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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 8.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.6768#0026
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L'ÊGLI PS S

AVIS IMPORTANT. — S-es sotis-
oripïeurs à l'Éclipsé dont l'atooxi-
nementt expire le 15 Février sont
priés de le renouveler sans retard.,
s'ils ne veulent point subir «l'Inter-
ruption dans la réception dm |onr-
nfei U

PRIME DE L'ECLIPSE

Album de la Lune et de l'Eclipsé,

contenant cent dessins de Gill. — Beau volume
in-i" à gravures coloriées.

CONDITIONS : Toute personne qui s'abonnera à
l'Éclipsé pourra retirer dans les bureaux de ce
journal la prime ci-dessus annoncée, moyen-
nant trois francs.

Pour les départements, en raison des frais de port,
le prix de Ja prime est de six francs.

AVIS TRÈS-IMPORTANT

Le volume du Musée universel que l'ÉCLIPSE donnait
en prime à ses abonnés est complètement épuisé. Il est donc dé-
sormais impossible de faire droit aux demandes qui pourraient
parvenir pour cette prime.

/ r /

REGENERONS-NOUS

PAR L'OP IIIO JLIi: Tf I > E

Pendant que nos 750 souverains sont en train de nous
faire à Versailles une bonne constitution politique, un
homme, presque aussi pratique que M. Wallon, le docteur
Burq, s'occupe de notre constitution physique.

XXX

S'il est utile d'organiser le Septennat — ce que per-
sonne ne songe à nier, — redevenir beaux, vigoureux et
forts comme au temps où ne vivaient ni Louis Veuillot, ni
Albert Wolff, n'est pas une chose qui puisse non plus nous
être indifférente.

Aussi toutes nos sympathies sont-elles acquises aux hom-
mes précieux qui travaillent à rendre notre pauvre huma-
nité moins souffreteuse, moins laide et plus robuste.

XXX

Si nous arrivions seulement pendant vingt-quatre heures
au pouvoir, nous en profiterions pour dé-décorer le fils de
Broglie au profit d'Eugène Paz, et désubventionner l'Odéon
en faveur de son grand Gymnase.

C'est assez dire à quel point nous apprécions tout ce qui
peut désalbertmillautiser la race humaine au physique et
au moral.

XXX

Donc le docteur Burq s'est occupé à fond de nous refaire
à tous des poumons d'aeier.

Dans la Chronique musicale, publication qui est certaine-
ment la plus curieuse et la plus artistique que nous possé-
dions dans ce genre, M. Burq, sous ce titre : De la Gymnas-
tique pulmonaire, affirme avoir trouvé un remède infaillible
à la phthisie.

Ce remède, c'est de jouei du trombone... ou de tout autre
instrument à vent.

XXX

Inutile de dire que le système du docteur Burq s'appuie
sur les observations les plus méticuleuses.

Ainsi, par exemple, il a eu la patience d'aller relever au
ministère de la guerre les tableaux de la mortalité dans
tous les régiments depuis l'année 1833.

XXX

L'espace nous manque pour aligner ici les trente-huit
mille chiffres éloquents qui viennent prouver d'une façon
p iremptoire la supériorité de la trompette sur l'huile de foie
de morue dans le cas de phthisie.

Mais lé résultat de ce magnifique travail est d'établir que
dans les régiments la mortalité, par les maladies de poitrine,
est beaucoup moins grande chez les musiciens que parmi
les soldats qui montent leur garde.

XXX

Le docteur Burq no se borne pas à cette statistique aride.

Il a recueilli et publié de nombreux certificats qui attes-
tent des cures merveilleuses par l'usage des instruments à
vent.

XXX

Ici, c'est un phthisique au troisième degré qui affirme
avoir été radicalement guéri en deux ans par le saxo-
phone.

Là, c'en est un autre qui déclare que trois mois de trom-
bone assidu ont eu raison de huit années d'oppression in-
supportable»

XXX

Un troisième n'a pu faire disparaître se3 crachements de
sang qu'en s'adonnant au cor d'harmonie.

Un quatrième a eu raison de la consomption par la pra-
tique acharnée de l'ophicléide.

XXX

Cette découverte importante va amener toute une révolu-
tion dans la médecine.

Il paraît que beaucoup de docteurs ont déjà adopté le
système de M. Burq, et que leurs malades s'en trouvent
très-bien.

XXX

Il est vrai que cela rompt un peu, dans la rédaction de
leurs ordonnances, la monotonie à laquelle on était depuis
si longtemps accoutumé.

Ainsi, par exemple, nous connaissons une dame que
deux médecins traitent en ce moment pour un commence-
ment de phthisie.

XXX

L'un appartient encore à l'ancienne école : celle d'il y a
quinze jours.

L'autre pratique le système de M. Burq.

Eh bien, nous ne pouvons résister au désir de mettre en
regard les prescriptions de ces deux hommes de l'art.

XXX

Vendredi dernier ils sont venus tous deux visiter leur

malade à une demi-heure d'intervalle.

L'un a ordonné : L'autre a prescrit :

Prendre chaque matin en
se levant :

Un verre d'eau de Pulna.

120 grammes viande crue,
hachée, au déjeuner.

Autant au dîner.

Un demi - litre sang de
bœuf chaud tous les deux
jours.

Prendre deux fois par
jour une leçon de cornet à
piston.

Avant le déjeûner exécu-
ter quatre appels de trom-
pette.

Au dessert, solo de petit
buglo en si bémol.

En se couchant, filer
quinze sons sur le cor de
chasse.

XXX

Ce régime va produire les plus bizarres effets.
Exemple :

Il y a réunion intime chez les Cabasson.

Après le dîner, on passe au salon. Vers les neuf heures,
madame Cabasson s'approche de sa fille pensive et lui
dit :

— Tu as l'air fatiguée, mon ange, tu souffres... tu dois
avoir besoin de te reposer... monte dans ta chambre jouer
sur le piston la valse du Pardon de Ploèrmel... ça te re-
mettra.

XXX

Autre :

Au théâtre, dans une loge, une dame qui est sujette aux
langueurs se trouve tout à coup plus abattue.

Les jeunes gens qui se trouvent là sortent précipitamment
pour aller chercher quelque réconfortant.

L'un revient avec un baba.

L'autre avec un grog.

Un troisième avec des croquettes de chocolat.

^jfts|ip-;-' ,xxx

Le mari arrive à son tour et les éloigne tous trois en leur
disant i

— Non, non... je connais son tempérament... j'ai apporté
ce qu'il lui faut.

Et il tire de dessous sa redingote un trombone qu'il pré-
sente à sa femme.

Celle-ci joue quelques mesures de « ô mon Fernand.'... tous
les biens de la terre. »

Et les couleurs lui reviennent aussitôt.

• ' \ xxx tti

Mais eé dernier fait que l'on nous raconte, et dont on
nous garantit l'authenticité, dépasse tout ce que l'on peut
imaginer.

Noua l'offrons à nos lecteurs sous toutes réserves.

XXX

Dernièrement, un jeune homme appartenant à une fa-
mille riche de la rue Richelieu tombe assez sérieusement
malade.

On appelle le docteur.

C'était justement un partisan passionné de la méthode
Burq.

XXX

11 examine son jeune client ot ne tarde pas à être con-
vaincu qu'il a affaire à un cas de phthisie très-accentué.

Le jeune homme est très-faible, le moindre bruit l'irrite
et le fatigue.

XXX

Le docteur fait immédiatement mettre au lit le malade et
rédige ainsi son ordonnance:
« Manger très-peu.
« Boire tiède.

« Et jouer du saxophone nuit et jour.

« Avoir bien soin de faire jeter de la paille dans la rue
« devant la maison afin que le malade ne soit pas fatigué,
« par le bruit des voitures. »

LÉON BIENVENU '

LES REVENANTS

DE LA GALERIE DES TOMBEAUX

silhouettes parlementaires

Dixième groupe.

M.! DE LACOMBE

ancien rédacteur du Correspondant et de la Gazette de France,
a eu l'honneur d'être chargé par Berryer du soin de publier
ses discours. Ce dernier lui écrivait :

« Soyez l'introducteur de mon souvenir auprès de la gé-
nération que vous êtes appelé à honorer. »

M. de Lacombe a accepté la mission, vraisemblablement
sous bénéfice d'inventaire; car, s'il devait introduire le sou-
venir de Berryer en même temps qu'il honorerait lui-même
la génération, il ne paraît pas qu'il se soit appliqué à faire
coïncider jusqu'ici les deux obligations.!

M. LAMBERT DE SAINTE-CROIX

est un bel homme, important, comme il en faut en avao'
des fifres et des tambours. Orléaniste par tempérament, $Ê
sionniste par nécessité, mac-Mahoniste par précaution, jj
est surtout, avant tout, un bel homme.

D'où vient-il? De qui descend-il? C'est ce que l'laistoire
des croisades ne saurait nous apprendre. Est-il un petit-flls
ou un peîit-neveu de Michel Lambert dont parle Boilea11'
et que l'on attendait pour égayer un repas? Ce Lambert du
temps de Louis XIV était un causeur agréable, gourmete
gourmand, qui payait son écot en chansons gaillardes, eil
petits contes grivois. Il était plein d'esprit.

Rien n'établit que M. Lambert de Sainte-Croix en des-
cende; pourtant le Lambert de Boileau était « maître àe
musique de la chambre du roy », et M. Lambert de Sainte
Croix est volontiers le chef d'orchestre de la fanfare deS
princes d'Orléans. Il s'occupe aussi des violons du pr^1'
dent. C'est lui qui, dans l'intérêt du commerce et de l*Mj
dustrie, a demandé et obtenu des frais de représentatif1
pour faire un peu valser l'ordre moral.

Quant au nom de Sainte-Croix, son origine est aussi

dif-
ficile à trouver que celle du nom de Lambert.

Je ne suppose pas que l'honorable député de l'Aude M
quelque lien de parenté avecce Gaudin de Sainte-Croix 1ui
fut l'ami de ia marquise de Brinvilliers. Les malices de
M. Lambert de Sainte-Croix ont peu de poison, et jusqu'i0'
les gens qu'il égratigne n'en meurent pas. On pourrait crotf6
que, fils d'un colon de Vile de Sainte-Croix, il ajoute le noP1
de son pays à son nom patronymique; mais nous-croyo^
être sur la piste de la vérité. Voici en effet ce que raconte"
les gens bien informés :

Paris possédait autrefois deux notaires du nom de Latf'
bert : pour les distinguer, on ajoutait au nom de l'un d«
le nom de sa rue, Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Aujourd'hui'
pour mieux bretonner, M. Lambert a coupé la brefonnerif'
mais il a gardé la particule; et voilà pourquoi il porte mai"'
tenant avec tant de fierté la sainte croix... et la bannière!

M. DE LAMBERTERIE

est fils d'émigré, mais voudrait bien ne pas émigrer W
même; dans cette louable intention, il fait ce qu'il pe"
pour accommoder la monarchie de ses rêves aux réalit^
présentes. Si la République, en 1848 et en 1870, avait ex$
de ces ardents convertis un cautionnement pour garanti8
de leur parole, combien de légitimistes se seraient ruinés ^
cette fjçon-làl

M. de Lamberterie fut en 1848 1e secrétaire de LedrU'
Rollin au ministère de l'intérieur. S'il n'est plus d'acco^
avec son ancien patron, faut-il accuser Ledru-Rollin d'avo^
varié? Candidat dans le département du Lot, M. de LaD3'
berterie disait entre autres choses à ses électeurs :

« Je résume mes principes par les mots symboliques de f
République: liberté, égalité, fraternitéLa forme réputtr
caine est la plus haute expression de ces principes. »

Aujourd'hui M. de Lamberterie trouve sans doute Vm
pression trop haute. Il renonce à l'escalade. Pourtant il esssP
de faire faire à son roy l'ascension de ce Thabor, et il invefl"
une constitution mystico-folichonne, dans laquelle la Rép11'
blique devait être le piédestal, avec la royauté pour statu8'
Cette fusion décorative n'ayant obtenu aucun succès ^
gaieté, M. de Lamberterie se rangea parmi ceux qui veulef1
fusionner les ambitions, les intérêts. C'est moins symbolique
moins délicat, moins chevaleresque, mais c'est plus humaifl!
ce n'en est pas cependant beaucoup plus facile.

M. LE BARON DE LARCY

est un vieux légitimiste militant. Il a du mérite à vot*1,011
la fusion, car l'orléanisme l'a poursuivi en 1830 par leS
gendarmes, et en 1843 par la bouehe enflellée de M. Q-uiz0''
Il fut au nombre des pèlerins flétris par l'austère et ancie11
pèlerin de la cour de Gand. Représentant dans les deu*
Assemblées républicaines, il bouda le coup d'État. H °e
bouda pas M. Thiers, quand celui-ci vint lui offrir le pûI"

tefeuille des travaux publics ; mais il travailla à la démo
tion du président, dont il était le collaborateur. C'est

qu'on appelle un homme très-attaché à ses principes, mai
ce n'est pas un homme que les principes attachent indiss0
lublement.

M. DE LA ROCHEFOUCAULD-BISACCIA

serait le plus beau des ducs français, s'il n'était pas un
romain. Il envoya, sur ses deniers, des canons au pape P°lI<
renforcer les canons de l'Église. Fils du duc de Larochef0^
cauld-Doudeauville, arrière-petit-fils de l'auteur des
mes, il ne semble pas avoir abusé de ce dernier hérit*^
Gendre du prince de Ligne actuel, ayant le droit, par
séquent, d'honorer particulièrement la mémoire spirituel
de l'ancien prince de Ligne, il a la modestie de ne pas P*
raître y songer.

Propriétaire du joli cottage de Châteaubriand dans
Vallée aux Loups, il a gagné ce sanctuaire au doigt moui
lors d'un partage de succession. Il est donc excusable,v
couchant dans le lit de l'auteur des Mémoires d'outre-tort1
de ne se croire tenu à aucune autre affinité. ^
Il reste, au milieu de ces souvenirs dont il ne veu*^
subir l'influence, indépendant, personnel et naïf. 0$
souvient que, dans une séance de la commission de V0*^,
nence, il commit l'étourderie de raconter que son beau-f $
ambassadeur de Belgique en France, avait fait partir K,
argenterie pour l'étranger. Cette révélation fit rire et ^
montra, mieux que toute enquête, la force et l'héroïsnie
conservateurs de l'ordre moral. flfl.

Ce serait le cas de rappeler cette belle maxime de la ^
chefoucauld : « Il y a des gens dont le mérite consiste à ^
et à faire des sottises utilement, et qui gâteraient tout s
changeaient de conduite. » $

Il n'y a rien à craindre pour M. le duc actuel, ileg
ceux qui ne changent jamais.

M. DE LA ROCHETULON v

fit très-honorablement, comme capitaine des mobiles
Loire, le service des avant-postes à Rueil et dans les Ç ^
rons. C'était bien. Mais depuis qu'il est parvenu à VevSâlet il
M. de la Rochetulon se croit encore en avant-poste, j{
tiraille à tort et à travers sur le 4 Septembre, qui J^uff
plus à sa portée que ne l'ont été les Prussiens. Chargeur
rapport spécial, il a formellement accusé M. Thiers d ^
voulu dégarnir de troupes le mont Valérien, afin de &c
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