé, — au mois, à l'heure ou à la
course, — dans ces Cythères qui sont comme l'arrière-bou-
j;I(lue des Folies, des Bouffes ou des Délafsements, quels ta-
bleaux vivants et piquants, quels aperçus réels et fantas-
ques à la fois, quels portraits réussis, ressemblants sous
ies masques!...
Nous connaissons tous La Tréfailles, Flaquinet, Philip-
Pin, Benjamin...
Mardi 20 octobre.
On fusille un militaire à Vincennes et l'on guillotine un
Pékin à Châlons. M. Roch for ever ! Allons, ce fonctionnaire
ûe vole pas ses appointements
Première chasse à Chantilly. Le prince de Galles y assiste
vec toute sorte de personnages cossus. La plupart de mes
Çnfrères profitent de l'occasion pour opérer le placement
H un fort solde d'anecdoctes rétrospectives concernant le do-
maine des Condé. Permettez-moi de faire de même. Aussi
ien, n vaut mieux avoir tort avec tout le monde que raison
l°ut seul.
Condorcet raconte, dans ses Mémoires, que l'abbé de Mon-
esquiou résida quelques jours à Chantilly. On l'y régala de
^°ute espèce de plaisirs. A la fin, le digne abbé, fatigué de
1,6 tralala, dit gravement à ses hôtes :
— La vie que nous menons ici n'est point celle do l'homme
de la naturel L'homme de la nature vivait — simplement
et tranquillement — dans son château, entouré de ses vas-
saux.
Mercredi, 21 octobre.
Deuxième réunion cynégétique sur les terres du duc
d'Aumale. Même aflluenco de particuliers aisés. Les re-
porters continuent à écrire deux ou trois cents lignes
d'informations sur cette chasse a courre... qu'ils sont d'autres
nouvelles :
Le cor résonne dans les taillis, les chiens aboient, le cerf
brame...
Les piqneuro crient :
■— Taïaut! taïaut! Taïaut!■■■
C'est sans doute qu'ils ont entendu chanter M. Meyron-
net, dans Orphée aux Enfers, à la Gaîté...
Je comprends qu'ils réclament l'ancien créateur du rôle
de l'époux infortuné d'Eurydice.
XX
Relativement à l'incident Faure-Halanzier, on nous de-
mande notre opinion :
Nous n'en avons pas encore...
Mais nous allons nous on faire une...
Et, quand nous l'aurons faite...
Et bien, nous la gaiderons pour noUi
XX
A quoi bon nous exposer à blesser sans raison un direc-
teur et un artiste que nous estimons également?...
Qu'ils s'arrangent!...
Et ils s'arrangeront, de par tous les diables !...
Voyez Horace et Lydie, Catulle et Lesbie, Marinette et
Gros-Ré né!...
Toutefois, quelque cas que nous fassions du talent de
M. Faure, l'attitude de cet excellent chanteur me rappelle
légèrement cette harangue d'un tambour-major à ses tapins,
au bas d'une lithographie de Clurlet :
— Si les ras ne sont pas mieux coulés et les fias mieux per-
lés qu'hier, n i ni, c'est fini : j'donne ma démission, j'dépose
ma canne, — et le gouvernement s'en tirera comme il
pourra.
Jeudi 22 octobre.
Première représentation au Vaudeville de Berthe d'Estrée,
comédie en trois actes de M. le lieutenant de vaisseau Henri
Rivière. La pièce échoue. Il sera difficile de la remettre à
ffoL Btrthe d'Estrée est de la famille de Marcelle. On avait le
mari cocu, battu et content : on a, maintenant, la femme
trompée, outragée et miséricordieuse. Par exemple, c'est le
public qui n'tst pas content, lui, et qui no pardonne pas à
l'auteur !...
Je ne dirai pas à ce dernier :
Soyez plutôt marin, si c'est voire métier.,.
M. Rivière est un écrivain de valeur : il a donné plusieurs
nouvelles, plusieurs romans extrêmement remarquables.....
Mais il ne sait pas faire un drame. Berthe d'Estrée est une
œuvre puérile, vide et terne. Elle est, du reste, assez pitoya-
blement interprétée. On m'assure qu'après le baisser du ri-
deau, l'impressario du théâtre de Landernau, qui se trouvait
dans la salle, s'est empressé de proposer un engagement eu
masse aux pensionnaires de M. Cormon.
Vendredi 23 octobre.
Une dame, en quête d'un appartement, entre dans une
maison de la rue du Bac.
Les pourparlers s'engagent entre elle et M. le concierge, à
qui elle demande qu'il veuille bien consentir à lui montrer
l'appartement vacant.
Le concierge refuse tout net. Elle insiste. Alors cet homme
fait deux pas dans la cour, et, désignant les fenêtres d'un
appartement situé au quatrième étage :
— Tenez, dit-il, c'est là!
La dame examine; elle hésite — cet appartement lui pa-
rait bien haut...
— Oh! s'écrie"le concierge en se dirigeant majestueuse-
ment vers sa loge, vous aurez beau le regarder, la petite
mère, vous ne le ferez pas descendre !
Samedi 24 octobre.
Entendu sur le trottoir do la rue Vivienne — à la sortio
de Frascati :
— Alors, ce garçon-là est avare ?
— Avare à rendre des points à Harpagon !
— Eh bien I ma cbère, son ami l'est encore plus : il ne
les rendrait pas, lui !
STAR.
découverte medicale
Nous avons lu, avec beaucoup d'intérêt, un mémoire pré-
senté à l'Institut de Francs par le Docteur A. Bertrand
sur la phthisie pulmonaire et les maladies de l'appireil res-
piratoire réputées incurables jusqu'à ce jour.
Le Docteur Bertrand supprime les remèdes, et soumet
ses malades à un traitement physique qu'il applique dans
son cabinet, 20, rue des Martyrs, à Paris.
Un tel progrès est un service rendu à l'humanité toute
entière.
Maison du Pont-Neuf (Paris)
des vêtements
d'hiver
Envoi gratuit du Catalogue illustré.
EXPOSITION
Très - prochainement à la Porte Saint - Martin
LE TOUR DU MONDE, en quinze tableaux et
à grand spectacle de MM. d'Ennery et Jules Verne.
Salle Valentino. — Concerts-Spectacles. Orchestre
de 40 musiciens dirigé par Doransart. Solistes : Chadaigne,
Corlieu, Lachanaud. — Partie vocale : Bruet, Kadoudja,
Rosa Planés, Sémélé ; danse par les Dorgt, les Tatoués et
les petits prodiges, Lola et Rosita. — Les Jongleurs indiens
Waljhon. On s'y porte.
La treizième série de Yïïistoire illustrée du second Empire
(3° do l'empire libéral), par M. Ernest Hamel, paraît aujour-
d'hui à la librairie de l'Echo de la Sorbonne et chez tous leS
libraires. Cette série comprend une circulaire de M. de Pér-
sisrny, le zouave pontiflc.il Gecquel, l'affaire du chanoine
Mallet, les tourniquets dè la Bourso, M. Fould aux finan-
ces, la révocation de M. de Lapràdo, la suspension du cours
de M. Renan, l'ouverture de la session do 1802, les origines
de l'expédition du Mexique, la situation ûé h république
mexicaine, le banquier Jecker et M. de Morîiy, les pre-
mières ouvertures à l'archiduc Maxîmilien, l'appel aux
armes de Juarez, l'ultimatum de JIM'. Dubois, de Sa^igny
et Jurien de la Gravière, l'ind'gnation des plénipotentiaires
anglais et espagnols, l'adresse de 1802 au Sénat, la prince
Napoléon et la restauration, les richesses des ordres reli-
gieux, la dotation Palikao, l'élection Pamard, une lettre
injurieuse do l'empereur, etc.
Chaque série, 50 centimes.
Un Dernier Amour, tel est le titre du second volume qui
vient de paraître chez Dentu, du roman si intéressant de
M. Léopold Stapleaux : bss Compagnons du Glaive, dont les
premières parties : l'Histoire d'une Nuit et le Marchand de bois
cFébène, ont obtenu un réel succès. Un Dernier Amour ne le
cèrle en rien au commencement do ce grand ouvrage dont
les péripéties dramatiques offrent le plus saisissant intérêt.
La livraison d'octobre de la Gazette des Beaux-Arts contient
des articles de MM. René Ménard, Paul Mantz, A. Dubou-
ché, G. Campori, E. Vôron, Saint-Cyr de Rayssac et H. de
G-eymuller; analyses des expositions récentes ou actuelles
du Palais-Bourbon, de l'Union centrale, des peintures dé-
coratives de P. Baudry ; études critiques portant sur l'œu-
vre de Viollet-le-Duc, les travaux de l'aqua-fortiste vien-
nois W. Unger, le livre que Charles Perkins a consacré
aux sculpteurs italiens ; documents nouveaux concernant
Jacopo Sansovino, Bramante, etc.
De nombreuses illustrations accompagnent les articles;
les gravures hor s texte sont au nombre de trois : Adam et
Eve, eau-forte de "VV. Unger, d'après Palma Vecchio ; Com-
bat sur une voie ferrée, eau-forte de E. Le Raf, d'apiès le ta-
bleau de M. de Neuville, si remarqué au dernier Salon ;
enfin, une belle héliogravure de MM. Goupi), d'après- lo
carton de l'une des peintures de M. P. Baudry pour le nou-
vel Opéra, dont le sujet est Orphée déchiré pur les Mênades.
M. Albert Delpit vient de publier à la librairie Dentu un
roman qui retrouvera en librairie l'immense succès qu'il a
obtenu en feuilleton. La Vengeresse est un de ces livres où
L'intérêt poignant ne s'arrête pas un instant. Très-remar-
quable par lo style et la vérité des caractères, ce nouvel ou-
vrage est digne de l'auteur de l'invasion et du Repentir, deux
ouvrages couronnés par l'Académie française.
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impor'tant EAU DES FÉES ,m posant
recoloration des cheveux et de la BARBE
Diplôme de mérite à l'Exposition universelle de Vienne 1873
10 années de succès
l^me sarah FÉLIX prévient sa nombreuse clientèle que
prochainement la couleur bleue do ses flacons : Eau des
fées sera changée en couleur ambrée.
La récompense unique qu'elle a obtenue à Vienne est un
puissant argument contre la concurrence, et pour éviter les
contrefaçons déloyales et nuisibles, Mm° Sarah Félix
a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
gnature incrustée sur les deux côtés.
Pommade des Fées recommandée
Paris, 43, rue Richer, et toutes les parfumeries de l'univers.
Le Gérant : lb sévÉRiND.
Paris.— Iir.p. F. DEBONS et C10, 16, rue du Croissant.
POUR PARAITRE LE 0 NOVEMBRE CHEZ TOUS LES LIBRAIRES
Édition illustrée de l'immense succès
ÎO Cent. LA LIVRAISON
50 Cent. LA SÉRIE
LA FILLE DE MME ANGOT
Opéra comique en 3 actes.—Musique de M. Charles LECOGQ
Paroles de MM. CLAIRVILLE, SIRAUDIN et KONING
Musique des principaux airs, — Notice historique |
par M. Jules CLARETIE.
Costumes coloriés, par M. GRÊVIN, tels qu'ils ont été dessinés ^
par l'artiste. — Vignettes de M. P. HADOL. Jt
Tous ceux qui ont vu ou verront représenter cette pièce déjà si célèbre voudront posséder comme souvenir de ce succès théâtral sans précédent, cette édition
définitive à laquelle les dessins coloriés, les portraits des créateurs des rôles, les airs gravés et la notice historique donnent un intérêt vraiment exceptionnel.