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Gazette des Ardennes: journal des pays occupés — Januar 1916 - Dezember 1916

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https://doi.org/10.11588/diglit.2794#0123
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2" Année.

N* 157.

S CENTIMES

Charlevilte, le 12 Mars 1916.

Gazette des Ardennes

JOURNAL DES PAYS OCCUPES PARAISSANT TROIS FOIS PAR SEMAINE

On s'abonne dans tous les bureaux de poste

Noire collaborateur « Vidi i> nous icrït
H" vient de m'être communiqué une coupure du
journal » La Suisse » qui fait allusion A ce que j'ai
écrit dans la « Gazette des Ardennes » du îlï janvier
■oui le titre « A mes camarades prisonniers »,
J'ai dit à cette date

x J'ai vécu la vie du camp pendant plus de 10 moi
je sais par conséquent comme vous êtes traités, j'ai
pu constater par moi-môme ijue la vie y est suppor-
table, etc.

De ceci, le journal « La Suisse n a fait :

« La Gazette des Ardennes » publie un article d'un
prétendu prisonnier français, qu'elle ne nomme pus,
interné dans un camp allemand qu'elle ne nomme pas
non plus. Cet anonyme déclare, bien entendu, que son
iort est le plus beau, le plus digne d'envie, locaux bien
chauiïés, nourriture saine et abondante, lecture.de
revues étrangères, rien ne manque au bien-être des
Fiançais asses heureux pour s'être fait prendre par
leurs kamarades allemands. » *

Voila ce qu'un journaliste en mal de torturer la
vérité a fait d'une malheureuse phrase qu U n'a pua
citée, et pour cause, mais »ur laquelle il.s appuie d'un
bout à l'autre de son article par des allusions plus ou
moins déplacées.

J'ai voulu citer textuellement te passade qui me
concerne, je compte sur le bon sens des lecteurs p-mr
tirer le jugement qui convient.

D'autre part, comme je suis attaqué, je ne veux
pas me dérober et je répondrai :

i". Que l'article n'a pas été inventé par le Comité
de rédaction de U « Gazette », que je ne connais pas ;

a" Que si j'ai gardé l'anonymat, c'est par une m suie
de prudence, non pour moi qui suis hors d'atteinte,
maïs pour ma famille qui ne manquerait pas d'être per-
sécutée par les semeurs de haine. Je ne veux pas assis-
ter impuissant à une persécution dont je connais la
mesure ; mais lorsque je serai rendu à la liberté, je
continuerai a poursuivre le but que je me suis proposé
et je ne manquerai pas d'en faire part au journal en
question.

3° Enfin, il serait peut-être utile que le Monsieur qui
signe WiLly sache que, si je suis prisonnier, c'est après
-iv,.M' fait mon-d^-voir-rt que j'ai «le.xamaasé eo.piteux.—
état sur Je champ de bataille.

Cette mise au point terminée, il me reste à m'expli-
que sur ma phrase : « La vie du camp est suppor-
table. » Je ne parlerai pas des camps que je n'ai pas
vus, (M. Willy en *uritit-il ru plus que moi ?} mais de
celui ou j'ai vécu.

Pour être fidèle" a la vérité, je dirai qu*dès les dé-
buts, pendant la période d'organisation, il y eut quel-
que fl ill.'iiK ut pour la correspondance et la distribu-
tion des vêlements ; mais le désordre no vint pas tou-
jours d'où messieurs les journalistes le supposent. Pour
ce qui concerne les mesures de propreté et d'hygiène,
(dpuches, désinfection, vaccination) elles m'ont _tout
simplement surpris par leur organisation ; quant a la
nourriture, enfin, elle fut largement suffisante jusqu'en
janvier iniTi. A celte époque la ration de pain fut
diminuée, puis plus tard Ja ration de viande ; mais ja-
mais la ration de lég'umes qui, au contraire, fut aug-
mentée, et je dois dire que les officiers nous ont pré-
venus avant l'application de ces mesures, de façon que
nous puissions faire venir de France ce qui nous était
nécessaire. L'Allemagne se trouve dans la situation
d'une forteresse assiégée, su population civile elle-
même est rationnée; nous subissons le sortde la guerre,
voilà tout, mais je pense sincèrement qu'au point du
vue nourriture elle a fait ce qu'elle a pu.

Enfin, quant à la discipline, je ne lui ai rien trouvé
d'excessif, les punitions individuelles sont les arrêts,
les punitions collectives l'interdiction de fumer qui
varie de □ jours à une semaine ; il y a loin de là aux
prisonniers attaches tout le jour en plein soleil ou à la
pluie !

J'ajouterais volontiers qu'avec le concours des offi-
ciers allemands il a été organisé un théâtre et des jeux ;
mais on me reprocherait de faire un « Eden » des
camps de prisonniers.

J'estime qu'il faut voir la vérité en face, c'est ce
que ne peuvent pas faire ceux qui poursuivent un but
de haine et de discorde. Que M. Galii. député nationa-
liste de Paris, de l'amitié auquel « La Suisse » se ré-
clame, demande des mesures de rigueur a l'égard des
prisonniers allemands détenus en France, U est dans
son fuie ; uoilô plus de quarante ans que son parti tra-
vaille à nous jeter dans cette effroyable tuerie, il y a
réussi et pour lui, il n'y aura jamais assez de haine
entre Allemands et Français.

Pendant que les peuples vivent dans la haine, ils
ne pensent par à leurs misères journalières et il est
plus facile de les exploiter; maÏB j'espère qu'en
France, il est^ncore assez d'esprits clairvoyants et de
coeurs généreux pour ne pas suivre les conseils de ces
assoiffés de sang, et qu'il s'en trouvera assez pour faire
aimer notre beau paya aux Allemands qui y sont déte-
nus ; c'est le seul moyen de préparer ce rapprochement
dis peuples si désirable.

Si la galette » La Suisse » était trairnent neutre et
Soucieuse de la vérité, elle aurait reproduit mou article
et elle reproduirait encore celui-ci, ce serait le moyen
d" ramener la tranquillité dans le cœur des mères finn-
ÇiiW*, moyen beaucoup plus eùr que sa méthode de ré-
ticences et de soua-eutendus

Que ceux qui partagent mon idéal veuillent me faire
.confiance, j'apporterai plus tard des faits contrôlés p.ir
des camarades dignes de foi, et qui mettront en vilaine
posture tous les semeurs de haine trop intéressés à
Verseï de l'huile sur le feu qu'ils ont allumé.

Camarades qui me Usez, je vous conjure de voir les
faiU li-ls qu'ils sont et sans parti pris.

Regardez la vérité telle qu'elle se présente, soyez

• (L'auteur de cet article n'est pas un Suisse, mais le
journaliste parisien Willy. — La Héd.)

réellement des hommes et méfiez-vous des semeurs de
haine.

Du respect de la vérité dépendent la paix et le bon-
heur des peuples. Votre devoir est d'y travailler.

Vidi.

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Qnnrlier général, 0 mars 191G,
Théâtre de la guerre à l'Ouest.

En beaucoup d'endroits, l'activité de l'artillerie se
fit plus vive de part et d'autre.

Les Français ont regagné la partie ouest de la
tranchée près de la ferme dite » Maison de Cham-
pagne », où on s'est battu hier à la grenade.

A l'ouest de la Meuse nos troupes sont occupées à
nettoyer les «nids» de François, qui se trouvent
encore dans le Bois des Corbeaux.

A l'est du fleuve, dans le but d'abréger la communi-
cation de notre position au sud de Uouaumont'uvec
nos Mgnes^cn Woëvre, le village et le fort cuirassé de
Vaux, ainsi que de-nombreuses fortilications attenan-
tes de l'adversaire furent enlevés, après une sérieuse
préparation d'artillerie, pur un brillant assaut noc-
turne des régiments de réserve 6 et 19 (de Posen),
sous le coiiiinundemeut du chef de la g™" division de
réserve, général d'infanterie von Curetzky-Cornitz.

Dans un grand nombre des combats aériens dans
la région de Verdun nos aviateurs restèrent vain-
queurs ; trois avions ennemis ont été sûrement abattus.
Tous nos avions sont revenus ; plusieurs de leurs
braves pilotes étaient blesses. Des troupes ennemies,
cantonnées dans les localités a l'ouest et à l'est de
Verdun, furent copieusement bombardées.

Par une attaque d'une escadrille d'avions français,
deux personnes civiles furent tuées et quelques mai-
sons privées endommagées dans la zone fortifiée de
Metz. L'avion du chef de l'escadrille fut abattu en
combat aérien ; le chef est prisonnier, son compagnon
est mort.

Théâtre de la guerre à l'Est.

Des poussées russes contre nos avant postes
restèrent partout sans succès.

On mande, après coup, que les installations de la
voie ferrée conduisant k .M in^k --ainsi que des troupes
ennemies à Mir, furent attaquées, dam la nuit du 7 au
8 féjrràfc eaT" un de nos dirigeables.

Théâtre de la guerre aux Balkans.
La situation est sans changement. ,

ïrand Ouartnv général, le 10 mars lt ul

Théâtre de la guerre à l'Ouest.

Sur la rive ouest de lu Meuse, lors du nettoyage du
Dois des Corbeaux et des tranchées ennemies près de
Bethiii court, 6 officiers et 6S1 hommes furent faits
prisonniers et 11 canons pris.

La forêt d'Ablain et la crête à l'ouest de Dôuail-
mont furent arrachées à l'ennemi dans une lutte
opiniâtre ; en Wocvre nous avançâmes notre ligne par
les forêts au sud-est de Damloup.

Contre notre nouveau front a l'ouest et au sud du
village et du fort cuirassé de Vaux, les Français diri-
gèrent de vigoureuses contre-poussées, au cours des-
quelles l'ennemi réussit à reprendre pied dans le fort
même ; à part cela, l'assaillant fut repoussé avec de
. grandes perte*. .

Nos aviateurs de combat abattirent deux appareils
anglais, un monoplen près de Wytsçhaele (au sud
d'ïpres) et un biplan au sud-est de La llassée. L'occu-
pant du premier est mort.

Au mois de février l'activité offensive de uos esca-
drilles aériennes, le nombre de leurs vols de recon-
naissance très étendus et de leurs entreprises nocturnes
derrière le front ennemi lurent sensiblement plus im-
portants que jamais. Le tablciu suivant démontre à
nouveau non seulement notre supériorité,- mais
réfute encore l'ulliriiiulioii, chère à nos adversaires,
que nos pertes dans la lutte aérien08 ne sont bi peu
importantes que parce que nos avions n'osent pas sur-
voler les lignes ennemies.

Les pertes allemandes sur le front ouest, au mois
de février, sont les suivantes :

- En lutte aérienne : —
par feu de terre : —
disparus : 6

Au total :
Les Français et Anglais ont perdu :
Ln lutte aérienne .
par feu de terre :
par atterrissage involontaire
dans nos lignes :

i3
5

Au total : M
Il est, d'ailleurs à remarquer que nous ne comp-
tons, par principe, que les appareîll tombés enlie nus
mains ou tombés en Biuttfnea, et non point les nom-
breux autres appareils de l'adversaire, abattus à
l'arrière des ligues ennemies.

Théâtre de ta guerre à ih.^l et théâtre de la guerre
aux lin! non.
Aucun événement essentiel,

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Paris, 4 nuira l'Jlô. s«iir.

En Artois, une attaque.de lenm-mi pour noua chasser
de l'entiuiiitjir i|iie nous urcupioi» pré» du chemin rie I
Neuville a. La Folie a été repausaée.

Eu Aiguiuie, non» avoua Diminué, dans ta région *0<1-
est de Vumpinis, les organtaetions allemandes et lémuli
plusieurs abris.

Ooiia la léonin <1e Verdun, caimnrnule tiés violente. Umla
la journée, sur la rive gauche de lu Meuse, a lu ente 304
et a la cote de l'Ole. Sur la me limite, l'ennemi, après uo
bombardement Intensif diiigé mit le buis il Haudieniunt, est
de la cote du Poivre, a hune uhiU* tins puMil.uria une at-
taque, qui u été arrêtée par notre [eu de mitrailleuses et
d'iliIuuLeiie. Dans lu mainte, les allemand-* a\uieut réussi

a reprendre pied dans le village de Douaumont, d'où nous
les avions chassas hier soir par une contre-attaque. La
lutte continue, acharnée, avec des alternatives d'avance et
de recul, pour la possession du village.
] En Woevre, activité moyenne des deux artilleries.
» En Lorraine, dans la région des étangs de Thiavllle,
après une préparation d'artillerie, nous avons enlevé
plubieurs éléments de tranchée ennemie. Une soixantaine
de prisonniers dont un officier, deux miti ailleuses et-un
lance-bombes sont restés entre nos mains."

Paris, 5 murs 1910, 3 heures.

En Belgique, au sud de Lombaertzvde, une action de
notre artillerie a bouleversé les tranchées ennemies.

En Argonne, nombreux tirs Je nciB batteries sur les
tranchées et les. voies de communication de l'ennemi dans
la région de la Haute-Chevauchée et de Bourrcmlles où un
Incendie a été allumé.

Duna la région de Verdun, la lutte localisée au village
de Douaumont s'est étendue dans la soirée d'hier.

A Iff heures, l'ennemi, après un violent bombardement,
a lancé contre nos lignes, depuis le bois d'Haudremont
jusqu'au fort de Douaumont, une attaque très vive qui a
été reprmsséc par nos tirs de barrage et nos feux d in-
fanterie.

Au cours de la nuit, le bombardement a continué assez
intense sur tout le front; à l'est de la Meuse et a l'ouest,
sur le Moi t-Hommc et la cote de l'Oie.

Puni, 5 mari 1U16. soir.

Au nord de Soissons, nos batteries ont exécuté un tir
de destruction sur des ouvrages ennemis.

En Argonnc, notre artillerie a canunne les organisations,
allemandes près de la route de Binamlle au nord de la
Harazée et a la Haute-Chevauchée

Au nord de Verdun, bombardement très violent, notam-
ment entre le bois d'Haudremont et le fort de Douaumont
Tuatefois l'ennemi n'a pas renouvelé ses attaques duns celte
régiun. Aucun changement au villuge de Douaumont, dont
nous tenons les abords immédiats. Dans le bois, a 1 est do
"Vachciau ville, une attaque dirigée par les Allemands sur
nos pusilions avancées a été complètement repousaée.

En Woévre, tort bombardement dans la*région de
Freanes et à l'est d'HaudiomonL . -

Notre artillerie s'est montrée très active sur -l'ensemble
du Iront ennemi, et a canonnô des troupes en mouvement
•u nord de Vacherauville, vers le bois des Fosses et aux
abords de Louvemont. <

La guerre airiinne. — Un de no- avions a lonc.6 la nuit
dernière plusieurs bombes sur la gare de Contiens, ou régnait
une grande activité.

_________ J&rii l m»r* ™lfl 3 tefigh.

En Argonne^nous avons canonné divers points du bois
lie Chcppy et la route Avauccurt-Malancourl.
: Dana la région au nord de Verdun, un ne signale, au
cours de la nuit, aucune action d'inlanterie.

Lutte d'artillerie violente sur la rive gauche de la Meuse,
intermittente dans le secteur à l'duest de Douaumont et en
Tft'oevre.

Nos batteries ont activement bombardé les_ points de
passade de l'ennemi.

Nuit calme sur le reste du front.

FAITS DE GUERRE

LES COMBATS AU NORD DE VERDUN

Le lecteur trouvera dans Les derniers communiqués du
Haut Commandement allemand l'énumération des nouveaux
succès remportés par tes troupei allemandes sur la rive
gauche de la Meus*?, dnns la contrée de Vaux et à Fresuec.
Ces nouveaux gaina, 1 taillés sur trois points importants,,
soûl le meilleur démenti qui ait pu être donné lux grands
journaux français, dont lea stratèges attitrés annonçaient
déjà, a grands cris,.la « défaite u allemande I

iNous voyons d'ailleurs se dessiner de plus en plus net-
tement la tactique du journalisme parisien. Elle est vieille
comme la guerre. Chaque fois qu'un succès allemand se
dessinait, la presse gouvernementale s'appliquait à parer le
coup en l'amoindrissant par tous les moyens et eu lui cher*
Chaut les plu» exlmvuguntes explications.

Chaque fois, ooui avons vu revenir la légende du u dé-
sespoir >> allemand, dont l'effort fourni par l'armée ulle-
mande ne serait que l'expression suprême 1 Plus les choses
tournent mal pour les Alliés, plus cette a détresse u, cette
u famine », celte ■ sourde révolle » grondant «n Allemagne
prennent,-dans la presse parisienne, des formes raturantes
pour Lt-H illusions des Alliés.

11 en est de même aujourd'hui. On a encore trouvé,
pour élaver cette méthode rabâchée, quelque choie d'inédit :

Quelques journaux allemands ayant fait l'éloge de la
bravoure, des soldats français, les journalistes parisiens
sont évidemment incapables de voir dan) ce sentiment che-
valeresque, qui leur csl étranger, autre chose qu'une preuva
de « fatigue » et de « faiblesse u, ufurs que-pourtant muU
tes forts sont en étal de conserver, en pleine bataille, ce calme
d'espnl et cette équité à l'égard de l'adversaire I

Les journalistes parisiens n'eu reviennent pas. Ecou-
tons-les. Dans I' :i Er/10 de Paris », à propos d'u 1 article alle-
mand qui constatait n la défense furieuse et héroïque des
troupes basfçaiàea au pied des-côtes de Meuse n, Maurice
fartés réplique ainsi :

« Voilà les paroles de miel avec lesquelles les Allemands,
persuadés de notre frivolité changeante et convaincus que
des compliment» germaniques doivent enivrer «des Celles
et des Lcftpl u, s'imaginent pouvoir suppléer à t'Alsace-
LmïiJm et elfacer les crimes de cette guerre atroce____0

Même note dans le u Temp* » :

« Nous n'enregistrons les hypocrites éloges des journaux
allemands que parce qu'ils sont une preuve indiscutable de
leur peu de confiance dans le dénouement (I) »....

dôuc nobles et sérieux avec des yen» puruila I

Autre manœuvre, plus ridicule encore : l'iu» que jamais
la prisse gouvernementale exagère a qui mieux mieux
l'étendue des mien lions Stratégiques allemandes. C'est,
aftume-t-elle, la u dernière carte» de l'Allemagne 1 Toutes
li g opérations entreprises jusqu'ici au nord et à l'est de
Verdun avant réussi et uuouti à une amélioration évidente
île l'ï pusitiun attumande duns ce secteur important, il faut
bien que les journalistes trouvent moyen de fausaer la sim-
ple réalité. Cesl pourquoi Ul affirment tous Ls juins, lors-
qu'ils ne peuvent nier une nouvelle avance allemande, que
les Allemands <i n'uni pu dépôt» r » le point conquis pur
eux, et qu'Us sont, en somme, battus, parce qu'ils ne sont
pus encore entrés à Verdun, voite h farts I

C'est ainsi que les slratègrs des rédactions parisiennes
ont fini par trouver que la « bataille de Verdun ». c'est pour
l'Allemagne une question de vie ou de mort, tandis que pour
la France, elle n'a pas du tout cette importance. Un journal
ne dit-il pas qu'une « demi-victoire allemande ne serait
qu'un échec retentissant i> ? Tandis qu'une demi-défaite
française serait évidemment une grande victoire I

Ecoutons notre fameux collaborateur, le stratège atlitri
de 1' n Echo de Paris », M. le général Cherlïli :

« L'honneur de l'Allemagne, le prestige de sa puissance
militaire sont engagés dans cette partie, qui peut être dé-
cisive pour elle. Elis ne peut l'être que pour elle. Une
défaite ou seulement un échec devant Verdun, détruite a
distance mais inviolée, provoquerait dans l'Allemagne
inquiète, où fermente la révolte des ventres affamé», uns
démoralisation très grave.

u Pour nous, au contraire, même la prise de Verdun et
l'abandon des Hauts-de-Meuse jusqu'à Sainl-Mihicl, n'aurai!
rien de décisif. Nos armées, repliées sur la rive gauche dt
la Meuse, feraient tête à l'ennemi épuisé. La bataille con-
tinuerait jusqu'à notre victoire obligatoire et promise (1) »«

Décidément, cette fois le général Cherlils se surpasse,
ce qui n'est pas peu dire 1

Mais il doit y avoir, eu France, encore quelques esprits
que la lecture des journaux parisiens n'a pas déséquilibrés au
point de leur faire oublier que Verdun est une forteresse
française et que tout progrès de l'adversaire consolide sa pûh
sition qu'aucune offensive n'a encore pu ébranler.

Notons d'ailleurs un revirement dans la presse française:
on y parle moina des prétendues « hécatombes » alleman-
des. Il est évident que les gens renseignés n'y ont jamais
cru. Et comme certaines vérités finissent tout de même par
percer et par s'infiltrer jusque dans le « Matin 11, nous
voyons le critique militaire de ce journal lâcher la thèse
fantastique des u régiments allemands sacrifiés pour rien d,
pour expliquer de la façon suivante, c'esl-a-dire diamétra-
lement contraire, la tactique des attaques allemandes :

n Dans son attaque contre Verdun, l'état-major allemand
emploie des procédés tactiques analogues i ceux qu'il a mis
en usage dans la campagne de Serbie. Avant toutes choses,
Il livre une bataille d'artillerie.

<i C'est elle qui, du côté de l'ennemi, constitue la trama
de la bataille offensive. De distance en dmtaiice, sur cette
trame, sont dessinés les a&sauts intenses, mais relativement
brefs, de bataillons se lançant vers un but isolément choisi.

h Ainsi les Allemands espèrent limiter une accumula"
lion de perles....

« Ha cherchent-par-le~ cane» -4a---démaliiiaa ■-e>Heuif~

adversaires — et leurs fantassins......oui pour mission

exclusive de pénétrer dans les portions des lignes supposées
bouleversées par une concentration préalahle de feux d'ar-
tillerie. »

Noua voila loin de* « attaques en masses u inventées
dans les rédactions parisiennes.

L' m Humanité a juge lu bataille meurtrière, mais avoua
qu'elle ne l'est guère moins pour les Français que pour les
Allemands. Elle parle de « neuf jours de batailles acharnées,
aussi meurtrières pour eux sinon plus, que pour nous-
mêmes. ... »

Kappelons que dans lea premiers jours dea combats, la

presse parisienne ce parlait que de l'éuorrmté dea pertes
allemandes, alors que les communiques allemands décla-
raient ces perles très » supportables », eu leur opposant
les très graves perles françaises.

Contuioua que la presse parisienne commence a suhù*
l'évidence de la réalité.

L'IMPORTANCE STRATEGIQUE DE VERDUN.

Sou» ce litre, le général Verraux écrit dans 1' « ÛLuure > ua
article, où il précise de ia façon suivante, 1 importance sU^iégique
de \crdun pour la défense frsiiçaiae ;

n On a lait beaucoup d'slloru, ces jours derniers, pour
persuader aux autres et a soi-même que l'entrée des Alle-
mands à Verdun, sî elle s'effectuait, n aurait aucune impur-
tance. Ce pieux mensonge avait pour but de rassurer les
amis, de détruire une mauvaise impression chez les neutres,
de crâner vis-a-vis des ennemis.

« L'opinion, plus simpliste, se disuit cependant qu'un
recul de quinze kilomètres, îur un (mut d égale longueur,
serait diftlcle A cunsidérer comme tout à tait négligeable,
surtout exécuté aous la pressiun de l'ennemi, et accom-
pagné de pertes sérieuses. A quoi bon défendre avec tant
d'archarnement ce qu'on n'a aucun intérêt A conserver ?...,

<> Quaiit Btrx soldats, ils s'inquiètent peu que le coin de
terre sur Lequel ils ne battent « appelle Verdun ou la coté
1130. C'est une parcelle du sol français et, pour eux, toutes
les parcelles se valent,..,.

n II me parait enfantin de vouloir mer que le premier
recul marqué par uuus soit fâcheux, et que. s'il était suivi
d'rm autre conduisant les Allemands jusque dans Verdun,
ce serait encore plus f&chcux. Les plus hetuix discours sur
l'inutilité actuelle des places ione.- n empêcheront pae
qu'uu terrain perdu soit un terrain perdu.....

11 Lea circonstances ont vuu'u que tes fortifications de
Verdun fussent englobées dans rmtie ligue, tondis que
celles de l'uni, d'Lpmui furent-plu» eu aniÊre. De ce fait,
Verdun reprit toute sou importante, tuai plus comme place
forte, niais comme point situé am notie front.

« El voila pourquoi IA prise de Verdun seiatt un événe-
ment regrettable, mais pas plus que celle de Soissons, de
RflimJ ou de n'importe quelle autre partie de nus liynes.... m

Nous feroa- remarquer au général varraua yuan udmcUanl
même son poi _t do vue un ne aauruil urt 1411c les Uivers aecteura
d'une ligne du défense peuvent éUe, el font pour muai dire toujours
d uiio impor tance plus ou moins grande.

L'ALLEMAGNE ROMPT AVEC LE PORTUGAL

L'Angleterre vient enfin de remporter uu succès I La
« protectrice des faibles m a réussi a pousser uu nouveau
petit peuple à des actes provocaiuura, qui tiennent d aboutir
à la rupture des relations entre l'Allemagne et le Portugal*

Il y a longtemps que les politiciens LuiLauiuqucs intri-
guent d Lisbonne. La dépendance, uu se truuve le gouvernât
ment portugais vis-à-vis du gouvernement de Londres ratv-
dail de plus en plus BUHicde la résistance a la volonté de
«Maître ». Finalement, le Portugal u cédé.

11 vient de commettre è l'égard de l'Allemagne, un acte
d'hostilité évidente. Les autorités portugaises ont confisqua
les utiles alleiminds qui se trouvaient, en canton de la
loi d'hospitalité sanctionnée par le droit international, dans
des ports purluguis.

A cette provocation, l'Allemagne ne pouvait répondre
autrement qu'en rompunt les re.a ions o'iploma.iques avee
le Portugal.

L'ambassadeur allemand u Lisbonne, le Dr. Rosen, e

-1

M

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