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56

L'ÉGYPTOLOGIE.

Il y a longtemps que je l'ai signalé avec cette valeur dans un hymne du Papyrus magique Harris
Parmi les autres textes significatifs qui en montrent l'emploi, je citerai encore la légende du
prophète Bakenchons traduite par Th. Devéria *. Ce personnage se flatte d'être :

adorer, saluer. Mais c'est probahlement pour ce motif que le scribe de notre papyrus, qui vise
toujours à la singularité du style, l'aura choisi de préférence.

Ce groupe admet, comme nous venons de le voir, l'acception honorer, adorer, glorifier; il est
suivi de et du séparatif - , qui coïncide avec la fin du précepte. est la désinence
du passif à la deuxième personne masculin singulier, ce qui fournirait le sens : tu es honoré, ou le
possessif de la même personne, et dans ce cas il faudrait lire honneur de toi. Faisons remarquer en
passant que l'expression ne serait pas trop forte pour caractériser l'honneur rendu à un

simple particulier ; les Égyptiens poussaient encore plus loin le sentiment de la politesse et de la
déférence. On trouve en effet , dans le même emploi, non-seulement *\ qui signifie spéciale-

Dans sa notice biographique, connue sous le nom de Inscription de la Famine , un officier mili-
taire appelé Àmeni raconte qu'après une expédition heureuse, le prince qu'il accompagnait lui
rendit l'honneur divin : 1* *j8 h , 1 Q .

Reprenant tous les éléments que nos analyses viennent de mettre en relief, nous constituons la
version suivante :

« N'entre pas dans la maison d'un autre; il te fait entrer, c'est un honneur pour toi. »

Sous cette forme laconique l'idée n'est pas précisément claire. Ce qu'il y a de plus vraisemblable,
c'est que le moraliste égyptien conseille à l'homme de ne pas fréquenter trop familièrement la maison
d'un autre, de crainte d'y rencontrer un accueil fâcheux, et aussi afin de se ménager une invitation
honorable. Il y aurait dans ce précepte un sentiment analogue à celui qu'expose l'Évangile lorsqu'il
recommande de se placer soi-même à un rang humble et à attendre que le maître de maison , vous
assignant une place plus élevée, vous glorifie devant ses hôtes \

Au surplus , le respect de la demeure d'autrui est recommandé en termes précis par l'une des
Maximes delà sagesse hébraïque : Que ton pied soit rare dans la maison de ton prochain, de peur
que, rassasié de loi, il ne te haïsse 5, Une autre sentence conseille à l'homme tombé dans l'infortune
de ne pas entrer dans la maison de son frère 6.

1 Pl. IV, lig. 8. Voir ma nouvelle traduction : * St-Luc, ch. 14, v. 8 à 10.

Biblioth. Intern. univ., tome H, p. 181. 5 Proverbes, ch. 25, 17, traduction Cahen.

2 Devéria : Monum. Biog. de Bakenkhonsou, p. 11. 6 Jbiê. . ch. 27 , 10.
s Ce texte a été expliqué en premier lieu par M. S.

Birch : On a remarkable Inscript., of the XII dynasty.

ment adorer, mais encore 1*\ , qui exprime l'idée adorer divinement.

Le Rédacteur-Propriétaire ,

Chalon-s.-S., Imp. de J. Dejussieu.

F. C H A B A S.
 
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