ï§6 L’E L. O G E
qu’elle conviendroit mieux aux bëtes séroces qu’aux
hommes 3 de si furieux, que les, Poëtes en ônt at-
tribué la source aux Furies des Enibrs 3 dé sî cônta-
gieux, que les meilleures mœürs en sont insedtées 3
de si inique, que ies plus grands lcélérats y. sont
beaucoup plus propres que les bons naturels 3 de si
impie, qu’elie n’a nul rapport avec Jcsus-Chrisfe ,
ni avec ia Moraie; Cependant 3 certains i ontifes
quittent toutes les ionctions paiiopilcs , pour lè
donner tout enticrs à la Guerre. On voït même
parmi ees Pontifes guerriers , 1 dcs V ieilkrds quï
agisient avec toute la vigueur d’qn jeune-homme ,
n’ayant nul égard à l’argent, suppoitant courageu-?
sement la fatigue, 6c ne faisànt pas le moindrescm-
pule de causer le bouleversement des Loix, de la
R.eligion, de i’Humanité. Bans ces funestes con-
jonctures, on ne manque pas de trompettes : j’ap-
pelle ainsi, ces doctes Boutefeux, qtii, pour faire
leur cour, s’aecommodent lâchement à rhumeur
fougueuse 6c sanguinaire du Sainîïjjime. Ce qui es:
manifestement une fureur, ils le nomment zèle ,
pieté, valeur : ils trouvent des raisons pour prou-
ver, que tirer sépée, 6c i’enfoncer dans le cceur de fori
frere, ce n’est point ensraindre le grand Commande-
ment de la charité eilvers le prochain. Je nesuis pas
encore bien informée si ,■ en fait de Guerre, les Papes
ont pris exemple sur quelques Evéqucs d’Allémagnè,
ou si ces Evêques n’ônt fait en cek que s’autoriser
par
T. Dcs Vieillards. ] On croit qn’Erasme en veut ici à Jules II, qui étoit
sassionné pour la guerre, & qui sit bien du mal.
qu’elle conviendroit mieux aux bëtes séroces qu’aux
hommes 3 de si furieux, que les, Poëtes en ônt at-
tribué la source aux Furies des Enibrs 3 dé sî cônta-
gieux, que les meilleures mœürs en sont insedtées 3
de si inique, que ies plus grands lcélérats y. sont
beaucoup plus propres que les bons naturels 3 de si
impie, qu’elie n’a nul rapport avec Jcsus-Chrisfe ,
ni avec ia Moraie; Cependant 3 certains i ontifes
quittent toutes les ionctions paiiopilcs , pour lè
donner tout enticrs à la Guerre. On voït même
parmi ees Pontifes guerriers , 1 dcs V ieilkrds quï
agisient avec toute la vigueur d’qn jeune-homme ,
n’ayant nul égard à l’argent, suppoitant courageu-?
sement la fatigue, 6c ne faisànt pas le moindrescm-
pule de causer le bouleversement des Loix, de la
R.eligion, de i’Humanité. Bans ces funestes con-
jonctures, on ne manque pas de trompettes : j’ap-
pelle ainsi, ces doctes Boutefeux, qtii, pour faire
leur cour, s’aecommodent lâchement à rhumeur
fougueuse 6c sanguinaire du Sainîïjjime. Ce qui es:
manifestement une fureur, ils le nomment zèle ,
pieté, valeur : ils trouvent des raisons pour prou-
ver, que tirer sépée, 6c i’enfoncer dans le cceur de fori
frere, ce n’est point ensraindre le grand Commande-
ment de la charité eilvers le prochain. Je nesuis pas
encore bien informée si ,■ en fait de Guerre, les Papes
ont pris exemple sur quelques Evéqucs d’Allémagnè,
ou si ces Evêques n’ônt fait en cek que s’autoriser
par
T. Dcs Vieillards. ] On croit qn’Erasme en veut ici à Jules II, qui étoit
sassionné pour la guerre, & qui sit bien du mal.