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Gazette des Ardennes: journal des pays occupés — Januar 1916 - Dezember 1916

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2* Année. — n* 26g.

Charleville, le 23 Septembre 1916.

Gazette des Àrdennes

JOURNAL DES PATS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE POIS PAR SEMAINE

On s'abonne dans lous les bureaux de poste

Dans le mima numéro, U k France Militaire » n'en a
pas moins commis l'erreur d'écrire :

« Si les Bulgares, bénéficiant de leur situation militsire,
H sont emparés des -tôtes de pont de Turtukan et peut-être
Silistne sur la rive droite du Danube, les Russo-Roumains
ont, de leur coté, repris Dobritch et sont sur U point d'entrer
à Varna, dont une dépêche en provenance d'Odessa on non ce
l'évacuation, n

Cette information était fausse. Dobiilch et Varna sont
assez loin à 1 arrière de la ligne où on se bat aujourd'hui
dans la Dobroudjt et restent solidement aux maini dei

troupes bulgares, turques et allemandes.

En face de celte marche des choses surtout cc-st Guslav*
Hervé qui, après avoir dépensé toute ion ardeur a appeler
les Roumains, se sent aujourd'hui la conscience trpuhlee.
u Comment aider les Roumains ? » dcniacdc-t-il anxieuse-
ment. Citons :

■ Après Turtukan, Silistrie.

Les chroniqueurs militaires sourds et aveuglei qui, de-
puis huit jours, haussent les épaules quand on leur dit que
l'offensive bulgare doit être prise ou jéneitr, commentent-
ils enfin à comprendre ?.

On se demande vraimeut*où ils étaient allés prendra que
toute l'année bulgare était à Salonique et que l'armée turque
était inexistante- *

Comment des hommes doués de raison ont-ils pu sup-
poser un seul instant que, dès le lendemain de la déclaration
de guerre de la Roumanie, les Allemanda n'allaient pat
envoyer immédiatement de puissants renforts aux Bulgares,
d'abord pour les empêcher de faire défection, ensuite pour
protéger la grande voie de communication de Belgrade a
Conslanlinople qui traverse la Bulgarie ?

Crève-t-elle assez les yeux, maintenant, la manœuvre de
Mackensen P...... »

Ccst tromper nos amis Roumains aussi que de leur ftlrs
croire que les Alliés qui sont i Salonique peuvent les tirez
immédiatement d'embarras; les Allie» peuvent retenir de-
vant eux, a Salonique, accrochée solidement, la moitié d*
l'armée bulgare; mais c'ost contre l'autre moitié de celle
année, grossie de divisions turques, et de divisions allemau-
des dont le nombre ira sant'ceese grossissant, qu'ils ont à
faire tcle, eux Roumains, du côté du Danube......i>

Votii ce qu'écrivait Hervé dans la « Victoire » du 11 sep-
tembre. Il eût sans doute élé plus franc de prévenir Un
a amis roumains » à l'avance ! Aussi la conscience inquiète
de l'intempestif Gustave lui inspire-t-elle, U 17 septembre,
les scupules que voici : \

a II ne s'agit plus en ce moment do savoir al tes Rou-
mains ont eu tort ou n'ont pe* eu tort d'attaquer au Nord 1m
Hongrois en Transylvanie, au Heu de diriger leur attaque
brusquée au sud, contre les Bulgares.

Il s'agit d'empêcher le Roumanie proprement dite- de
«unir les horreurs de l'invasion. Quel effet moral ce teraii,
si la Roumanie allait subir le sort que nous n'avons pas su
éviter ni à ta Belgique, où nous avant peut-itrt l'excuse d*
notre impréparation, ni à la Serbie, où nous n'avons peut-
être pas d'aussi bonne,» rainons a invoquer /

Comment pouvons-nous aider les Roumains * . . . .

G* sont les angoisse* du public que traduit la presto, do-,
puis quelques jours, du public qui depuis la prise de Turtu-
kan, regarde anxieux du coté des gouvernements et leur
murmure entre set dents.: « Tout de mime, vous n'allex pat
encore laitier écraser la Roumanie i»

Nous nous contentons de constater que d'autres que se*
e amis » d'aujourd'hui avaient prévenu la peuple roumain '
qu'il allait, jouer gros jeu I

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Quartier général, le 21 septembre 1916.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Groupe d'armée du Rronprinz Rupprecht de Bavière.
Au Nord de la Somme, près de Courcdette, les combat!
a la grenade ne discontinuèrent pas Près de Fiers, à l'Ouest
de Lesbceufs et au Nord de Combles des attaques partiellee
ennemies furent repoussées. Au Sud-Ouest de Banrourt et k
Boucliuvcsues nous avons reperdu, après des combats
acharné», du terrain que nos troupes avaient conquis en
attaquant. Au Sud de Rancourt nous atons maintenu de*
tranchées prises par nous. ■

Groupe d'armée du Kronprinz allemand.
Sur la rive droite de la Meuse des attaques ennemies ont
été repoussées dans le secteur de Thiaurnout-FIeury ; en
même temps l'artillerie accrût sou activité,. #

Théâtre de la guerre à l'Est.
Groupe d'armée du feldinaréchal Prince Léopold Se Bavière.

A l'Ouest de Luck la garde russe continua, en commun
avec d'autres forces importantes, ses attaques contre les
troupes du général von der Marwili. Près de Korytnica le
combat n'est pas encore terminé ; à part cela, l'assaut
maintes-fois répété sur le front large de ao kilomètres a de
nouveau complètement échoué avec les plus sanglantes
perles pour l'ennemi. . •

Front du général de Caualerie Archiduc Charles.

A la Narajovka le combat continue avec succès.
Dans les Carpathes l'ennemi a, hier encore, répété set
violentes attaques. A part des avantages locaux dans la
région du col de Panlyr et dans le secteur g\% Tatarca (au
Nord-Est de Kirlibaba), il a été partout repoussé avec.de
lourdes pertes. A la Baba Ludow il assaillit sept fois notre
position. Des chasseurs originaires de diverses contrées de
l'Allemagne, commandes par le major-général Boess, ont
pris une part remarquable à la défense victorieuse. Le
^ sommet du Smotrec, tombé aux mains de l'ennemi le
19 septembre, fut repris d'assaut.

m • En Transylvanie
nous avons occupé les crêtes que suit la frontière de part
et d'autre du col du Volcan.

Théâtre de la guerre aux Balkans.
j Groupe d'armée du feldmaréchal von Mackensen.

Dana la Dobroudja le combat a prit une forme station-
naire.

1 *

Front de Macédoine.

Lors des fructueuses attaques.bulgares dans la région de
Florins les Français subirent d'importantes pertes. A l'Est
de la ville, la cavalerie bulgare attaqua et dispersa l'in-
fanterie ennemie lAchant pied. De nombreux prisonniers
Ont été" faits et quelques mitrailleuses prise». Au Kajmax.-
eelan et au front de la Moglena plusieurs attaquer serbes
Dût été repoussées. . ■

Grand Quartier général, le 'H septembre 1910.

The'd'fre de la guerre à J'Oueii.

Bien à signaler, à part de vifs combats d'artillerie et à k
grenade dans les régions de la Somme et de la Meuse.

Théâtre de le guerre à J'âV.

Groupe d'armée du feldmaréchal Prince Léopold de /foutent,

A l'Ouest de Luc* de faibles attaques rusjeea échouèrent.
. Prêt de Korytnica l'ennemi se maintient enoora dans dm
petits éléments de notre position. Dans les combats du
•0 septambrs 760 prisonniers et plusieurs mitrailleuses, res-
té rem entre dos mains. • . ' *

Violente lutte d'artillerie 'sur une partie du front,, entra
ht Serein et la Btrypt au Nord de Zborow. Du attaques enne-
mies furent empêchées par notre feu.

LS ROUMANIE El SES MHS

Accuser les autres est un procédé cher à ceux qui se sen-
tent coupables 1 La «tresse officielle française en fournit une
nouvelle preuve. Le radiogramme de Lyon, 18 septembre,
S heures du soir, affirme :

a Une dépêche de Rotterdam dit que le gouvernement
allemand, afin de détourner l'attention du public du front
de la Somme et de consoler les Hongrois de la perte de la
TransylvaiiiefJ?) cherche à donner une importnnee déme-
surée aux opérations de la Dobroudja, relatant des succès
imsginaires(l), recommençant sans cesse à dénombrer les
trophées de Tutrskan, en grossissant le total, les journaux
plaçant en vedette en première page le» nouvelles du front
balkanique cl dissimulant celles du front occidental. »

Voilà ce qu'on ose raconter é un pays comme la France,
dont la preste ne publie jamais les communiqué» ennemis,
alors qu'on sait fort bien, é Paris et à Lyon, que ls presse
allemande publie régulièrement les bulletin* officiels de tes
adversaires, tenant son public au courafît de tout ce qui se
passe sur tous les fronts «t de tout ce qui se dit et s'écrit
dans tous les camps I

Ce radiogramme dé Lyon n'a qu'un but : 11 veut cacher
au peuple français les raitons pour lesquelles on le laisse,
lui, dans l'ignorance des récents événements du front bul-
faro-roumaln. Pourquoi la censure française e-t-elle em-
pêchée de publier le chiffre des a8,ooo prisonniers et du
nombreux butin capturés à Tutrakao et à SilistrieP Pourquoi
a-t-elle "supprimé, le 18 septembre, — date du radiogramme
sité 1 — sur la quatrième page du « Temps » lui-même
toute la rubrique : a Front roumain » ? Etait-ce peut-être
pour quë les Allemands (auxquels personne n'interdit de lire
U u-Temp! ») n'apprennent pas ce qui se passe en Roumanie?

La presse officielle française a évidemment de bonnes
raisons pour jeter un voile discret sur les débuts de la cani-
pagne dans la Dobroudja.

-M. Briand n'a-t-il pas dû avouer lui-même que la Rou-
manie u trouvera peut-être des difficultés plus grandes » que
celles prévues par ses politiciens qui se laissèrent entraîner
dans l'aventure que leur suggéra l'Entente ?

À Paris -même, la tournure des événements balkaniques
o»t loin de plaire à tout le monde La « France Militaire •) du
il septembrs a essayé de dire pourquoi :

«J'ai eu, k plusieurs reprises, l'occasion de dire ce que
)* pensais de la situation de guerre dans les Balkans et en
particulier du rôle réservé à notre armée de Salonique.
Ma manière de voir n'a pas toujours été du goût de la cen-
sure. Aussi, lorsque l'on me demande quelles réflexions
m'inspirent les événements de Grèce, de Macédoine et de la
Dobroudja, juia-je mal à mon aise pour répondre.

Essayons pourtant:..................-.............

Suit nne large tache blanche^ qui n'est pourtant pas
l'œuvre de la censure — de Berlin 1

Dans'un autre article, le même journal militaire écri-
vait, le ib septembre:

«J'ai volontairement mil en garde met lecteurt contre
(Illusion bulgare. Las événements de Turtukan — qu'il faut
estimer à leur juste valeur : celle d'un ooup de force hardi
et réussi des Bulgares — dissiperont, je l'espère, cette illu-
sion. Bile était double, les uns conservant l'espoir de
l causer n et dm a s'entendre » avec les Bulgares", les autres
métestimant leur puissance militaire.....

L'armée bulgare est un morceau coriace et dur à
avaler.... s

nUILLXÎON DM L-a *GAËBTTE DES ARDENNES» t»

LA VICTOIRE

Par Paul ACkUL

L'automne, où se mêlait déjà l'hiver, avait des journée»
trempées de pluie, d'autres où se risquaient de fragïlee
■ayons, d'autres ou lté nuages chargeaient et nuançaient U
•tel. Que leur importait f ceux qui s aiment possèdent en
•ux-rnémes toutes Les beautés du monde. Ruisselantes
d'eau, ou blanches sous le soleil timide,-les ruet étroites
de) Nuremberg ou let grandes places de Munich les enehun-.
talent, perce qu'ils les parcouraient ensemble. Tout parais-,
sait à André admirable, amusant ou charmant, parce que
Madeleine était a tonicité, bne seconde jeuneese fleurissait
en iui, ou plutôt U dépensait, enivré, cette jeunesse qu'il
avait, en la consacrant au travail, conservée dans ton in-
tacte fraîcheur. Souvent, dans Ils villes, un passant se re-
tournait sur Madeleine, et André devinait qu'il disait :
«*C'eet une Française. 11 C'était une Française, eu efïet, si
l'on entend par là ce qu'un gout délicat ajoute chez noua
à l'élégance naturelle d'une femme, et nul compliment ne
pouvait plus flatter la vanité d'André. Docile à set
désirs, attentif à les prévenir, il s'émerveillait de lui devoir
tant de joits nouvelles. La visite d'une église ou d'un mu-
sée, l'audition d'un conceil, une promenade à l'aventure,
et c'était de continuelles délices. H suivait Madeleine, il
■ regardait ce qu'elle regardait, il partageait son clairvoyant
enthousiasme. Quelle émotion l'avait taiti à ta Pinaco-
thèque d» Munlcb devant U Silrn* de Rubeut, et les Keiru
brandt I La peinture, cependant, ne l'avait Jusqu'alors

jamais arrêté ni attiré. Malntansnt, un grand amour ébian-
ait toutes les puissances de son Ame : 11 aimait ce que
Madeleine pensait, U aimait c* qu'elle disait, U aimait œ
qu'elle faisait. Quand, au Musée de l'Année, dan* ce uiéiit*

Munich, Madeleine, meurtrie par les gravures qui repré-.
Mutent les troupiers français en fuite devant les troupier*
allemands, traçait au crayon sur le mur, en larges lettre* 1
Vive la Franc* 1 il l'applaudissait. La simple vie familier*
«U la rue le réjouissait aussi. Un matin, à Nuremberg, u*
t'amusèrent comme «es enfants, dans ealt* vieille auberg*
d* la Cloch* à saucisses où vers dix heures on vient bonne-
ment manger une saucisse grillé* sur un feu d* bois «t
boire un verre de bière. Un* petit* tomme blonde, pointa,
frêle et ininaudière descendait d'une grosse automobile qu*
conduisait un géant roux vêtu d'une peau d'ours, lia en*
trérent tous deux ; le géant, qui n'avait pas l'air méchant,
h mit à manger et à boire copieusement, mais la petit*
femme considérait, dégoâtée, son assiette, son verre, *t
lous les clients qui ne perdaient pe» une bouchée, puis s*
lavait, 1* coeur malade, et regagnait l'auto où elle s'ecnmii
touflait, loin de ce milieu vulgaire, daus tes fourrures. L*
géant, peiulcxe, hésitait à renoncer à une nourriture dis
iectabli-, pour rejoindre sa poupée.

Durant ces promenades^ou dans la tranquillité désert*
d'un restaurant, ou le soir, dans l'asue de leur chambre,
une incomparable harmonie régnait entre eux, Madeleine
■lors parlait à André de ses années passées, ou il na l'aimait
pas, tandis qu'elle, déjà, l'aimait. Oui, elle l'aimait déjà,
sens bien le discerner. Toute petite, quand elU «uteudait,
rue t-ortuuy, M. et M"" Cruyau se lanicnlor au sujet d'An-
dré, il tenait, pour eJle, à travers oea oonvurtutious apH
v • le personnage, d'un êtru exceptionnel. Elle l'admirait
•1 l'enviait de ne pus ressembler aux autres, Jeune AU*
liviée à elle-même, elle se figurait, en se singulaniant par
allure* indépendantes et des toilettes audacieuses, unir par
lui plaire; elle se l'était figuré longtemps. Avec quille sin-
cérité elle louait, rue Fortuny, chez M"" Ciavan, ce qu An-
dré voulait entreprendre 1 André l'avait romercié de son
approbation pur un sulut à 1» fois ironique cl humiliant;
U la jugeait seulement une petite personne mal élevée*
Blessée, quoique résolue à changer, elle s «lait promit de 11c
plus témoigner aucun* curiosité de tes raeherchci, et elle
n'y tvait pat failli jusqu'au soir où André avait volé à
Elainpts. Toute la journée, elle avait lutté pour ne pas
gagner U oliamp d'aviation, et puis elle «vslt cédé. For-
tuné accident, puisque André guérlrajl et que désormais

H la connaîtrait mieux, presque telle t}u'*ll* était... Mais
•Ue n'avait jamais espéré la grand bonnenr, qui lui était
survenu... Jamais, mime quand elle travaillait son Imagi-
nation, clic ae l'avait rivé. Bile aurait aimé André, peu-
tait-elle, et il l'ignorait. Dans la courageuse acceptation de
aon avenir laborieux, il y avait ponr la soutenir, elle
l'avouait, l'idée qu'elle mériterait son «ttiuie. Lui, l'ecou-
tait, let yeux attachés sur ce cher «t olaJr Yisage, sur 0*4
livres pures qui racontaient tout cela. Adorables minutes,
al brèves et néanmoins si longues, les plus belles minutas
de l'amour, où, les corps ne tongwint même plus à de*
ésreiules vainea, les cœurs te pénètrent.

Us vécurent leurs plut tendres }*uraéta à Hcidelberf
ou ils s'étaient arrêtés dans leur lent retour vers la Franc*.
Tout de suite, cette petite* ville, ou flotte encore le parfum
d* la vieille Allemagne, les conquit par sa bonhomie. A
peine s'y est-on «ngugé, et déjà on éprouve qu'il y ferait bon
demeurer. Tout y est avenant et sans morgue, 1* boutiquier
qui s'*mpr*«*e à son comptoir, le paaeant qui vous r*a-
s*igne, 1* sarvsnt* qui vous sert an restaurant, l'afasit dm
police qui admoneste «a gamia. Jeudis et dimanebes, k
trois hrnreo, un concert réunissait les familles dons 1*
Jardin public. Un employé petarnel donnait, devant, la
porte, les billets d'entrée et l«s programmas. La» parents
-s'attablaitnt, tandis qu« las jeunes gens otreulaient dans
une Innocenta liberté autour du kiosque. Eux, aasia dans
la restaurant qui domine un peu le Jardin, se divertissaient
à contempler les promeusurs, jeunes filles un pou trop
blondes, un peu Lr pilee, jeune» étudiants au visage ba>
lafré, les uns si longs, si maigres, les autres déjà énorme*,
officiers raidis et serrés dans leur tunique bleue, Jeune*
couples d'amoureux qui te* aliment, souriant, la main
dans la main. Au bout ds quelques jours, ils avaient aussi
leurs habitudes, et ils n'étaient plus des étrangers. On ne
les saluait pas, mais pur une aimable «Kpreeslon du visag*
on indiquait qu'on les avait rencontrés, qu'on Iss connais-
sait preaqur, tt qu'on avait pour eux de la ayuipulhié, puis-
qu'ils s« plalsiuent à rester Dans la brfïeterle où fis pre-
naient leurs repas, leur table était réscivée, et la même
servant* Obligeante leur présentait le menu. Ils y avalent
découvert une certaine salade d'endives, de pommes
de terre et d'oignons coupés dont ils raffolaient.

Front du général de cavalerie Archiduc Charlet.

A la Nsrajowka violente activité de l'artillerie et, par
•adroits, dé l'infanterie.

Dans les Carpathes le sommet du Smosncc a été de nou-
veau perdu.

A la Baba Ludowa les efforts continus des Russes restè-
rent tans succès, grâce à l'opiniâtre résistance de nos vail-
lants chasseurs. Des attaques ont élé repoussées dans le sec-
taur d* Tstarca et au Nord de Doina Watra.

En Transylvanie
rien de nouveau. S m

Théâtre de la guerre aux Balkans.
Groupe d'armée du feldmaréchal von Mackensen.
Dans la Dodroudja d'importantes forces roumaines atta-
quèrent au Sud-Ouest de Topraisa. Une contre-poussée dé-
bordante de troupes allemandes, bulgares et turques, pre-
nant l'ennemi de flanc et de dos, rejeta les Roumains et les
mit eu fuite.

Front de Macédoine.

L'activité de combat resta vive dans le bassin de Florin*
•t reprit à l'Est du Vardar.

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Caria, 16 septembre 1910, soir.

Sur le front de la Somme journée relativement calme. Noua'
avoiij réalise quelques progrès au Nord de Bbucçavesnes-et
enlevé une tranchée an Nord-Est de tiernj» Une contre-attaque
allemande dirigée sur nos positions entre BoIloy-cn-Santerre et
Barleui a echouC sous nos feux de mitrailleuses.

Canonnade habituelle sur le reste du front.

La guerre aérienne : Dans la nuit du 15 au 16, une de nos
escadrilles ds bombarde nient a effectue les opérations suivantes :
60 obus de 120 et ti uo 200 ont été jetés sur les hauts fourneaux
d'Ukingcn ; 30 obus île 120 but les hauts fourneaux de ftombach
*t 30 autres sur les usines de la région de Mondcliugcn. Dans
la même nuit, deux do nos appareils ont lancé li obus sur les
voies ferréea au Sud de. Mcti et sur la gare de Bensdorf. Les
gares de Spmcourt'et de Longuyon ont reçu également 60 pro-
jectiles Hier, en fin de journée, un avion allemand a lancé plu-
sieurs bombes sur Reims. Deux personnes ds la population
Civile, dont un enfant, ont été tuées, une autre bleSsee.

Paris, 17 septembre 1916, 3 heures.
En .dehors d'une lutte d'artillerie assez vive sur le (ronl de
la Somme, dans laa secteurs de Bemy st de VermandoviUers, on
ne tignalo aucun événement important au cours de la nuil sur
l'ensemble du front.

La guerre aérienne : Dans la journée d'hier, un avion ennemi
a été abattu dans nos lignes, près de Biachca,act un second
appared allemand à Bclloy. Il se confirme qu'un appareil ennemi
attaqué st mitraille par ludjudant Lenoir, a est écrasé sur le sol
»u Nord ds Douaumonl C cal le huitième avion abattu par ce
pilote. U est également confirmé que' ladjudanl Dorme a abattu
aon dixième avion, tombé le 15 septembre onlrc Bric et Enne-
saain. Dans la nuit du 15 au 16 septembre, deux do nos avions
ent lancé quinze obus de 12u sur les hangars d HjbsJicun-
Dans la nuit du 16 au 17, 230 .«bus ont été jeté* sur la gare
et les bâtiments d'sviation de Terguier et 32 obus sur la gare
d'Abbécourl. Dana la même nuil, nos escadrilles de bombarde-
ment ont effectué let opérations suivantes : 72 obus île 120 sur
las gares ds RoUel, Epéhy, Athies et sur la voie fenec Saint-
Quentin-Hara. ■

Paris, 17 seplembre 191R, soir.
Au Nord de la Somme, nutro artillerie a bombarde active-
ment les organisations allemandes au cours do la journée. Au
lud ds la Somme, nos troupes, pas£.mt â l'attaque vers là h. 30
sur plusieurs points du front ent remporté de sérieux avantages.
Les villages de VermandoviUers et do Dcrny, dont nous ne
Union» qu'uns partie, ont été conquit au cours d un brillant
assaut. Qualqucs Ilots résistent encore. Tout le terrain compris
antre VermsndovUlers et Dsntecourt d'une part ol entre Dcmécourt
et Berny d'autre part, défendu nar plusieurs systèmes de tranchées
fortement organisées, ast lomfle, en nuire pouvoir après uno lutte
acharnés. Ls combat se poursuit autour do Demècot.rt. Entre
Bemy st Barleux, noua avons enlevé un certain nombre de tran-
chées. Toutes les contre-attaques tentées par l'ennemi en tin de
soirée ont été brisées psr notre CJiion et ont valu do fortes
pertes sur Allemands. Jusqu'à présent sept cents gr'aitaiafn
valides, dont quinze officiers, ont é(£ dénombres. Canonnade
habituelle sur le reste du front.

Paria, 18 septembre 1916, 3 heure*.
Au Nord de la Somme, aous avons enlevé une tranchée à
l*Kst de Clary st repoussé les conlre-attsquea de l'ennemi sur ce
peint. Au Sud de la Somme, l'ennemi a lano* plusieurs conlre-

Quand Ut arrivaient, la sarvante accourait, et, inscrivant
■ la commande, disait toujours : « Naturellement, pour ter-
miner, lt salade. » lia s'égayaient d'avoir leur place gardée,
dee jOÛta réguliers, toute une accoutumance de vieux ha-
bitant*. Ht s'attardaient dans l'oubli de l'univers. L'air
était vu*, la neige couvrait le* hauteurs, les poêle* de
•sieste* ronronnaient. Alertée, ils montaient vers les ruines
iOWf ss du «bateau, les -dépassaient, s'anfonçaitnt dans la
lorét ; d'airtr*» après-midi, l*ur fantaisie let conduisait le
, long du Nectar. Un joor, 1* ntif* poudra toute la ville,
•il* t'évanouit, puis revint. Les Ion gués bands* de skieurs
«m a hissaient le funiculaire qui (ravit la montajrn*. Tou-
jours seuls, Madeleine et André s* sufnaafent à eux-
mêmes.

Madeleaae, eependaat, songeait tu Catois, Quelque
tsunps apréa le départ d* ses «nfsnta, M'" Crayan avait
trouvé, uni 1* propriété de M. Sllvian, un pavillon as*cx
éloigne de la demeure principale et que M. Sllvian ne de-
mandait qu'a louer. André lui avait répondu de le louer,
' tans indiquer la date d* son retour, *t, comme Madeleine
ta remarquait, M avuH répliqsté qu* ri an ae las preaaalt.
Jamais, dnrasM leur voyafo, 1 a'afOoaraat, mésns d'un mot,
•a* projets. C'était eosnstt* si les avait supprimée, avec
son appareéL, da son eaissaai** : l'amour SMtl le possédait.
Pecot avait écrit deux fois, an ta plaig-nant d* ton otalvaté.
André avait d d* cet Umesttalions. Madeleine, aa secret,
t'Inquiétait. Elle voulait étra U fan soc qui excita ls mu-gui,
et non celle qui l'endort... Maie elle était Jeuss, elle aimalL,
*t l'amour chassait cet tnquiétadee. Or un matin d* dé*
•ombre, par un de ces solatta d'hiver qui portant un* fraî-
cheur da priatampa, tandis que d* la tarrass* du *h*t*aU
Us contemplaient la va lié*, un aéroplane vola au-d*a*Ua
d'eux, Madeleine entendit la prswnàera le bruit du aaotaur,
Elle désigna du doigt un point du ciel, *t s écri* : « Oh I
un aéroplane.... 11 C'était un biplan, U s'en allait vert le
Rhin. André la regarda. Un peu de sang colorait soudain
ses pommettes. Il se retourna vers Msdeleine :

— Nous partirons es soir pour Paris, dît-il d'une vol*
aicha.

Lis redescendirent vers la ville et Msdalfcine n'arrivait

pas a comprendre pourquoi André ne lui parlait pat.

(X suivre.)
 
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