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144 L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE 28 Octobre 1877.
L'ESPRIT BES AUTRES
— Mais, cher ami, si tu ne peux te rendre à cette invitation, tu — Le chameau il est l'animal qui va le plus longtemps sans boire,
devrais du moins écrire pour t'excuser... — C'est moi qui voudrais avoir une payse qui lui ressemblerait.
— Des excuses, moi? Jamais! !!
La réponse disait :
« Ils étaient vêtus de la robe d'innocence. »
A cette réponse, faite à l'inspectrice, une petite
fille s'écria dans le pur accent du pays :
— De quelle couleur as' qu'elle était?
Voici la copie exacte de sa note d'auberge :
Deux nuitées, vingt sous.
Elle fît remarquer qu'on n'y avait pas porté deux
tasses de café au lait.
— Oh ! bonne dame, dit la servante, vous man-
gez si peu... et puis, c'est du lait de not' vache !
Autre joli détail sur l'asile :
Pour empêcher les bambins de s'endormir, les
bonnes sœurs leur faisaient chanter... quoi? Le roi
<f Yvetot.
HIGU-LIFE.
Il vient de se fonder à Paris un dîner mensuel,
dit le Dîner des fainéants. La liste des membres-
fondateurs montrera quelles sont les qualités requi-
ses pour y être admis :
Un jeune homme qui ne fait rien, — un médecin
sans malades, — un avocat sans causes, — un minis-
tre sans portefeuille, — un poëte sans éditeur, —
un journaliste sans journal, —■ un inspecteur sans
mission, — un homme du monde sans préjugés, —
un philosophe sans principes, •— un sculpteur sans
marbre, — un peintre sans atelier, — un musicien
sans livret, — un banquier sans caisse, — un comé-
dien sans rôle, — et des cocottes sans jeunesse,
sans cœur, sans esprit et sans beauté.
Les convives étaient servis par des garçons sans
serviettes; ils ont mangé sans appétit, et le repas
s'est achevé sans gaieté.
LE PARADOXE DES COCOTTES.
Si on jetait Fépervier dans le lac du bois de Bou-
logne, le bassin du jardin des Tuileries à l'heure de
la musique et l'aquarium des boulevards dans la
soirée, ce serait une pêche vraiment miraculeuse.
Mais que ferait-on de ces demoiselles?
Ne criez pas à l'immoralité. Ce sont les gens im-
moraux qui plaident le plus haut la cause de la vertu.
Paris, où la vie est excessive, enfante les fièvres, les
passions et les ruines, comme l'Inde enfante les rep-
tiles venimeux et les fleurs empoisonnées. Otez à
Paris son luxe et sa débauche, ses dames peu sévè-
res et ses cavaliers joyeux, vous en ferez la capitale
du Royaume de la Morale en action.
Les économistes ont tranché la question :
// en faut.
Tout le monde.
144 L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE 28 Octobre 1877.
L'ESPRIT BES AUTRES
— Mais, cher ami, si tu ne peux te rendre à cette invitation, tu — Le chameau il est l'animal qui va le plus longtemps sans boire,
devrais du moins écrire pour t'excuser... — C'est moi qui voudrais avoir une payse qui lui ressemblerait.
— Des excuses, moi? Jamais! !!
La réponse disait :
« Ils étaient vêtus de la robe d'innocence. »
A cette réponse, faite à l'inspectrice, une petite
fille s'écria dans le pur accent du pays :
— De quelle couleur as' qu'elle était?
Voici la copie exacte de sa note d'auberge :
Deux nuitées, vingt sous.
Elle fît remarquer qu'on n'y avait pas porté deux
tasses de café au lait.
— Oh ! bonne dame, dit la servante, vous man-
gez si peu... et puis, c'est du lait de not' vache !
Autre joli détail sur l'asile :
Pour empêcher les bambins de s'endormir, les
bonnes sœurs leur faisaient chanter... quoi? Le roi
<f Yvetot.
HIGU-LIFE.
Il vient de se fonder à Paris un dîner mensuel,
dit le Dîner des fainéants. La liste des membres-
fondateurs montrera quelles sont les qualités requi-
ses pour y être admis :
Un jeune homme qui ne fait rien, — un médecin
sans malades, — un avocat sans causes, — un minis-
tre sans portefeuille, — un poëte sans éditeur, —
un journaliste sans journal, —■ un inspecteur sans
mission, — un homme du monde sans préjugés, —
un philosophe sans principes, •— un sculpteur sans
marbre, — un peintre sans atelier, — un musicien
sans livret, — un banquier sans caisse, — un comé-
dien sans rôle, — et des cocottes sans jeunesse,
sans cœur, sans esprit et sans beauté.
Les convives étaient servis par des garçons sans
serviettes; ils ont mangé sans appétit, et le repas
s'est achevé sans gaieté.
LE PARADOXE DES COCOTTES.
Si on jetait Fépervier dans le lac du bois de Bou-
logne, le bassin du jardin des Tuileries à l'heure de
la musique et l'aquarium des boulevards dans la
soirée, ce serait une pêche vraiment miraculeuse.
Mais que ferait-on de ces demoiselles?
Ne criez pas à l'immoralité. Ce sont les gens im-
moraux qui plaident le plus haut la cause de la vertu.
Paris, où la vie est excessive, enfante les fièvres, les
passions et les ruines, comme l'Inde enfante les rep-
tiles venimeux et les fleurs empoisonnées. Otez à
Paris son luxe et sa débauche, ses dames peu sévè-
res et ses cavaliers joyeux, vous en ferez la capitale
du Royaume de la Morale en action.
Les économistes ont tranché la question :
// en faut.
Tout le monde.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
´L'esprit des autres
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
Truebner 2
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 10.1877, S. 2_144
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg