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Dreux du Radier, Jean François; Nyon, Jean Luc [Bearb.]; Odieuvre, Michel [Bearb.]
L' Europe Illustre: Contenant L'Histoire Abrégée Des Souverains, des Princes, des Prélats, des Ministres, des grands Capitaines, des Magistrats, des Savans, des Artistes, & des Dames célèbres en Europe. Dans le XVe. Siècle compris, jusqu'a présent (Tome Second) — A Paris: Chez Nyon l'aîné, Libraire, 1777

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https://doi.org/10.11588/diglit.53588#0359
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B LXXÏL
JEanne d’Albret, Reine de Navarre, fille unique
d’Henri d’Albret, sécond du nom , & de Marguerite
d’Orléans, dite de Valois, sœur unique de François I. Roi
de France , naquit en 1529. Elle n’a voit pas encore onze
ans, lorsque François I. la maria au Duc de Cleves mal-
gré Henri son père & la Reine sa mère : mais ce mariage,
célébré à Chatelleraud avec une pompe extraordinaire le
15 Juillet 1540, fut déclaré nul. La Princeïse épousa 5
huit ans après, le 20 Oélobre 1548, Antoine de Bourbon
Duc de Vendôme ; c’efi: à cette heureuse alliance que la
France doit l’un des plus grands Rois qu’elle ait eus ; &
l’on ose dire que quand la Princeïse, dont nous parlons,
n’auroit pas d’autre titre que celle de Mère du grand Henri,
il suffiroit au cœur des François pour leur faire chérir sa
mémoire à jamais. Mais à ce titre elle joignit tous les
autres qui font les grandes Princesses ; une grandeur d’ame
supérieure à son sexe , & aux injustices de la fortune qui
la dépouilla d’unThrône, une vertu pure, des lumières,
& une prudence extraordinaires, un eïprit capable des
plus grandes choses. On rapporte qu’elle eut assez de force
pour chanter un Cantique en langage Béarnois dans l’ins»
tant même quelle accoucha d’Henri IV. on cite même les
paroles de ce Cantique * ; c’étoit une invocation à la
Vierge , à qui elle demandoit du secours. La Princeïse
étoit Catholique alors ; ce ne fut que long-tems après que
son reïsentiment contre le Pape, à qui elle imputoit la
perte de ses Etats, lui fit prendre le parti de la prétendue
réforme. On a remarqué, dit un savant Moderne , une
chose singuliére, c’est que Jeanne parut fort indifférente
pour le Calvinisme , pendant que le Roi son époux parut
l’embraïser avec le plus de chaleur, & que dès qu’il se
déclara ouvertement contre ce parti, Jeanne l’embraïsa
* Tel en étoit le commencement : No/le Donne, deou cap deou P ont, adjouda
mï en queste houre, Notre-Dame du bout duPont , aidez-moi à cette heure.
 
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