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2- Année. — N- 235.

Cliarlevillc, le 31 Juillet 1916.

JOURNAL DES PAYS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE
On s'abonne dans tous les bureaux de poste

LES AFFAIRES! FRANGE

On nous écrit d'un pays neutre}

Dans son rapport annuel, soumis 1 tu actionnaires
au mois de mai, le conseil d'administration du « Cri-
dit Lyonnais » l'efforcé a peindre la situation an
France aussi rose ou'un jour de printampj au Boia de
Viroflay, mais malgré ses efforts louables 11 ne paut
l'empêcher de laisser percer quoique* rayons révéla-
teurs qui rîous permettent d'arriver à una assez juste
tppréciation.

Le rapport ac réjouit de ce que Isa affaires auraient
repris, at il cile a l'appui de oette affirmation lea
chiffres des sans-travail. Alors que, parmi lea non
mobilises, on comptait, en août igiA : ii % d'ouvriers
•ans travail, cette proportion était ramenée à 3o % «a
octobre da la-même année, à 18 % en janvier lorfc,
a ia % en avril et à 7 % an juillet. Lea chiffre* con-aj
cernant le deuxième semestre igi6 n'ont paa encox*
été publiés^ mai* il y a Heu de pensar que le progrès
ne s'est pat ralenti.

De'cet ehlffraj le rapport du Crédit Lyonnais con-
clut à une heureuse rapriaa des affairas, mais n'existe»
t-il pas une autre explication bien plus eoraforma à la
réalité P Cette disparition das chômeur* ne serait-elle
pas tout simplement due au fait que, depuis la com-
mencement de la guerre en août 1014* le gomvine-
ment français s'est ru obligé d appeler août kg
drapeaux toute la population mâle entre dix-huit et
quuuinte-huit ans ? Comment diable pourrait-Il y
avoir des gens en Fronça, incapables de trouver du
travail, quand la quasi totalité des ouvriers et das
employas a dû quitter la* champs ai las usinée, pour
revêtir l'uniforme ? Non seulement 1 n'y a pi us d*
chômeurs en France, mais l'Industrie «t surtout l'agir1
culture souffrent du manque de bras, de tafia sorte que
le gouvernement a dét importer aies treveilemr* jaune*,
bruns et noirs de l'Asie «t de i'Afriqw, pour ■•*•>
placer la* bUnce qui ddéaoaWnt le paya sur le* ob*my«
de bataille. Si le Crédit Lyanat-a* * fadscm, asi désasaf
que le disparition das chômeurs sigmsfts 1* reprise
des affaires, il aurait dû, an misai temps, signal*
cette importation d* la main d'osarrr* astettque ai
sfricaine, preuva, qui pourrait Sembler basai phi* eort-
cluante encore, de la « bonne marche des affaires »
en France I

Mais las autres statistiques que nous trouvons dans
le rapport dévoilent un tableau bien différent, malgré
qut. Ici encore, 1* rapporteur sdt fort d« son mieux
pour éclairer tes chiffres d'un jour favorable. Voici
par exemple les chiffre* du commerce :

Alors qu'en iqi3 le commerce spécial de la France
atteignait i5 milliards 3oi millions de francs, 11
tombait, en ioi4, à 11 milliards «71 millions, al en
191S I 11 milliard* $6 millions. Il faut remarquer
que laMédent des importations, qui ne dépassait
guère. 1 milliard et demi an iois, s'éleva à plue d*
5 milliards an 1016, Encore la». ststssCIfSis* oné sHaa,
pour oatte dernière année, été f*~UJr*t d'après des
valeurs qui devront sa ne doute vira majorées.
- Qu'est se que casa vaut dire ) Osa se souviendra
qu'au commencement de la guerre, xn Franoe comme
en Angleterre, Ici Je arma ut ee Wi 1 usant à des spécula-
tions de conquête osaainre^aaa. L'asdam étant isrmé
au commerce alls-mand la Presse* et l'Angleterre,
grâce à leur maîtrise de la mer, comptaient bien con-
quérir la clientèle des industriel1» et det commerçant*
allemands dans les cinq parties du monde, «t pendant
que les Allemands ne pourraient exporter, le* Fran-
çais et les Anglais eepéroient tout naturellement doubler
et tripler leurs exportations. Nous ne savons si w
beau rêve s pu être réalité du côté da l'Angleterre,
mais i) est probable que las Industriels et las commer-
çants d'Angleterre sont plus occupés à rider let poche*
de leurs braves Allié* qu'à tenter l'aventure de con-
quêtes commerciales par-delà les mars. Et quant a 1*

conquête d'outre-mer par la France, nous voyons net-
tement ce qui en est : Les exportation! françaises ont,
de igi3 a 1915, diminué de 60 % : voilà les victoire!
commerciales de la France. Au lieu de pouvoir payer
ses importations, comme une saine constitution écono-
mique l'exige, avec aes exportations, la France se voit
forcée d'emprunter à l'étranger ou de chercher
d'autre expédients, si elle ne veut pas envoyer son or
en Angleterre et en Amérique. Elle a trouvé ce-moyen, .
après un premier emprunt aux Etats-Unis, dans
l'achat ou l'emprunt des valeurs neutres placées en
France. Déjà le gouvernement a schoté presque toutes
le* valeurs américaines placées en France, pour le*
vendre ensuite en Angleterre e^ en Amérique. A pré*
sent il esl à la recherche des valeurs espagnoles, Scan-
dinaves, suisses, hollandaises, tud-américaines, eto.
Par ce moyen, on espère garder l'or français, autant
que possible, dans le pays, ee qui naturellement est
le plus grand 60uci du gouvernement français.

Mais que dire de ce* bons amis et Alliés, qui se
refusent à faire orédit à la Franoe, qui exigent le prix
de leurs marchandises, un prix exorbitant, en espèces
sonnantes et trébuchantes, qui profitent de 1s trè*
grande nécessité de la France pour tirer d'elle des
prolits usuriers, tout an ne cessant de protester de
leur amour tans bornes at de leur fidélité à toute
épreuve I Car il ne faut pas oublier que te pays d'où
la France tire la plus grande partie de setf importations
est eelui de tes braves alliés les Anglais. Même les
Etats-Unis ne viennent qu'en seconde ligne. Rien que
le charbon vendu à la France, a, dans cette seule année
iqi5, rapporté aux propriétaires des mines et aux
armateurs anglais un profit d'au moins un milliard de
francs, iorti des poches françaises.

Donc, même si l'Angleterre ne fait pas la conquête
de la clientèle allemande au delà des mers, elle s'entend
à rendre la guerre profitable: si elle ne peut'pas
tondre l'ennemi, la toison de l'ami ne s'offrci-elle pas
à sa main habile P

La statistique du commerce de la France montre
que son Industrie et son commerce sont réduits de
presque deux tiers, et Je* chiffres, donnés par le rap-
port du Crédit Lyonnais, se référant à l'activité de la
Bourse, indiquent le même résultat. De 6 à 700 mille
francs par mois avant la-guerrc, le-produit de-l'impôt
établi sur lea négociations à la Bourse était tombé en
août igi4 à 80 mille, en septembre à 9 mille, en oc-
tobre à 8 mille, en décembre 11 était remonté à 35 mille
st ds 5o à 70 mille pendant les 19 premiers mois de
igi5 ; après la liquidation, il produisit 38j mille
francs en octobre. Il a'est maintenu dtepuis aux en-
virons de aoo mille francs.

Donc le* transactions à la Bourse, comme les cx-

ror talions, montrent l'activité commerciale de la
rance réduite au tiers de ce qu'elle était avant la

rerre. Il serait extrêmement intéressant de montrer,
côté de ce* chiffres français, ceux du commerce
anglais. Mais sans les avoir sous la main, on peut être
bien sûr- qu'elles montrent une figure autrement
riante ; et ceci non pas grâce à la conquête des mar-
chés allemand* d'outre-mer, mais tout simplement
grâce à Marianne qui, après svoir versé vingt milliards
Sans la poche profonde de son grand ami le Russe,
•'apprête 1 verser son dernier sang et son dernier or
au profit du nouvel et non motns généreux ami
F Anglais.

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Quartier général, 39 juillet Wlfl.

Théâtre de la guerre d l'Ouest.

Dana 1* région de 1* Somme, vives luttet d'artillerie.
Dans la région de Pozièrci de puissantes a+taquet anglaises
échouèrent ; immédiatement su nord de la Somme des ten-
tative! d'tttique furent étouffées par notre feu.

Dan* la région de lu Meuse la journée se passa sana
sciions d'infanterie.

Le fou anglais, dirige sur la ville française de Corn i ne*,
causa des perles parmi la population et de grandi dégâts
matériels, .nullement militaires d'ailleurs.

l u avion français fut abattu par un coup portant de dos
canons spéciaux près de Hoclincourt (au nord d'Arras).

Théâtre de la guerre à l'Eti.
Groupe d'armée du jeldmaréchal non Ilindenburg.
Sur le front aucun événement particulier .
uNos avions attaquèrent plusieurs fola avec succès des
trains transportant des troupes ennemies, ainsi que des ins-
tallations de chemin de fer.

Groupe d'armée du feldmaréahal Prince Léopold de Bavière.

Dans les combats sur le.front de Skrobowa-Wygoda, qui
n'étaient pas encore achevés hier matin, la décision est
"acquise tout à noire avantage. -

Groupe d'armée du général von Lineingen.

Hier, les Russes ont étendu leurs attaques h des parties
du secteur du Stochod cL au front au nord-ouest de LuC\.

Une forte attaque déelanchée au noid-oucit de SoltuI fut
«poussée avec de graves pertes pour ['ennemi ; sur d'autres
points du front du Stochod de faibles poussées échouèrent
également. Au nord-ouest de Luck 1 ennemi réussit, après
plusieurs vains assauts, a pénétrer daus nos lignes dans la
région de Tryslen ; en conséquence nous nous décidâmes à
évacuer les positions que nous tenions jusqu'ici encore su
delà du Stochod. A l'ouest de Luck l'attaque russe a été
arrêtée par une contre-poussée de notre part. Près d*
Zniniaczti (i l'est de Gorochow) l'ennemi fut aisément
repoussé.

Armée du général comte de Bothmer.
Dès attaques russes plusieurs fois répétées dam la région
au nord-est et au sud-est de Moruslerzyska s'effondrèrent
avec de grandes pertes pour l'adversaire.

Théâtre de le guerre aux Malkant.

La situation, est sans changement.

Le 3(> juillet un avion ennemi s'abattit, lors d'un combat
aérien au-dessua du lac de Doiran.

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Pans, 24 juillet 191C, soir.
Au sud do la Snmmr, une opération de détail nous a permit
d'enlever, ce malin, mio batterie ennemie au sud du village
d'aVtraes. Depuis le 2U juillet nous avons pria but le front de la
Somme plus de soixante milraïUcusea allemandes. Sur la rive,
droite de la Meuse, après un vit combat, notre infanterie t'ait
emparée d'une redoute immédiatement à l'ouest de Fouvrage d*
Tbiaumont. Cinq mitrailleuses et unu quarantaine da prisonniers
sont reste* entre nos marna. Journée calme aur le reste du Iront.

Le guerre aérienne : L'n de nos pilotes, ta soue-liatiUnas!
Datais*, ë*jA en- sts fois t l'ardre d* r année, vient eneere è*
sa aiaualar par une eeo* de bombardement» eiéeutts sur les
geiea tenuoa par l'ennemi.

Paris, 35 juillet 1911, I heures.
Au sud do la Somme, hier « tu «W joureia, nom aven*
eaaeeS au sué d'Estreca un tôt de maiaeas puistaiiun&Qi kaati-
fitee par l'ennemi. Au cours d'une petite alUque, nos troupes oui
ehaïae les Allemande de quelques tranchées quia occupaient su
aord da YormanderlUrs. Basse l'Oise at l'Ajsna, noua avons
saapwat t coupe ds fusil aJualaurs raxouaaMsansa* qui Lantatant
d'aiordar nos dfrnaa dana la sacleur da Irasjf-le-Val. Sur la riva
gaucJsa de 1s Meuse, une tentative d'attaque ennemie S la grenade
vara la cote 304 a échoue soua nos foux de mitrailleuses. Sur la
rtve droite, bombardement violent de louta la région comprise
e**r« Pleury et la LaufSa En Alsace, i la suite ("une préparation
â'artflle-ria, lea Allemands ont prononcé uns attaque aur aos
potflttona vers BalachwiUer (mu d outil d'AlUtirea). Aprèa un com-
bat aasaa vit, l'ennemi a SIS rejeti da quelques éléments de
tranchéoB ou 11 avait pria pied.

Le guerre eirienn* : Dans la journée du 22 juillet, la eaua-
neulcnant NungCEscr a abattu ion unième avion allemand. Dans
la nuit du 24 au 35, une do nos escadrilles a bombardé les garas
de Piarrepont, Longuyon et dea bivouacs près da Manglennce.

BULLETINS OFFICIELS ANGLAIS

^Fronf occidental.)

Londres, 24 juillet 1918, 10 h. soir.
La lutte a'est poursuivie dans le village de Poziorcs où la
nombre des prisonniers faits par lea Australiens s'èlévo au ehlfTsk
total da su officiers al da cent quarante-cinq hommes. Qrane*
activité d'artillerie de part at d'autre sur la reste du front d» 1»
batailla. Entre l'Ancre et la mer, aucun événement important à
signaler.

Londres, 25 juillet 1910, 1 h 30 soir.
Pendant cas dernière Jours, l'ennemi a amont de nouveaux
rentorls dinUnlene st d'artillerie aur la front de la Somme. PanJ-
danl toute la journée dhiar, la bombardement ennemi a été â
peu prea continu et. à certains moments, très violent. Une tenta-
tive d allaque sur notra flâne droit hier après-midi a échoué sous
nos feux dartillrne. La nuit dernière, deux autres attaquée d'IÙ-
fanlerie, précédées d'une canonnade parliculitromenl violonte, ont
été lancées eontre la centra de notre ligne. Sllea ont «lé égale-
ment arrêtées par la concenlrstion de notre artillerie cl do notre
luaiLlade. En aucun endroit l'ennemi n'a réussi a atteindre lea
Iranchéea britanniques at sas valnea attaquée doivent lui avoir
coulé de lortaa perles. Sur d'autres points de la ligna il y a eu
de nombreux combats corps è corp» et notre infanterie a gagné
du terrain en plusieurs endroits. Au nord de Pozieres, dont la
plua grande partie esl actuellement en notre possession, l'en-
nemi continue t rèsiater avec acharnement, mais la aussi nous
avons gagné quelque lorrain el nous noua sommes empares de
deux mitraUteuaes al avons fait do nombreux pwbonnicrs dont
deux commandante.

L'ANGLETERRE CONTRE LES NEUTRES

L'indignation piovoquée par les empiétements continuels
de l'Angleterre sur let droits des .Neutres grandit dant les
pays qui en sont les victimes. Le » Aieuuie Courant u écri-
vait cet jourt-ci a propos de la saisie de battsux hollandais
psr let Anglais :

a La capture et la taitie des bateaux ée> peche néerlandait
semblent une affaire très sérieuse, car il ne s'agit pas de
mesures contre dea navires qui péchaient en zone inter-
dite, mais det conséquences du u blocus affameur» dea
Alliés. Les harengs saisis psr les Anglais seront considérés
00m me contrebande, étant destinés à l'Allemagne. Si
l'Angleterre considérait let poissons pêches par des marins "
néerlandais comme contrebande dans le teos adopté su
court de la guerre, ce serait la mort det pëi.licriei néer-
landaises, d'autant plut que lea sous-marins allemands
considéreraient alors également comme contrebande Isa
chargements de harengs pour l'Angleterre et détruiraient
les navires, d

Le a /jandrtfblad n déalsre également que le procédé
anglais, poussé à ses extrêmes conséquences, constituerait un
i fait brutal de piraterie n, *

En Amérique, on t'émeut eu sujet det 11 listes noirci a
que l'Angleterre dresse en vue du Lovcollage des 1:1.liions de
commerce neutres tuipectet de relation! avec l'Allemagne.
La « Times s s signalé ost état d'esprit dant l'information
suivsnte, datée de Wsihington, ai juillet :

u L'exaspération det négociants au sujet de la liste noire
du gouvernement anglais augmente de jour en jour. Des
puittaneet neutres ont demandé aux Etats-Uni», qu'ils pren-
nent la direction det négociations ayant pour but det
représailles communia. L'attitude du gouvernement amé-
ricain est sppuyee par les propositions d'autres puissances
neutres en vue d'une démarche commune____

u La protestation surs probablement 1a forme d'un*
déclaration nette, soulignant les détriments causés aut Amé-
ricain! et se terminera psr la lommation d'crretcr de pt-
reiflei provocations ; sinon le procédé de l'Anglclcrre serait
considéré comme une attitude inamicale, n
^ L'Agence Reuter 1 appris qu'eprèt une séance de rabînet,
le secrétariat d'Etst a chargé l'ambassadeur américain à
Londres de rechercher quelles sont les firmes qui, aux Etats-
Unis, sont inscrites sur la a liste noire u anglaise et quel* sont
les motifs d'inacnption.

Le «AVuwe Courant n se réjouit du mouvement qui ie
dessine en Amérique. Le journal hollandais écrit :

« L'opposition des Etats-Unis à la liste noire anglaise
tara favorsiilcniciit accueillie par tous let pavt neutres qui
pâtissent da le guerre commerciale telle que l'Entente la
pratique ; U est heureux pour nout que let Américains
éprouvent sur eux-mémea les conséquences de cette guerre

FEUILLETON Dl LA eQAlBTTM DBH AHDSNMS.

LA GUERRE FATALE

Par la Capitaine DANRIT

Raoul Petitet avait tenu a ae marier dant son uniforme
as nrgent de chasseurs ; dopuis la veille, lui susti, avait
reçu le signe de l'honneur et le brave faxcoa l'avsdt bteflt
taras 1 mais en préférant ce jour-là l'épsuletta verts aux
broderlea du vêtement consulaire, ft voulait marquer est
même temps sou abandon de la diplomatie : maintenant que
l'Europe était remaniée, que l'Angleterre, tourne de toutes
Isa discordes, était à bas, à quai allaient servir let dipla-
nstes 1 et l'tncien contai de Malte, te touvensnt de la pro-
Biesstj d'Henri d'Argonce, songeait i se faire avec lui, dans
00 tous-marin conîtrult en vue de recherches*1 scientifiques,
l'explorateur de ces mystérieuses profondeurs où l'avaient
assailli de si troublantes émotiont.

Ceux ans après ees événements, te tunnel de Caltit-
' Douvres était terminé, le canal dea Deux-Mers entrepria, les
travaux de Paris-Port-de-Mer commencés j quatre milliards
sonaacrét a la création d'un vutte erédlt agricole avalent
transforme la culture française ; la marine marchande prea
■ait un essor Inouï, nos colonlee.t'enrichissaient per l'éml.
Italion des capitaux, une caisse de retraite pour la vielllessa
•lhnentéc par l'indemnité de guerre était en plein fonctlon-
•sment j les syndicats ouvriera avalent proolemé W cessa-
tion, dei grèves ; la dette partiellement amortie lelttslt rsth
•b-er le contribuable, 1a liberté, la tolérance étalent partout",
te* haines polltlquet et relighmses étaient mortes, le drapeau
fanait respecté tur la Joie universelle 1....

Ualt Je m'arrête : tout cela n'est-il psa un rive

CONCLUSION.
Oui, lecteur, tout cela est un rêve et je me réveille I
Ja ta vemerote de l'avoir suivi jusqu'au bout et da

n'avoir encouragé pendant de louys mois à le pointer

au*si loin.

Hais de l'étude qu'il nous a fait faire ensemble, w
dégagent à mon sens deux vérités essentielles : je n'ai
écrit ea livre que pour t'en convaincre 1 permets-moi da
ta les exposer pour conclure.

La première, c'est que cette Guerre svec l'Anglais
est vraiment FATALE, Je veux dire marquée par la
destin. Consentie ou non, nous la subirons dans peu,
at 11 faut y être préparés à toute heure, aujourd'hui sur-
août qua l'Ang-leterre, délivrée du cauchemar trane-
vaalien, a ton prestige à refaire et dlnoublinblf* ran-
•unes à venger: das provocations, des humiliations
cous attendent, plus proohes qu'on nu croit, car la
Grande-Bretagne a déjà repris sa « Marche à l'Étoile »
Impérialiste.

La seconde vérité, c'est que cet ennemi séculaire
•Va notre pays, bien qu'ayant une politique admirable-
ment tuivie et une audace peu commune, est véritable-
ment «le colotse aux pic - d'argile» t l'Anglcteire en
a imposé jusqu'ici au monde par son arrogance, par
son habileté à'prévoir les événements, pur son absence
de scrupulet, mail elle s une urinée de terre lamentable,
à laquelle J'ai fait la part encore trop large dans cet
récits, car si tes officiers sa sont fait tuer bravement
•Uns le Sud-Afrique, tes soldats y ont été « au-dessous
4a tout».

Quant a ton srmée de mer, elle est redoutable, J'en
aonvlens, mais turfalte, elle aussi. Le général de La
Roque, ancien directeur de l'Artillerie au Ministère de
k Marine, a prouvé que let cations anglais, très in-
férieurs eux nôtres, exposeront let commandants bri-
tanniques à de graves mécomptes, et nul n'ignore que

dos équipages, recrutés parmi let vaillantes popu-
lations de nos côtes, tout plus homogùues, plut solides
par conséquent que les contingents de toute nationalité
qui s'entassent aujourd'hui tur les eacadret anglaliasf
enfin, J'ajoute qu'on peut venir à bout d'un ennemi
Comme celui-là par une tactique appropriée, celle que
J'ai essayé de vulgariser dans ce livre, après avoir pris
l'avis de hautes personnalités maritimes; j'ajoute sur-
tout que le-perfectionnement inévitable et prochain du
sous-martn rompra à notre pioiit la disproportion des
forçai de mer.

En un mot, la guerre avec l'Angais doit venir : elle
est proche ; il faut attendre, il ne faut pas t'en effrayer.

Mais il faut l'unir, ne pat l'user plut longtemps
an luttes stériles, rester forts pour être craints.

Ce n'est pas nux spéculuteurs internationaux que je
m'adresse : qu'importe à cet manieurs d'argent l'avenir
d'un pays qui n'est pas le leur 'f pour eux, là où est
le coffre-fort, là est la Patrie ; ce n'est pm non plua
à l'utopitte cristallisé dans son éternel réve de suppres-
sion des frontières, ni ou cosmopolite campé sur notre
sol et qui ne peut avou . aucun degré notre mentalité,
l'amour du Drapeau et le culte de nos gloires.

C'est à toi, Français de Fi unie, j toi paysan, ouvrier,
bourgeois, à toi periaeur ou travailleur torti des entrail-
les de notre cher pays, à toi qui een* comme moi, qui
vibres comme moi au récit de nos triomphes passés,
qui pleures avec moi au souvenir des jours de deuil !

Et Je ta dis: garde une aimée forte, une armée
religieusement vouée à su tache de gardienne du sol
et vouée à celle-là seule, poui cela, ne recule point
devant des sacrifices néces«ain\« ; l'Impôt du Sang est
une prime que tu payes pour l'assurer contre la
ruineuse Invasion, au même titre que tu assures ta
maison contre l'incendie. Envoi-nous tes enfants, nous
te les rendrons forts, disciplinés, urines pour l'exis-
tence j il n'est plua, le temps où i officier se désintéres-

sait du soldat et oroyait sa tache finie quand la
manœuvra était terminée. Le soldat nous l'aimons et
nou| la lui prouvons à tout instant.

Nous faiiont l'éduoation de son âme en même temps
que nout renforçons ses muscles, nous le cardons de
l'alcoolisme, cette plaie du siècle, et nous nous efforçons
de remplacer près de lui la famille absente.

"L'officier n'est pas le chef dur, hautain que la mal-
vaillance voulue ou soldée t'a déorit parfois. J en appelle
à cet petits chssteun du 1" Bataillon que j'ai eu plaisir
à évoquer dant ce réve grsndioae d'armée victorieuse,
et qui tentent planer sur aux à chaque instant l'afiao- i
tion désintéressée de leurs officiers et de leur comman-
dant.

C'est cher nous que demeure la vraie fraternité, la
fraternité d'armes ; la véritable égalité, l'égalité devant
le danger.

Et toi, petit Fiançait, viens à nous sans crainte pour
apprendre i défendre la terre fécondée par le sang das
aïeux ; vient prendre ta- place dans cette armée qui
veille eux frontières et qui garantit aux tiens ls liberté^

Le jour où elle cesserait d'être et serait remplaçai* pa^
de veguea milices, tu deviendrais soldst allemand où
anglait ; que gagnerais-tu au change, petit Français t

Chatte la peur de ton Ime : tu appartiens à une rao*^
veillante : écoule chanter en toi let touveiilra de victolr*)
et lea promesses de relèvement prochain | soit bravejr
sois audacieux, lois confiant surtout 1

Et quand l'Anglais de nouveau lancera l'humiliant*
provocutlon, croyant toujours trouver devant lui figuré
de vaincu,' que surgisse enfin des rangs du peupl#
l'homme de guerre, l'homme résolu qui use répondre,
attaquer et vaincre

Car il suffit d'oser I

(Fin.)
 
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