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Gazette des Ardennes: journal des pays occupés — Januar 1916 - Dezember 1916

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— N- 198

PRIX : ES CENTIMES

Charleville, le 28 Mai 1916.

Gazette des Ardennes

JOURNAL DES PAYS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE

• On s'uboimc dans tous les bureaux de poste

«Si la politique est, comme l'a dit un grand homme,
]' « art du possible », l'entêtement ne saurait ùire-un
u roo>en politique ». 11 est au contraire l'antithèse de
toute politiqu* sensée *>t clairvoyante, N'«st-co pas cette
« antipolitique » que pratiquent actuellement, en face
de la situation militaire des Puissances centrales, les
politiciens dïoemparés de la « Quadruple Entente » p
C'est ce que démontrait dernièrement un diplomate
ajionyme dans l'excellente « Bévue de Hongrie ». Nous
résumons les grandes lignes de cet intéressant articlo
•igné « un ancien ambassadeur » ;

Nous ne savon» que trop bien que l'Entente veut faire
accroire à tout le monde que (es adversaires seront ■ épui-
ses » et qu'alors on aura raison d'eux. On parie 'couram-
ment d'une guerra d'usure, mais on ne l'envisage que d'un
point de vue singulièrement « unilatéral ». La perspective
d'une longue guerre est désagréable aux Allemands, dit-on
du oeté enteotiste. Voudrait-on, par hasard, prétendre que
les Français, les Russe», les Italiens, ou mémo les Anglais
sont enchanté» d'avoir à lutter une, deux ou plusieurs an-
nées encore P Si les Austro-Allemands sont « usés » par la
guerre, eux, ne le seront-ils pas ? Ou bien les qualités mo-
rales requises pour endurer les souffrances d'une longue
campagne ns scraient-ejles que le privilège des Alliés P S'ils
peuvent I tenir », leurs adveraairea le peuvent aussi, au
moins aussi longtemps qu'eux. En fin de compte, c'est donc
sur les champs de bataille que sera décidé l'avenir de l'Eu-
rope ou, plutôt, il l'est déjà aux yeux de ceux qui ne se lais-
sent pas étourdir par Tes artifices de la presse ententistc.
Dana un discours prononcé à l'occasion du nouvel an,
le comte Tissa avait donc le droit de dire : u Nom tenons la
victoire dam nos moins s, tandis que de telles assertions
font un effet plutôt ridicule sous la plume de certains jour-
nalistes parisien». <

Trois mois après l'ouverture des hostilités, la presse en-
nemie lançait déjà le mot delà guerre d'épuisement, en pro-
clamant que la campa&ne serait longue, mais la victoire
certaine ; c'était prendre une prime d'assurance sur le
u temps », c'est-à-dire s'approprisf un moyen commode et
infiniment flexible pour tenir en laisse l'impatience des peu*
[île-, Il n'est donc pas étonnant qu'aux déclarations honnêtes
et courageuse» de nos hommes d'Etat, disposés à entamer des
négociations, sur la paix, on ait eu la folie criminelle de ré-
pondre jar des menifces u d'anéantissement u, tout en repré-
sentant leur disposition à conclure une paix honorable comme
un signe de défaillance et en exhortant les patriotes alliés à
persévérer jusqu'à la « victoire » du grand jamais I ,

Faisons remarquer, en passant, que les ententistes pré-
tendent que la paix sans leur victoire serait la défaite des
principes sacrés de l'humanité. Nous demandons pafjon à
ces messieurs de leur rappeler que, le jour de l'ouverture
des hostilités, l'empereur Napoléon III disait également,
dans sa proclamation à l'armée française, que « le tort de
la liberté et de la civilisation dépendait de ta victoire ».
Cependant sa défaite n'a empêché m la liberté, ni la civilisa-
tion de se porter assez bien, mime après 1871....

Les phrases sonore» sur l'épuisement des Austro-Alle-
mand» et 1» force croissante de l'Entente sont vides de sens.
Les Alliés se vantent d'avoir la supériorité du nombre. C'est
vrai. Mais voyez la Russie avec ses réserves soi-disant,
inépuisables en homme». Qu'a-t-elle obtenu p Et l'Italie P
Avec une armée bien équipée, soigneusement préparée et
intacte, elle est entrée en lice contre l'Autriche-Hongrie,
lorsque celle-ci se trouvait déjà engagée sur plusieurs fronts
et depuis de longs mois. Qu'a-t-elle obtenu ? Elle n'a
pravque pas. bougé, malgré les sacrifices immenses qu'elle
s'est imposés ; avec des forces quatre ou cinq fois supérieures
aux nôtres, elle se trouve là où elle était au commencement
1 de sa guerre, déclarée au nom du ,« tanto egoismo u.

(L'article de la « Heiut de Hongrie » est antérieur aux
dernières défaites italiennes. — La Rêd.).

Et la France ? Malgré tous les beaux discours de bps hom-
mes politiques, elle n'est pas parvenue ù chasser les Alle-
mands du su] de la patrie, loua ses hommes valide*, à com-
mencer par la classe de 1917 jusqu'à l'Jgo de 48 ans se
trouvent déjà sous les drapeaux ; elle ne dispose plus de
réserves ; et bien que, depuis des mois déjà, ses années
soient supérieures en nombre à celles de I ennemi qui leur
sont opposées, elles n'ont pu ni briser, ni m(mc ébranler le
front allemand.

Autre exemple. L'écrasement récent de la Serbie, au,\u
et su des Alliés, pourquoi ne les a-t-il pas décides à jeter
dans la balança leur supériorité numérique, si le salut nu
dépendait que,de celle-ci ?

Tout cela prouve qu'il doit y avoir quelque chose
d'impondé'ra.bte dans ce qui décide du sort des aimes et
que la supériorité numérique est presque un facteui secon-
daire. Sans chercher à définir en quoi consiste cet élément
u impondérable i>, nous nous bornons à le signaler pour dé-
montrer l'inanité et la supercherie des calculs de l'Entente
qui no# visent qu'à leurrer des peuples aspirant à lu paSK,
mais qu'on tâche de consoler par le mirage d'une vicpJtre
lointaine.

Il est Yrai qu'en dehors de l'usure d'hommes qui, selon
nos ennemis, ne peut les atteindre, ils clament aussi la ruine
économique et financière de leurs, adversaires comme im-
minente. Ûr, que prouvent les fait» ? Les frais immenses
de la guerre pèsent lourdement sur tous les Etats belligé-
rants, mais l'argent dépensé par les puissances du Centre
ne suri pas do leurs pays, tandis que l'or des Alliés émigré
sans cesse vers l'Amérique, dont la neutralité se trouve ainsi
richement récompensée.

' Les Anglais se vantent d'avoir maintenu intégralement
leur commerce maritime et d'avoir détruit celui de l'Alle-
magne ; même si cela était vrai, à quel prix ce résultat
serait-il acheté ?

M. Helfiench disait fort bien qu'une Allemagne ap-
pauvrie serait toujours une grande Allemagne, tandis qu'une
Angleterre, dont la puissance financière serait profondé-
ment ébranlée, cesserait d'être l'empire mondial d'au-
jourd'hui. Il paraît que M. Mac Kenna, lui-même, est de
cet avis. Au point de rue financier, la guerre d'usure est.
be»ucoup plus fatale à l'Entente qu'aux Puissances Centrales.

Le tempï, que le» ententistes 'se voient obligés de pro-
clamer leur u allié», rend de plus en plus évidente leur
impuissance militaire ; pour ce qui concerne le projet d'af-
famer du de réduire les Austro-Allemands par le manque de
matières nécessaire! à la continuation indéfinie de la guerre,
on ne doit plus guère y compter, la constitution du bloc al-
lant des embouchures de l'Elbe jusqu'au Golf» Persique
ayant rétabli l'équilibre non seulement en hommes, mais
aussi en vivres et en matières premières. Si les Entenl"*tes
déclarent donc vouloir aller u jusqu'au bout», ils ne font_
que u bluffer ». Ce chantage à propos de la paix trouve son
origine dans l'impuissance à obtenir un succès quelconque
et c'est pour cela qu'on s'en remet au temps/ En théorie,
on peut arriver à u la victoire u par des opérations
d'arithmétique, mais, en pratique, une guerre d'usure
devrait durer une dizaine d'anniet ou plus encore, pour
aboutir à un résultai. Et ce résultat serait toujours
problématique. '

Les Alliés qui, pendant cette guerre mémorable, ont
étourdi le monde de leurs bluffs énormes, sont simplement
puérils, lorsqu'ils prétendent que leurs ennemis cherchent
désespérément à. échapper à leur poursuite, comme si
c'était leur initiative qui commande les opérations des ar-
mées en campagne. Ils ressemblent en cela à la mouche de
la fable, qui s'imagine au?si que c'est elle qui fait marcher
le coche !

Le sobre réalisme de ce résumé bref et complet de
la situation politique et militaire est le meilleur argu-
ment en faveur de la thèse du collaborateur de la
«Revue de Hongrie», qui n'a rien des nuageuses fan-
taisies, où se complaît encore, après si mois de guerre,
l'exaspération de certains hommes d'Etat de la Qua-
druple-Entente.

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Quartier général, 25 mai 1010.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Des torpilleurs et des navires éclaireurs anglais
furent attaqués ù la côte de Flandre par d:s avions alle-
mands.

A l'out'st de la Meuse trois attaques de l'ennemi
échouèrent contre le village de Cumières, perdu par les
Français.

A l'Est du fleuve nos régiments, exploitant leurs
succès d'avant-hier, poussèrent plus avant et enlevèrent
dot tranchées ennemies au sud-ouest et au sud du fort
de Douaumont.
• La carrière au sud de la Ferme d'IIaudromonl est
de nouveau en notre possossion.

Au Bois de Caillette l'ennemi assaillit en vain,
pendant toute la journée, notre position. A part de
très lourdes pertes sanglantes, Us Fronçais perdirent
plus de 850 prisonniers, et nous leur avons pris
iU mitrailleuses.

Doux biplans ennemis furent abattus en combat
aérien, l'un près de St-Souplet, l'autre au-dessus de
l'Herbe-Bois.

Théâtre de la guerre à L'Est.
Aucun événement d'importance.

Théâtre de La guerre aux Balkans.
Des aviateurs ennemis bombardèrent sans succès
Uskub et Gjevgeli.

Grand Quartier général, le '26 mai 1016.
Théâtre de La guerre à l'Ouest.
A gauche de la Meuse une attaque à la grenade,
exécutée par des turcos à l'ouest de la kauteur 3o<j, fut
rejetéc. Sur la rive Est de la Meuse nous continuâmes
nos attaques 'avec succès. Nos positions à l'ouest de
la carrière furent élargies, la gorge de Thiaumont
dépassée et l'adversaire rejeté davantage au sud du
fort de Douaumont. Dans ces combats nous avons
' encore fait 600 prisonniers et pris 12 mitrailleuses.

Dans la région de Loivre, au nord-ouest de Reims,
les Français entreprirent une attaque au gaz sans ré-
sultat. _

L'avion ennemi dont le communiqué du ai mai
relatait la chute au sud de Chàtcau-Salins, est le
cinquième avion mis hors de combat par le lieutenant
Wintgens.

Théâtre de la guerre à l'Est et théâtre de la guerre
aux Balkans.
Pas d'événement essentiel.

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Pans, 20 mai 1016, soir.

Au nord-ouest do fioye, noire artillerie a caoooné les dépots de
ravitaillement ennemi» OÙ plusieurs incendies se sont déclarés.

Au nord de Soissons, deux fortes recunuaiasancos allemandes
ont «le- dispersées par notr» feu.

En Champagne, un coup de main nous a permis du pénétrer au
nord-ouest do Villa-sur-Tourbe dans les lignes adverses et de net-
loyer uno tranchée allemande dont tous les occupants ont été luéa
ou faits prisonniers.

Sur la rive gauche de la Meuse, S. la suilo d un bombardement
d'une extrême violence, les Allemands ont dirige cet apréa-midi uno
attau.ua a largo envergure- sur louto la région du Mort-Ilommc.

Dans le secteur à l'est du Mort-Homme, 1 ennemi, qui avait
pénétré un instant dans nos premières ligues, en a été rejetu avec
des pertes sérieuses par une vive contro-atlaque de nos troupes.
Dana 1» aecieur ouest et sur les pentes nord du 'Mort-Homme, le»
Allemands, après une aério d'assauts infructueux, rendus meur-
triers par nos tirs de barrage et nos leux d'infanterie, sont parvenue
en Tin de journée à occuper quoique* éléments de notre tranchée
avancée. Dca contingents -ennemis qui avalant poussé jusqu'à,
notre deuxième bgn«, pria aoua le feu violent do nos canons, ont
reflué en désordre, laissant do nombreux cadavres sur le terrain.

L'activité de l'artillerio a été grande ou cours de la'journée
dans la région cTAvoeotrrt, cote 304. Dombardemonl intermittent
aur la rive droite et an WoEvre.

Un de nos autos-canons a abaltu un avion allemand, dans la
région de Verdun.

Pans, 21 mal 1916.
Sur la rive gauche de la Meuae, lea Allemand» ont continué
leura attaques au cours de la nuit aur noa poaiflena du Mort-
Homme. Hspouaaé da nouveau à l'est par nos lira d» barrage qui
ont brisé toutes Us lenlalivea, l'ennemi a réussi a occuper une de
nj>s tranchées de première ligne sur lea pentes ouest du Mort-
Homme.

A lest de la Meuse, la lutte d'artillerie a été très vive dans la
région du fort de Vaux ; aucuno action d'infanterie.

£n Lorraina, un coup de main, consécutif a un vicient bombar-
dement, a pennie aux Allemands de pénétrer dans um da nos tran-
chées à l'ouest de Chazallea. Nos tirs d'arullene et nés feux de
mitrailleuses les ont obligés peu après à regagner leurs lignes en
laissant des morts et dea blesséa dpna la position évacuée.

Canonnade habituelle bot le reste du front.

La guerre airitnne : Un raid de l'aviation ennemie sur la région
de Uaccaral, Epinal et Vasoul n'a causé que dea déjtts matériels
insignifiants ; quatre personnes ont été légèrement Restées Dsna
ta nuit du 20 au 21, noa avions de bombardement ont lancé da
nombreux projectiles sur lea établissement»'militais» de Thlon-
vdle, Elein. Sptncourt et aur des bivouacs dan» la raglan AzaTuTca-
Damvillera. On bo mandement de la gara de triage de Lumea ■
provoqué une fuite rapide' des trains at allumé un gros inecftfhe
dans les bâtiments de la gare. Au cours d'un combat aérien, bvré
par quatre de nos avions è trois tokkera, au*dcssus de la foret de
liezange, un des sppartDs enrrtmri* a été abattu. Un autre Feinter,
attaque par un do noa pilotée, a été contraint d'atterrir dans ses
lignes soua le (eu de nos batteries qui ont détruit l'appareil.

Paria, 21 mai 1916, soir.

Sur la, rive gauche de la Meuse, la bataille a continué toute la
journée aveo acharnement sur le front compris entre le bois cl'Avo-
conrt et la Meuse

Aux aborda de la roula d'Eanea a Haucourl une attaque lancé»
par noa troupes nous a permis d enlever deux tranchées alle-
mandes. Le petit ouvrage que l'ennemi avait occupé le 18 au sud
de la cote 287 a été entièrement bouleversé par notre artillerie.

Immédiatement à l'est de la cote 304, l'ennemi a lancé sur no»
positions une attaque oui, après avoir pénétré un instant dans
notre tranchée do première ligne, en a été entièrement rejetéc.

Sur les pentes ouest du Mort-Homme,-una violente action offen-
sive, menée par une brigade ennemie, a été arrêtée par le feu de
nos milrailleusss et les contre-attaques de nos greo»di»r». De»
colonnea ennemies qui suivaient lea vagues d'assaut ont été pri»ca
sous le feu do noa batleria» et ont dû refluer vers l'arriére.

Sur la rivo droite de la Meuse, la lutte d artillerie a été très
violente dana lo secteur de Douaumont. Au cours d'une vive at-
taque, noa troupes ont enlevé lea carrières de Haudromont, forte-
ment organisées par l'ennemi ; nous avons fait 80 prisonniers et
pris 4 m lira il] e us ea.

Actions d artillerie intermittente a aur le reste du front.

La guerre aérienne : Lee avions allemands ont effectué depuis
hier deux bombardements aur la région de Dunkerque , uns
vingtaine d'obus lancés dans la aoirée au 20 mai ont tué quatre
prosonnes et bleaaè quinze autres. Aujourd'hui, vera midi, une
autre escadrille ennemis a jjolû une centaine de bombes sur la
banhoue d» Dunkerque ; doux soldai» et un enfant ont été tués,
Vingt personnes blessées. Des avions alliés, lancés à la poursuite
des appareila ennemis, ont réussi s. en abattre deux au moment
ou ceux-ci rentraient dans leurs lignea. Aussitôt après le premier
bombardement, un groupe de cinquanlé-troia avion», français,
britanniques et belges, ont survolé las cantonnement» allemands
de VVywege et GhislsUes.-sur lesquels deux cent cinquante obua
ont été jetés. Dana la journée, Belfort a reçu une quinzaine de
■ bombes fancéaa par dea aviona allemands. Lea dégâts matériels
ont été insignifiants.

Paris, 22 mai 1016, 3 heures.
Au sud de Oerrr-au-Dac, nous avons fait exploser deux mines
avec succéa * la cote 108.

En Champagne, une émission de gaz faile par les Allemands

dans U zone comprise entre la route de Sou.un à Sommc-Py at
la roule do Salnt-Hilaire è Baint-Souplet n'a donné aucun résultat ;
une sauto brusque de, vent a détourné presque aussitôt la nappa
gazause sur les tranchées ennemies.

Sur la rive gauche de la Meuse, los actions d'infanterie ont
continué au coure de la nuit. Dana le bois d'Avocoiurt, nos
grenadiers ont acquis quelques avanlagcs-ct ont occupé plusieurs
blockhaus évacués par l'ennemi.

Dan» la région ouest du Mort-Homme, la lutte a été partuu'iere-
ment acharnée : plusieurs tenlativea faites par l'ennemi pour
élargir ses- progrès ont été brisées par nos tirs de barrage et nos
feuz de mitrailleuses ; une vigoureuse attaque menée par no-
troupes nous a permis de reprendre une partie du terrain perdu
dan» ta nuit du 20 au 21.

Sur la rive droite, le» Allemand»' ont è plusieurs reprises
conlrc-allaqué les poaitiona de» carrière» d'Haudromont enlevées
par nous Lier. Toutes leurs attaquée ont été arrêtée» par nua feuz
si leur ont valu de grosses pertes. Aux abords du village da
Vaux, une petite opération exécutée ce matin noua a rendu»
maîtres d'une tranchée allemande.

Aux Eparges, plusieurs mines allemandes ont explosé sans
noua causer da dègèLa.

La guerre aérienne : Dans la région de Verdun, nos avion»
ont attaqué des ballon» captifs allemands ; six de ce» ballon» sa
sont abattus en flammes. Au court d'un combat aérien, un d»

FEUILLETON DE LA *CAZETTB DBo ARDENNES* Î5

LA GUERRE FATALE

Par le Capitaine DANR1T

A Sbolden, le capitaine Etienne, de l'Etat-Mojor, lit obli-
quer le bataillon vers la droite i en avant le terrain «"tait
découvert et bala>é par des rafale*} intermittentes partant de •
la redoute de Little-Mongeham ; la rassemblement de la bri-
gade avait donc beu à Inn. •

En arrivant à ce nouveau point, derrière une vaste ferme
dont Jcs bauts bâtiments et le verger rempli de grands
arbres formaient un couvert précieux, à huit cents mètrea
en avant du remblai du cbemin de fer, le commandant
Cçoturier aperçut le fanion tricolore et prit le galop.

Lé Gl fUi jhaiimc était là, donnant ses ordres directement
au général de-Nancourl. -

— Ah ! voici Couturier, fil-il s'intcrrompant.
El quand il fut proche :

— Bon début, mon cher Commandant, et meilleurs
-compliments; votre bataillon a été superbe, me dit t*en-
courl . . il ne pouvait d'ailleurs dlic autrement, nous en
rccauseron%, mais ceci n'est que le prologue : puisque
tous fies Ift, écoutez la suite.

Lfs officiers se rapprochèrent, les cartes d£ploy£cs, car le
terrain leur éluit a tous aussi inconnu que le centre de
KAfriqoe, et le général poursuivit :

n Tuiles ces crêtes orientées Nord-Sud et ruuorcen I
Outrance sont très fortes , je ne veux pas donner lVeaut à
ces positions-la, le V* Corps les enlèverait, j'en suis con-
Tamcu ; ce serait un beau fait d'armes pour un début de
cnnpagne, mais nous le paierions de D à C,ooo tués et
blessas, c'est certain.

« Or, je voua dcmaulc à* prend.c comme régie ûu»si
bien poi-r aujourd'hui ■|isa | mw les jours qui suiwoT.l, ce
pk^neiM fuimei qui est le mien ;

» Il faut illre avare du sjny de nos hommes !

« Les position* mi^la^cs ne pourront tenu pja id elles
se sentiront débordées v*< k- Nord.

« D'où combat d'usure sur- le front poui le» V* et
II1 Corps ; mouvement débordant i droite puur lu Division

de Chasseurs qui va prendac par Sandwich et la ruute
directe de Canterbury, en donnant la main a la cavalerie,
u C'est compris de Nancourt P

— Compris, mon Général, mais J'ai S ou 10 kilomètres
h faire pour accomplir ce grand tour ; il me faut donc partir
de suite.

Une demi-heure après-, car il a\ait fallu que l'ordre
alleiguit les bataillons les plus avancés, la 3* Brigade, le
3o* Bataillon en tétc, prenait 1 avunt garde et marchait sur
Sandwich-
La campagne anglaise était des plus riantes : presque
tous les champs étaient en prairies ; mais le long de la route
de Sandwich, c'était une succession de hameaux, de cot-
tugea et de petits bois qui donnaient à l'avant-garde des '
points d'appui successif» et en même temps des couverts
contre les ballenes placées cependant a portée efficace, et
celte circonstance aida puissamment au succès de la
manœuvre conçue par le Généralissime : les bataillons
s'égaillaient, se dispersaient pour traverser les tensins
découverts, et lès obus qui s'étaient nu- à arriver des -pie
les Anglais ,i\,nent cofiipns le mouvement de glissassent
qui s'opérait sur leur front, luèrciil a peine qualftiea
hommes.

A Wondneshorouffh, il y eut un court •ngagèlljent
d'nvant-giude avec un cscadion de \ egmeii qui avait mis
pied n terre n l'entrée du village cl qui remonta prérjpi-
tammcnl k cheval avant même que lu inropagnie d-- pointe
'eût renforcé ses écUircura- : on cul l'explication de nette
fuite eu lun-tiilaiit qu'un tégiincrt de hussards et un de
cuiiasiiera français ayant franchi la Stour sur le pont du
etiemia de fer de Miiister i Sandwich, -e diugeaicnt sur Ash
et allaient l-jur couper la route.

Mais" an m'nie uniment la canonnade, qui depuis
si heures lie se faisait plus entrndrr qu'à de comls irrer-
vallcs, njuit^vec une grande violence dit colé d'Hawksylll
et de Wnimcr occupés par le V* corps

Tout le monda comprit, h la ditecliun du vue nin , que
l'artillerie fiaiicuiae avait débat que et quille loin, il potir
faire «mire a l'ennemi qu'il allait élie .ill.ujui de lc r.Vé ;
en réalité il ne s'agissait que de lu maintenu mit ces
positions

— Progresses; très lentement I

Cet ordre était jeté um BaUUton de Chus*curs P'tr le
capitaine Lin une, l'ûfli< in d'ui'duini.iiii e du tu m'i .il Je
division, galopant demèic les ligm-s il it fut jl<jr; qi'on

s'aperçut de la différence profonde qu'il y avait entre les
manœuvres d'automne et la vraie guerre.

Alors qu'avec les cartouches à blanc, les positions enne-
mies étaient enlevées avec une rapidité qui n'avait d'égale
que son invraisemblance, les bataillons, qui formaient la
première ligne, mirent une heure a franchir 6oo mètres ;
des murs de Kuowlton et des tranchées qui entouraient l'an-
cien camp, parlait un feu rasant des plus meurtriers ; voyant
la résistance qu'il éprouvait en ce point, le général de Nan-
court fit appuyer à droite les bataillons qu'il avait jusque-là
maintenus eu 3' ligne, et leur donna pour directive ûn
point plus débordant encore : Chïllenden.

Il était 3 heures, lorsque le mouvement commença i
s'accuser : deux groupes de batteries installées au Sud de
Slaple préparaient l'attaque.

Alors sur tout le front occupé par l'armée française,
l'offensive se manifesta à la fois.

La mutinée et une partie de l'après-midi avaient été
employées su combat de préparation : le moment de l ut-
taque décisive était venu.

Mais le général Gutacre n'attendit pas celle solution : le
mouvement de rclraite de Bon armée commença aussitôt
que l'offensive générale des Français se dessina.

Son mféiioiité numérique lui imposait ce recul, son
de\oir l'obligeait néanmoins à faire tète.

Les Corps d'année français occupèrent aussitôt les posi-
tions qui lc matin avaient paru si formidables ; Iç mouve-
ment débordant prescrit par le Généralissime avait amené
ce résultat presque sans perte.

A l'aile droite les Chasseurs s'étaient lancés sur les pentes
de CbJIbstVden et de Enowlton avec leur fougne du début ;
chacun se disait que c'était la fin de la journée, le coup de
collier lin.il de la première victoire et la déception fut
grande en trouvant les tranchées abandonnées.

Au loin, sur les plateaux, les lignes ennemies en retraita
se repUaicnl sous la protection de l'artillerie et on n'avait
même pas lu ressource et lu consolutiuu d'essqyer des feuk
à longue distança sur ces troupes hors de portés).

Des reconnaissances d'officiers do cavalerla avojent fbsfî
i. i.m.iJ (.],■ Vuieoiiit sur lu position do repli du corps
anglais , 1*ï défenseurs de Knowlton avalent appuyé1 sur
j Ûisliam ; la marche Nord-Sud qui s'cxécutsft n*avait plus
di- i.uson d ehc et ne pouvait que rompre lo dispositif génfj-
| rai de l'armée , il allait Être nécessaire au contraire 3e m

reporter en arrière, de reprendre du champ pour recom-
mencer plus au Nord le mouvement débordant qui avait si
bien réussi et obliger l'ennemi à évacuer son nouveau front
du chemin de fer.

Les officiers d'ordonnance partirent au galop pour ar-
rêter l'offensive des Bataillons.

Le i", cou\ ert par se* éclaireurs et une compagnie
déployée, venait de prendre une formation demi-rassembléc
en arrière do la ferme de îickcnhurst, lorsque débouchant
d'un mouvement de terrain, apparut la tèle de la brigade
de cavalerie française qui avait été aperçue au loin une
heure auparavant franchissant la Stour sur le pont du .
chemin de fer de Douvres.

C'était la a* de hussards, formée des a* et a* Régiments.

Dans un cliquetis de sabre* heurté», ils défilèrent au trot
devant les vitriers, rasant les compagnies pour profiter de
l'abri des fermes.

Les vitriers intéressés risïcnt, se pressant au bord du
.chemin, curieux comme a une simple halle de manceinre,
attirés par le piesligc que pour le» âmes simple» gdt'dc
toujours l'homme à cheval sur le» gens à pied.

Les éclaireurs étaient d'abord passés, la carabine au
poing, puis l'avant-garde, et derrière elle surgit le fanion
blanc et bleu d'un Général de Division.

Droit en selle, beau cavalier, gardant sur sa maohoirc '
légèrement déviée la cicatrice d'une bnlle icçue en ifc^o, il
jeta sur les chasseurs un regard souriant, et répondant à
leur salut :

— A tout à l'heure, mes amis, c'est bien notre tour de
prendre 1» tétc 1

'— Le général de Merville, fit le capitaine Dupont qui lc
connaissait i alors toute la i™ Division de cavalerie est là.

A l'embranchement de la route de Go-idnestone, la bri-
gade déploya l'éventail de ses patrouilles et bientôt on
entendit des coups de feu au delà des orties. Les éclaireurs
avaient trouvé de suite a qui parler.

Soudain, au sommet de lo pente, cinq ou six d'entre eux
dévalèrent ventre l terre, eu agitant leurs carabines, et
l'on entendit les cris : les voila t les vol 11 I

Le général de Merville s'arrêta et d'un gesto donna jux
régiments mil le suivaient le signal de l'échelonnement
véT| la droite pour être prel à toute éventualité; un jeune
Sous-lietltenant arriva au galop sur lui.

(A suivre.)
 
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