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Gazette des Ardennes: journal des pays occupés — Januar 1916 - Dezember 1916

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2- Année, — N* 201.

PRIX i £5 CENTIMES

Charlcville, le 2 Juin 1916.

Gazette des Ardennes

JOURNAL DES PAT8 OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE

On s'abonne dans tous les bureaux de poste

Sir Edward Grey et la France

Sir Edward Grey n'a pas cru devoir attendre
longtemps pour faire entendre sa réplique à la réponse
qu» le chancelier allemand avait faite à ta première
interview (voir aux N° 19.4 et 199 de la » Gazette »). La
hâte du ministre anglais l'explique facilement par la
grande impression que ne pouvait manquer do faire
sur les Neutres, voire sur les nations en guerre avec
l'Allemagne, le clair et sobre langag* de M. von Beth-
-mann-HoIlweg. En Angleterre même, ce langage fut
entendu et provoqua a la Chambre des Communes
'une double interpellation du gouvernement de la part
de deux hommes politiques nullement germanophiles,
mais pénétrés de la nécessité d'envisager nettement les
possibilités de paix s'offrant aux belligérants.

A ces deux orateurs, MM. Ponnonby et Ramsay
Macdonald, oui ont cru tous deux pouvoir et devoir
dégager des dernières déclarations du Chancelier alle-
mand certaines pensées et certains espoirs de paix réali-
sable, Edward Grey a répondu en précisant le point
de vue, déjà connu, du gouvernement actuel de
l'Angleterre. Ce gouvernement, qui se refuse encore
d'avouer que la guerre qu'il déclara à l'Allemagne n'a
pa» pris la tournure qu'il espérait et qu'il promet au
pays depuis 11 mois, se trouvait dans une position
délicate vis-à-vis d'un adversaire pouvant tabler sur
des faits aussi précis, sur des réalités aussi inébran-
labiés que oelles dont le chancelier allemand a fait
la base de ses déclarations. Ne voulant encore accepter
ces faits, ces réalités comme base de la discussion. Sir
Edward ne ppuvait qu'ajourner celle-ci, en attendant
l'avenir miraculeux qui n'existe que dans son imagi-
nation. .

C'est ce qu'il a fait en disant ;

«Je n'ai ni déclaration, ni discours à faire. Si la
guerre, gl le gouvernement allemand1 et l'opinion alle-
jnande en étaient arrivés à un point où le* gouverne-
ments alliés pourraient, en faisant des discours sur la
f aix, nous rapprocher d'une paix compatible avec Vob-
iet que nous poursuivons, je ferais des discours à la
dizaine. Mais nous n'en sommes pas à ce point. »

Evidemment non, puisqu'il, y a encoie des
Hommes d'Etat alliés qui, comme l'a fait M, Poincaré
i Nancy, veulent attendre, pour faire la paix, que
(d'Allemagne s'avoue vaincue» 1

M. Edward Grey est Anglais. II est l'héritier de la
politique réaliste de «on pays, bien qu'on puisse dire
que la clairvoyance des hommes d'Etats anglais n'a
pas toujours été, pendant.cette guerre, à la hauteur
de la tradition dont ils se réclament. Il a dû lui sem-
bler peu «érieux de débiter à son tour les puérile*
fantaisies où se complaît encore, après 23 mois
d'implacable réalité, l'aveugle exaspération des poli-
ticiens de Paris. Il ne voulait pas se compromettre
à ce point. D'autre part, il s'est bien gardé de désa-
vouer les folles illusions, profitables à l'Angleterre,
gué MM. Poincaré et Briand continuent à offrir à leur
pays qui souffre.

Il l'est donc contenté de laisser aux hommes d'Etat
français toute leur responsabilité en déclarant :

v Tous Les alliés se sont engagés à ne pas formuler
des conditions de paix séparée et nous ne pourrions
faire une déclaration au sujet des conditions de paix
acceptables pour nous et nos alliés qu'après consul-
tation avec nos alliés.... »

« S'il y a un Allié », a continué le ministre anglais,
« gui aurait un droit particulier de parler de la paix,
c'est le gouvernement français »......

Pourquoi le résumé publié par la presse française
a-t-il supprimé ce passage du discours de.Sir Grey,
alors que celui-ci avait cru devoir y revenir à deux
reprises, en termes presque identiques. Citons textuel-

FEUILLETON DE LA tGAZETTB DEa ARDENNES* Ï7

LA GUERRE FATALE

Par le Capitaine DANRlT

Mais sur la gauche, un bruit de galop, de cliquetis'
d'armes et de cris frénétiques éclata soudain et un esca-
dron déboucha, colonel et officiers en tète, lancé à toute
vitesse sur le flanc de ta ligne anglaise : un second escadron
suivait à 5o mètres, puis deux autres en échelon et le soleil
fit rayonner de mille feux l'acier poli des dos courbés iuç
les encolures et des casques aux noires crinière*.

C'étaient les cuirassiers, amenés à temps par le colonel
Abonneau ; leur masse pesante ébranlait le soi, et devinant
le danger, l'escadron d'aile anglais le plus menacé essaya
de ralentir l'allure.

Il ne réussit qu'à se disloquer et comme un coin, enfoncé
d'un u han 1 vigoureux jusqu'au coeur d'un chene, l'esca-
dron pénétra dans la mas»e ennemie.

Ce fut une effroyable culbute des lanciers. Toute la ligne
anglaise tourbillonna.

Déjà le général de Mcrville était en tète, grâce aux jar-
rets d'acier de son pur sang, et son fanion apparut bondis-
sant au milieu de la mêlée :"les deux autres escadrons de cui-
rassiers se rabattant à droite, tombèrent en môme temps dans
le dos des lanciers et les longues lattes de nos cavaliers
commencèrent leur œuvre. *

Les chasseurs a pied s'étaient redressés et debout derrière
la haie, contemplaient le spectacle, tout frémissants : jamais
ils ne reverralent cela. Le lieutenant Lahigre était accouru
avê{9 le Drapeau pour, voir : on battait des mains, les petits
chasseurs serrant nerveusement leurs fusils, ne songeaient
pas à tirer, mais quelques-uns avaient ajusté leurs baïon-
nettes et cherchaient une issue pour s'élancer.
Soudain des cris s'élevèrent.
t. En voilà d'autres 1

Et en effet, au sommet de la crête, une autro ligne appa-
rut arrivant a la rescousse. Celle-là n'avait pas de lances,
mai* elle allait jircndrc nos cuirassiers par derrière, lorsque
bondissant à leur rencontre, les huxsards furieux d'avoir été
supplantés pour ta première charge, débouchèrent à leur

Iement la phrase anglaise, que nous empruntons au
«Times» du a5 mai: « // any of thi Allies have a
spécial right at this moment to speak with regard (o
peace, it is the Government of France. » Cette phrase
fut soulignée, au parlement anglais, par l'interruption:
« Ecoutez I Ecoutez I » Pourquoi la presse française l'a-
t-elle supprimée ?

Evidemment parce que les gouvernants de Paris ne
désirent pas que le peuple apprenne jusqu'à quel point
ils sont responsables de la continuation illimitée de la
guerre I

Grey ajouta :

« Par cette longue bataille de Verdun, la France rt«
se sauve pas seulement elle-même. Elle sauve les
Alliés. »

Grey ne peut savoir si la France « sauvera » les
Alliés. Tout ce qu'il sait, c'est qu'en ce moment elle est
en train de se sacrifier. Par égard à oa sacrifice suprê-
me, il continue :

«Le devoir de la diplomatie à l'heure actuelle est de
maintenir la situation entre les Alliés, de donner l'ap-
pui le plus fort possible aux mesures militaires et na-
vales que Us alliés prennent actuellement en commun
pour amener cette guerre à un point qui n'a pas encore
été atteint, à un point où la perspective de maintenir
une paix durable sera du côté des Alliés. »

C'est la fameuse « paîx des Alliés », opposée une
fois de plus à la « paix allemande » qui épouvante les
politiciens de l'Entente, dont l'ignorance absolue des
choses d'Allemagne est notoire.

Or, cet avenir hypothétique n'est évidemment pas
un terrain d'entente possible. Le simple bon sent
avouera que le chancelier allemand parla le seul lan-
gage possible et digne d'un homme conscient de la
force et du bon droit qu'il représente, en se déclarant
prêt à discuter la paix sur la base des réalités acquises.
On n'a jamais agi autrement. L'Histoire n'est pas un
conte de fée. Ce sont les actes et les faits, non point
les vaines paroles et les faciles chimères qui la forment
et la réalisent. 11 n'en fut jamais autrement et il en
sera toujours ainsi.

Libre aux « joueurs a exaspérés, qui dirigent la po-
litique à Paris, d'espérer encore en quelque miracu-
leux revirement de cette « chance » qu'ils n'ont pu
forcer, malgré les plus crueh sacrifices consentis
depuis 23 mois, En langage de salon de jeu, cela s'ap-
pelle jouer « va banque » I

Sir Edward Grey n'a évidemment pas désavoué
- cette-politique parisienne. Il n'a pas intérêt "a le faira,
tant que ce aéra la France qui en payera les frais. Tirer
profit des folles chimères des autres, en faisant sem-
blant d'y croire, c'est aussi de la politique « réaliste » I

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Quartier général, 28 mai 1016. .
Théâtre de la guerre à l'Ouest.

Des patrouilles de reconnaissance allemandes péné-
trèrent nuitamment à plusieurs points du front dans
les lignes ennemies ; en Champagne elles ramenèrent
environ 100 prisonniers français.

A l'ouest de la Meuse l'ennemi attaqua nos posi-
tions au versant sud-ouest du a Mort-Homme » et prèi
du village de Cumièrea ; il fut repoussé partout et
subit de grandes pertes. A l'Est du fleuve, lutte d'artil-
lerie acharnée.

Théâtre de la guerre à l'Est,.
Pas de changement.

Dans la région de Slonim un avion rusâc fut abattu
en combat aérien. Les pilotes — 2 officiers russes —
furent faits prisonniers.'

tour sur la gauche, entraînés dans un galop frénétique par
le commandant Froliée.

Les deux lignes se joignirent rapidement. Mais elles ne
s'accrochèrent que par une extrémité, l'aile droite des hus-
sards se heurtant à l'aile droite anglaise et comme les pelo-
tons eurent dans les deux partis la même idée, se rabattre
■ur l'adversaire pour le prendre par derrière, on vit comme
dans un carrousel les deux lignes décrire une vaste circon-
férence sans pouvoir se joindre, pendant que des combat!
singuliers se livraient au centre du cercle.

Mais les chasseurs de la a* Compagnie s'étaient redressés
et une ligne de baïonnettes apparut au-dessus de la haie ; les
lanciers obliquèrent à gauche et tonibèient sur une autre
compagnie barrant la route sur quatre rangs et les mettant
en joue : alors ils s'arrêtèrent indécis,— en paquet.

Une nuée de chasseurs les entoura aussitôt :

—Hands up ! cria de sa plus belle voix le lieutenant Rit-
ter, qui ne *a>uit pas un mot d'anglais, maie avait lu maints
récits de la guerr» du Tranavaal. -

Quelques coups de sabre et de baïonnette furent' échangé»
pour la forme, mais la cavalerie ne vaut que par sa wlesse
et les cavaliers arrêtés et entourés étaient impuissants : quel-
ques-uns jetèrent leurs lances et la reste les imita.

— Ils sont rouge* 1 cria une voix.

— Pas du tout, ils sont bleus I riposta une autre.

Et anrè-s une courte explication, les parieurs furent obli-
gé» de convenir qu'ils n'avaient gagné ni lTm ni l'autre,
car si les lanciers avalent en effet une tunique bleue, ils
portaient par devant un large plastron rouge.

Encore put-on observer par la suite qu'un régiment de
lanciers, le i6\ à l'inverse des autres, avait la tunique rouge
et le plastron bleu.

L'Angleterre est, en effet, le pays de* uniforme? huilants
et variés.

Ne faut-il pas que le pauvre hère qui déambule à Trafal-
gar-Square en rêvant au déjeuner problématique du lende-
main, soit attiré par les affiches théâtralei et multicolûïea
qui l'invitent à contracter un engagement P Elles repré-
sentent, ces affiches, un brillant Grenadier-Guard avec Je
bonnet à poil d'ours, le plumet blanc, la tunique écarlate
émaillée de décorations, ou encore un hussard à manteau
bleu avec un colback à plume gigantesque : l'homme qui
personnilio ainsi la « Soldat du Roi » dons l'un de ses plus
brillants uniformes, a le visage rose et le teint fleuri qui

Théâtre de la guerre aui Balkans.
11 ne s'esl lien pané d'esiciilie).

Grund Quartier gênerai, 29 mai l'Jlfi.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.

Des moniteurs ennemis, qui s'approchaient de la
CÔté, furent chassés par feu d'nrtillerie.

Des aviateurs allemauds lancèrent avec succès des
bombes sur le terrain d'aviation de Fumes.

Sur les deux rives de la Meuse la lutte d'artillerie
continue avec une violence toujours égale. Deux
faibles attaques françaises contre le village de Cumièrea
furent facilement repoussées.

Théâtre de la guerre à l'Est et théâtre de la guerre
aux Balkans.

Rien de nouveau.

Grand Quartier général, 30 mai 1910.
Théâtre de la guerre à l'Ouest*

De vives canonnades se développèrent sur le front
entre le canal de La Bassée et Arras ; Lens et ses fau-
bourgs furent également bombardés ù nouveau. Dans
la région de Souchez et au sud-est de Tahure de faibles
poussées ennemies échouèrent.

L'activité de combat s'est intensifiée dans le secteur
de la hauteur 3o4 jusqu'à la Meuse. An sud du Dois
des Corbeaux et de la forêt de Cumièrcs des troupes
allemandes enlevèrent les positions françaises entre le
sommet sud du «Mort-Homme» et le village de Cumiè-
rcs dans toute leur étendue. Nous avons fait prison-
niers 36 officiers (dont plusieurs officiers d'état-major)
et 1,913-hommes non blessés. Deux contre-attaques
contre le village de Cumières furent repoussées.

A l'Est de la Meuse nous avons amélioré par des
pressions locales notre ligne nouvellement conquise
au Bois de Thiaumont. De part et d'autre le feu at-
teignit ici par moments une très grande violence.

Nos aviateurs attaquèrent hier soir, avec succès
constaté, une escadre de destructeurs ennemis devant
Ostende. Un biplan anglais s'abattit près de St-Eloi,
après combat aérien, et fut détruit par notre feu d'ar-
tillerie.

Théâtre de la guerre à l'Est.

Au sud de Lipsk. des détachements allemands pous-
sèrent au delà de la Schtschara et détruisirent une posi-
tion de <( blockhaus » russe.

Théâtre de la guerre aux Balkans.
Pour s'assurer contre des surprises évidemment
projetées par les troupes de l'Entente, des forces alle-
mandes et bulgares occupèrent le défilé de Rupel à la
Struma, lequel a son importance pour le but indiqué.
Notre supériorité obligea les faibles postes grecs à s'é-
carter ; les droits grecs de souveraineté ont d'ailleurs
été sauvegardés.

Grand Quartier général, 31 mai 1916.
Théâtre de la guerre à VOuestA

Des torpilleurs ennemis, qui s'approchèrent de la
cote, furent chassés par notre artillerie.

La vive .canonnade continue dans le secteur entre
le canal de La Bassée et Arras.

Des entreprises de patrouilles allemandes, près de
Neuve-Chapelle et plus au nord-est, eurent du succès ;
38 Anglais, dont un officier, furent faits prisonniers
et une mitrailleuse prise.

A gauche de la Meuse nous nettoyâmes de l'ennemi
les haies et buissons situés au sud du village de Cumiè-

décèle une bonne santé, une excellente cuhùne, et le ser-
gent recruteur qui, à quelque distance, badine en main et
torse bombé, suit de l'œil le pauvre diable, vient encore,
par son « boniment » augmenter la puissance de mirage de
l'affiche.

Il s'agit d'ajlleurs, pour co sous-officier, de gagner la
prime de 6 schillings que lui procure l'engagement de toute

nouvelle recrue :

it Avec uu pareil uniforme, on fait tourner toutes les
« têtes ; pas grund'chose à faire : six heures d'exercice ou
u de travail quelconque ; le thé au matin, trois repas par
« jour, des jeux de toutes sortes, 1 schilling (1 fr. a5J d'ar-
u gent de poche quotidien !.... »

Et le pauvre hère se décide a suivre le tentateur astu-
cieux cjomme un marchand de billets ; le voilà pris pour le
« long » ou le a short service », pour l'engagement ù long
ou à court terme, douze ou sept ans.

Ce soldat coûtera 3,8.3.5 francs par an, c'est-à-dire i.5a5
francs-de plus que le soldat français ; c'est celui qui coûte le
plus cher de toutes les armées du monde : avec le prix du
transport' et la solde de guerre, il arriva a coûter au Trans-
va.il, la jolie somme de 0,G5o francs par an.

Mais, vienne le danger, vous n'aurez pas dans cet être
quelconque le soldat de dévouement ou de sacrifice qu'a tou-
jours été le soldat français ; il a la solidité passive de su race,
le flegme qui est une force et la vigueur physique tant que
sont régulières les distributions ; mais l'amour-propre, le
point d honneur, le mépris de la mort, l'exaltation patrio-
tique quand ses officiers ne sont point là pour le pousser ou
le maintenir, il ne connaît point tout cela 1

— Hands up !

Et quand il est livré à lui-même, Tommy se rend, tenant
à sa peau*

L'Angleterre, de son coté, et j'entends par là l'oligarchie
aristocratique, industrielle et commerciale qui n'a jamais
voulu accepter le service militaire obligatoire, no tient pus
à cet homme comme ù lu chair de sa chair : c'est un capital
qui doit rendre, et quand Tommy, au lieu de rendre se
rend, elle enregistre cet échec dans la colonne des pertes,
sans se démonter pour si peu : sa ténacité merveilleuse est
faite de lu certitude qu'elle a de ne jamais manquer de sol-
d.itt, ni d'argent pour les payer ; n'y a-t-il pas dans te Lon-,
dres gigantesque, dans ces quartiers grouillants d'innom-
brables misères, dans cet East-End où il est dangereux de se

rrs, faisant prisonniers, à cette occasion, 3 officiers
88 hommes. Lors de l'attaque du 29 mai, nous nous
emparâmes d'un canon de marine établi au Bois dei
Cuurettcs et 18 mitrailleuses, un certain nombre de
lance-bombes et d'un nombreux matériel divers.

Sur les deux rives de la Meuse l'activité de l'artil-
lerie resta très vive.

Théâtre de la guerre à l'Est et (héàtre de la guerre
aux Balkans.
Aucun événement d'importance particulière.

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Paris, 23 mal 1916, soir.

Dans la région de Verdun, le* contre-attaques allemandes ont
pris un caraeléru d'ezlréme violence sur tout i ensemble de notre
Iront sans qu'il soit encore possible de préciser les effectifs consi-
déiablee qui y ont pris part.

Sur 1a rive gauche, après un bombardement avec des obus de
gros calibre qui a duré toute la matinée, les Allemands ont luncé
S plusieurs reprise* leura maaaei d assaut contre nos pointons à
l'est et à 1 ouest du Mort-Homme. .Une première attaque, tauchée
par nos tir» d artillerie et nos feui do mitradlcuses, a cte repousse*
avec des perles sanglantes sans que 1 ennemi ait pu aborder nos
lignes. Une deuxième attaque aussi acharnée, menée vers dix-
neuf beures, est parvenue à prendre pied dans une de nos tran-
chées a l'oueat. .Notre contre-attaque immédiate a refoulé com-
plètement l'ennemi.

Sur la rive droite, la région H a udromont-Douaumont a été toute
la journée le théâtre d'une lutte meurtrière. Les Allemands ont
multiplie les assauts, précèdes chaque fois de très puissantes pré-
parations d'artillerie. Lu dépit de tous ces efforts, les pot tuons
conquises par nous hier ont été intégralement maintenues, notam-
ment dans le fort de Douaumont.

Dana cette région, plua de trois conta prisonniers sont restés
.entre nos marna.

Canonnade habituelle sur le reste du front.

La guerre aérienne. Dans la région de I-urnes, un appareil
allomand, mitraillé par un dea nôtres, s'est abattu dans nos lignea.
Prés de Bcaumont, un aviàUk, sérieusement touché au couis d'un
combat aérien, est tombé dans les lignes ennemies. Dana 1a ré-
gion du Linge, tin de nos pilotes, attaqué par trois avions ennemis,
a abattu fun de ses adversaires et mis en fuite ka deux autres.

Parie, 24 mai 1916, 3 heures.
En Champagne, à la favcui d'une émission de gaz, les Alle-
mands ont essayé d aborder nos lignée dans la région à l'oueat de
la ferme Navarin. IMoa tirt de barrage ont rejeté l'ennemi dam
ses tranchées.

Sur la rive gauche de la Meuse, les Allemande ont tenté, au
cours de ta nuit, une puissante action offensive ù l'est du Mort-
Homme. Après une luUe pied à pied, l'ennemi a pénétré, au prix
d importants sacrifices, dan» lu village de Cumièrea et dans une de
nos tranchées immédiatement a l'ouest. ~ Dca nouveaux renseigne-
ments parvenus il rteullo que lea effectifs ennemis, employés dans
la région du Mort-Homme depuis le 21 mai, eont supérieurs a.
trois divisions.

Sur la rive droite, les préparations d artillerie et les atUques se

sont succédé avec une égale violence dans la région Haudromont-
Douaumonl. En dépit do son acharnement l'ennemi, qui dépense
sans compter les vica humaines, n'a réussi à prendre pied que
dans quelques, éléments a l est du fort. Toutes les tOOllLitei fuitea
contre nos positions à I ouest et sur le fort lui-même oni été bri-
sces par nos feux.

En \\ oevre, bombardement des secteurs d Eii al de Mdutain-
viDe. _ ~v-

Pxru, 24 mai 1916, soir.

Sur U rive gauche de la Meuse, les actions d'infanterie ont con-
tinué a. l'est du Mort-Homme. A plusieurs reprises, nos tirs d'ar-
tillerie ont arrêté 1 ennemi qui tentait de déboucher du village de
Cumières. Au cours de l'après-midi, une vivo contre-a Lia que de
nos troupes nous a permis de reprendre les tranchées situées 1
la haière sud du village.

Sur la rive droite le bombardement a redoublé de violence danj
la région du fort de Douaumont sur lequel l'ennemi s'est particu-
lièrement acharné. Des attaques furieuses menées avec deux di-
visions bavaroises nouvellement arrivées sur ce front se sont suc-
cédés toute la journée. Après plusieurs tentatives infructueuses at
des pertes énormes l'ennemi a réussi è réoccuper loa ruines du
fort dont nos troupes tiennent les abords immédiats.

Au même moment, une tentxtive de débordement de nos posi-
tion* du bois do la Caillette a complètement échoué sous nos tin
de barrage et nos feux d'infanterie

Aucun événement important i signaler sur le reste du front.

Paris, 25 mai 1916, 3 heures.
Sur la rive gauche de la Meuse, duel d'artillerie assez intense
dans le secteur de la cote 3IM ainsi que sur le front Mort-llomme-

Cumiéros.

risquer en plein jour, même avec un policeman, n'y a-t-il
pas dea milliers d'autres alïaniés a transformer en soldats f
» En soldés, oui ; en combattants, non 1
— Hands up t

Et les lanciers, désarmés et mis à pied, furent emmenés
en arrière par une escorte de bussards, pendant que le capi-
taine Malzieux, en connaisseur, examinait leurs chevaux,
tous fort beaux et de haute tuille, qu'on allait envoyer au
dépùt de remonte mobile du 11* corps.

La cavalerie du général Gatacre n'existait plus : il étaitv
5 heures, on croyait la journée finie, et déjà les ofliciers
consultaient leurs cartes pour se rendre compte de la zone
de cantonnements qui semblait devoir leur être dtiolue
pour celte première nuit passée en territoire britannique,
lorsque sur les hauteurs d'Adisham, la canonnade qui ne se
faisait plus entendre que par intermittences, se mit a gron-
der sans interruption ; sur toute la ligne française, les
troupes reprirent leurs dispositifs der-Combat, s'organisèrent
rapidement derrière les obstacles du terrain, et les reserves
se tinrent prèles.

Car dos musses d'infanterie étaient signalée» débouchant
de la tranchée du chemin de fer ; l'ennemi reprenait l'offen-
sive sur un front de a.ooo nièlreg au plus, cd préparant ce
retour offensif par un feu violent d'artillerie, et c'était une
attaque ù fond, car les lignes se succédaient en profondeur,
le* bataillons sunnient les bataillons cl semblaient marcher
résolument.

Sans doute un important renfort venait d'arrher au gé-
néral Gatacre.

U n'en était rien ; l'armée de Lerves et celle d'Aldcrshot
n'avaient pu, nous l'avons vu, envoyer à temps d'éléments
importants sur le champ de bataille.

Quelques corps de volontaires venus de Londres en che-
min de fer, le régiment de lanciers "envoyé de Tunbridge,
une batterie à pied expédiée de Chalham, c'était tout ce quo
le général anglais, débordé, refoulé de tous côtés, avait vuv
arriver dans la journée.

Mais ce qui menait de lui parvenir, celait un télégramme
do Londres, télégramme formel lui enjoignant de foire tètj,
de tenter 1b victoire quand même, du ne pas laisser s'ache-
ver cette première journée d'invasion, sans avoir impres-
sionné l'opinion par un coup hardi, fut-ce par un coup da
désespoir.

(À suivre.)
 
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