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Emeric-David, Toussaint-Bernard
Jupiter: recherches sur ce dieu, sur son culte, et sur les monuments qui le représentent (Band 2) — [S.l.], 1833

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https://doi.org/10.11588/diglit.42207#0169
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SUR JUPITER.

159

» unique, qui est l’Intelligence; c’est ce Dieu qui a
» tout créé (l). »
On voit que, dans cette doctrine, l’Intelligence ne-
toit point un être distinct d’avec le Dieu suprême ;
elle étoit ce Dieu lui-même, et c’est ce Dieu qui
était le créateur (2).
Mais il faut aussi l’avouer, Platon sembloit donner
lieu, par des textes obscurs et équivoques, au système
des nouvelles écoles. On croiroit qu’en divers en-
droits il a distingué l’Intelligence d’avec le Bon, pour
en faire un dieu particulier. C’est ce qu’on remarque
dans des passages de son Epinomis, dans sa lettre à
Hermias, Éraste et Coriscus, et dans sa lettre à Denys
de Syracuse, écrits cités souvent à l’occasion de dis-
cussions qui ont eu lieu sur cette matière. Platon y
parle du Verbe qui a coordonné l’univers (3), du
Dieu conducteur des choses présentes et des choses
futures, et du père de ce Dieu, comme s’il en eût fait
trois êtres distincts (4). Ces passages, où il ne dissimu-

(1) Stob. Eclog. physic. lib. i , cap. 3 , pag. 5.
(2) Suivant le témoignage de Stobe'e , Speusippe, neveu et
successeur de Platon à l’école de l’Acade'mie, auroit regardé
F Intelligence comme un être non-seulement distinct d’avec le
Bon, mais encore d’une nature différente. (Stob. ibid. cap. 1.
pag. 2.) Brucker remarque avec raison qu’un si grand dissen-
timent entre l’oncle et le neveu auroit besoin d’être mieux
prouvé. Hist. critic. phil. tom. 1 , pag. 731.
(3) Plat. Epinom. tom. II Opp. pag. 986.
(4) Id. Epist. vi ad Herm., Erast. et Corisc. tom. III, pag.
 
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