Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des Ardennes: journal des pays occupés — Januar 1916 - Dezember 1916

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.2794#0675
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
3* Année.

N- 295.

Tir;

135,000 Exemplaires.

Charleville, le 12 Novembre 1916.

Gazett

JOURNAL DES PAYS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRH FOIS PAR SEMAINE

On s'abonne dans lous les bureaux de poste

l_A RENTE FRANÇAISE

Le tableau ci-dcssu« donne un aperçu de» fluctuation!
de li rente française S % depuii le début de la guerre.

Deptui dM moi* et des moii, le« tans-Gli officiels fren-
çan ai anglais a'spplrquent à suggérrr au monde entier, en
■a basant sur la baisse du coure allemand à l'étranger, que
lea finance» allemandes sont dont un mauvais état. On se
garde bien de révéler la véritable raison de octtt ban«e, qui
a'eiplique en première ligne par le fuit que l'exportation
allemande a considéra 1.1 emenl diminué, que l'argent alle-
mand wt doue beaucoup moins recherché sur le marctié in-
ternational qu'en temps normal.

On Mit, d'autre part, l'impurtance qu'a pour le oiédit
insnosis l« «ours de la valeur nationale qu'eat la rouir 3 %.
H art donc intéressant au plus haut degré d'examiner les
fluctuations que cette rente i subies au cours -de la guerre
as. d'en racfeerohcr les cames dutis les événements mîlltairea
et iseUufueB.

Ccensnençons par la chute rapide en décembre 1016,
doau la seotif direct fut 1 omission de l'emprunt dit «de la
TMtaaNs. Ce pTaaniergrand emprunt national, lancé avec
força réclama, a'est J|^he» mo'ns un insuccès. Il rapporta
i4 milliards «t demrpsrrTnt 6 milliards et demi seulement
•n arceaU comptant, et le reîte en convenions d'ancienne*
fente» (sj.t milliard*) et de bons du Trésor (a.5 milliard"'.

Le ai févriar igifi oonitm-nça I offensive allemande
■ dans la région de Verdun. La renie française avait atteint
alors son cours le pins bas. Malgré lea suecèa allemands ou
plutôt A cause da ce* succès, la politique financière fran-
falaa aast provoquer une hausse de la rente, qui «'éleva de
Ai A 41, s* au commencement d'avril.

Vissât aauuite la grande offensive russe du printemps,
qui fut suusrvrés par un ordre du jour du tau daté du
17 an a—, ai aur laquelle on avait fondé en France les plus
grands aepoirs. Cette offensive sa termina par un sanglant
«V.hoa L'esTet produit en Prancs se traduit par une chute-
rnptde a\a la rente, qui retombe A 8a. 11 semble que l'espoir
da pouvoir brouiller l'Allemagne avec l'Àmériqua, grice
l (Intrigue anglaise au sujet de la guerre sous-marine,
ait contribué k la hausse que non» constatons ensuite

La baisée du sa mai coïncide avec la solution pacifique
ïv problème^erme ne-américain «t la capitulation des

lft.ooo Anglais de l'armée du général Townshcnd A
Kubel-Amara. L'insurrection irlandaise, quelques insuccès
français au front de Verdun (Mort-Homme et Cote $o\),
succès de l'offensive autrichienne contre lea Italiens, ...puis,
vera la fin du mois de mai, fortss attaque» Iiançaises dans
In secteur de Dousumont et attaque! anglaises dans la ré-
gion de Givcnchy. A Paris siège la conférence économique,
qui prépare théoriquement, sous l'influence et avec la vi-
goureuse assistance de l'Angleterre, — dont elle sert les
intérêts particulier», — 1' « après-guerre." économique et
.commerciale contre l'Allemagne. La bourse s'en ressent
favorablement, ainsi «rua de l'avance de l'armée russe du
général Brous&ilow au commencement de juin.

Le £ juin, on connaît & Paris h priée du fort de Vaux
par les troupes allemandes. Lord Kîtcliener a trouvé la
mort dans les flota de l'Oofmn. L'offensive rime, après
avoir débuté par d'appréciables succès locaux, payés d'ail-
tsnirs de forrnidablss sacrifices, se trouve arrêtée. L'opi-
nion française at 11 presse sa tournant veri l'Angleterre,
pour réclamer son secours at la sollnboration de son armée
devant Verdun. Le i\ juin, la village de Pleur; et l'ouvrage
dt Thiaumont tombent aux mains des Allemande, Les sen-
flantaa «ontre-attaques frenesiese n'ont pas le auccès voulu.
Le %f juin, la rente «at retombée A ta,s5.
' A partir de celte date la renia remonte. L'offensive de
juillet, qui devait amener, par un fomidable effort eom-
biné (Us armées française et anglaise, la rupture du front
•flamand st la libération du territoire envahi depuis Lille
jusqu'à Laon, fait naître des espoirs dont cette hausse est
rsaiiiaailijii

Les auecA» des premiers jours, qui furent surtout l'ceu-
vre des troupes /rorifeises, >e reflètent aur noire tableau.
Déjà la prasse française escompte l'entrée en guerre de la
Roumanie. Sur la Somme, lu suocès anglais restent mai-
gres. Lee Français prennent A leur compte une partie du
front anglais et remportent k plusieurs endroits d'incontes-
tables avantages locaux, s'empaninl, grâce au feu destruc-
teur de l'artillerie, de plusieurs villages broyés par les obus.
Ces gain* de terrain font revivre l'espoir du pays. Entre
le il et le ai juillet on escomptait A la Bourse de Paris II
rupture du front allemand, mils le formidable effort mili-
taire n'a pas réalité cette attente. Après avoir atteint, le ai

juillet, son point culminant depuis novembre igi5, à savoir
64,7^, 'c cours de la rente se remet à Képhir, Cela prouve
que les milieux financiers de Paris ont ressenti l'échec du
fcrand tltaut anglo-français, brisé dnns sou ensemble par
ta résistance, allemande. Entre le a8 cl le 3i juillet les An-
glais font une nomPlle tentative de percée dans la région

de Puzièrcs, Longuevul, Forêt de Dchille, etc..... et au

commencement d'août les Français joignent leurs efforts A
ceux de leurs alliés. La rente reste actionnaire et semble
atlendre le succès, — qui ne vint pas.

Le 38 août, nouvelle hausse. On semble déjà savoir A
Pans que la Roumanie va intervenir. Celte intervention se
produit le 1" septembre. La renie française remonte et at-
teint 64,35, le i3 septembre. Mais nos lecteurs savent" que
l'espoir fondé sur le nouvel allié ne s'est p«) réalisé. Le,
Dobroudja est envahie par les troupes bulgnro-turco-alle-
maiulcs, et lea Roumains, qui avaient tout d'aboid pénétré
en Transylvanie, sont battus et rejelés au delà de leurs fron-
tières, La rente française ne se relève plus ; elle continue
A baisser, reflétant dans cette courbe descendante la désil-
lusion provoquée dnns les milieux financier» de Paris par
les défaites roumaines d'une part et par l'échec du grand
projet qui visait lo rupture définitive du front allemand
sur la Somme.

11 est probable que l'émission d'un nouveau grand em-
prunt national, qui n'a été baptisé, celle fois, d'aucun nom
spécial, aura également contribué à accentuer cette baisse
de la rente. Le résultat do ce deuxième emprunt est au-
jourd'hui connu. D'après la déclaration officielle de M.
Ribot, il a rapporté ii milliards 360 millions de francs,
c'est-h-dirc moins que le premier. Nous nous réservons
d'opprécicr ce résultat, quand nous aurons tous la main
toutes les données nécessaires. Si dans les milieux financiers
français il apparaît satisfaisant, la rente s'en ressentira fa-
vorablement. Son cours restera donc, — sous réservé, bien
entendu, des fluctuations ariî/iciclle» — un bdh baromètre
de la situation.

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Quartier général, le 11 r > ombre 1910.
Théâtre de la guerre i l'Ouest.

1 a claire journée d'automne favorisa l'activité des deux
arliller.es et des aviateurs.

Groupe d'armée du Kronpnnz Eupprecht de Bavière.

Au .Nord dé l'Ancre une de nos patrouilles ramena deux
mitrailleuses de la position ennemie.

Lora d'une attaque nocturne lea Anglais réussirent A
pénétrer, sur une poli te Jargeur, dans notre tranchée la plus
avances au Mord-fat sis CoûreeJast*. Dans la latte de maison
en maison, les Français réalisèrent de petits avantages près
de l'église de SeiLly-Sailliesl ; A nsrt esta, les attaques me-
nées ici sur un large front échouèrent.

Los bombardements de localités deirière notre fronl par
les a'iateura ennemis ont fait hier neuf victimes parmi lea
hab.lunU du territoire occupé. Les drgèu militaires sont
routés peu importante.

Dans la lutte aérittnne et par feu de défense dix avions
■nnemi» ont encore été abattue hier.

Théâtre de la guerre à l'Est.
Groupe d'armée du (< Idmaréchal Prince ~iopo\d de Bavière.

Lee Russes tentèrent en vain, avec d'importante» forces
nouvellement amenées, de nous arracher les positions prises
près de Btrobowa ; leurs attaques s'effondrèrent avec
grandes perlée.

A la Narajorka les troupes allemande» pénétrèrent dans
la position principale russe au Sud-Ouest de Folw. krnwio
lesie st repoussa rent pendant la. nuit oinq violentes eontre-
aUaquee de l'ennemi.

Front du général de cavalerie Archiduc Charles.

Au SinôLreo, dans les Carpelbss, une poussée des chas-
seurs allemands eut plein succès ; ils rainenèivnl 60 Russes
faits prisonniers dans lus positions enlevées et détruites.

Les attaques de troupes allemandes et au s tro-hongroises

au front Nord-Est de Trans) Ivamc ont été poursuivies aveo
■uccès.

A l'Ouest de ta route de Prédéal veis Sinaia, nous avons
pria d'assaut plusieurs lignes roumaines fortiDéea et fait
160 prisonniers,

Le long des routes franchissant les montagnes plus k
r(fust)t il n'y eut hier que des combat* peu importants, au
•ours desquels quelques positions du hauteur ont été
gagnéas et aoo prisonniers capturés.

Théâtre de la guerre aux Bulkans.
Groupe d'armée' du felâmarèchnl von Machensen
Sans changement.

Fnnt de Macédoine,
Au Sud de Korea, des combats se développèrent entra
nos déUchements latéraux et des troupes françaises. Dans
La partie Est de la plaine de Monastir et sur les hauteurs
■u Nord de la Cerna» des troupes françaises et serbes
tentèrent plusieurs attaques qui échouèrent avec grandes
pertes. Au Sud de Polod seulement l'ennemi a réussi k
pénétrer dans la première position.

Au front de la Strouma, l'activité de l'artillerie reprit
sle part cl d'autre du lac de Butkova.

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Paris, C novembre 1916, soir.
Au Noid de la Somme, nous avons continué A progresser au
sours du lu journée dans la partie Nord du bois de Saint-Pierre-
Vaaat. Le chiffre des prisonniers faits par nous depuis hier dans
es secteur dépasse six cents. Il se confirme que leonenu, au
sours de contre-atlaiiuoa violentes il a Il nuit dernière

sur nos positions du bois de Seml-Pierre-Vaasl, a subi de Lréa
lourdes porlea. Sur lu front de Verdun ru n k sign.der en debora
4s la lutte d'arullsric qui continue duiia lea régions de Douau-
sjont, du Vaux et de Daraloup. Dans les Vosges, un coup de
sa un sur un do nos petits postes de la vallée de la T'ccht a
échoué Journée calme sur le rcslo du front.

Paris, 7 novcn.bic 1916, 1 hsurSsV
Rien à signaler au cours de la nuit, en dehors dune canon-
nade intermittente sur divers points du front de la Somcie et
ds la rive droite da la Meuse.

D'i 1" juillet au 1" novembre, les troupes fraiico-bntonu'.quea,
au cours des combats engagés sur la Somme, ont [ait prîsenineni
71,532 soldais allemands et l,«sfl officiers. Lo matériel pris par
les allies dans le même laps de temps comprend 173 canon! da
sampagno, 130 canons lourds, lié asomi:* de trancher s, Wl
■un mile use s la part des troupes françaises dans eu total -
«omprend : 40,106 soldats, 903 officiers, 77 canuua de ' - MMi
Ml connus lourds, 104 morliL-rs de trari<J.ns el '33 iniiijill.-uics.

La auerre aérienne ; Des avisas aoemands ont jeté hier vers
S2 lisurps plusieurs bombes incendiants buj Nancy, Ni victimes,
ni dégâts.

BULLETINS OFFICIELS ANGLAIS

(Front occidental )

Londres, G novembn- l'JlC, 0 h 30 scir.
L*eunemi a violemment bombardé, au cour» de la jo irnee,
•eut* t'étsndue du front entre l'Ancre et la Somme, partieidaes»*
■sol vers Leabœufs et le Sars Nsui avuns poursuivi, sur notre
érollà, l'erf«ni5alion du terrant coasnns dins le cosiIjI d'hier.
L'artillerie at la» mortiers de tranchées ont bombai ue aves
Sucées Isa positisns allemandes su Uud d'Armcnlien-- Nos
ebfcorvsteur» senens ont rendu, hier, d cjioellenls sim.os à
fertillsne *n dépit de U violence du vent Va d'entre eux a tenu
Falr pendant plus de trois heures.

Londres, 7 novembre 1916, 11 b matin
Durant la nuit, noua avons améliore nus pondons .1 l'Csl de
la butta de Warknrourt- Noua avons accompli ivec SiMtnsà
plusieurs raid» contre les tranchées ennemies entre GoniSKewisl
st Barre, taisant des prisonniers st m- ..t.! des perles consi-
dérables * lannemt. Une paUouille ennemie a été dispersée par
aolre (eu auSud ds Uonchy. Dca pluies uulcntes, ainsi que des
vents du Sud-Ouest, continuent.

FBUlLLbTON DE Lrt mGAZhlTB DUS ARDENNBS» 16

LE S00SWII « LE

P»r Pierre Mtcl.

P H E M I Ê H E PARTIE.

garait

liais ils se placèrent à l'extrémité opposée k celle où se
trouvait 1s tête du jeune homme, ce qui fut son salut. Car,
bnuqusaient, l'un des hommes, qui portait un sabre, le dé-
f/alna et en enfonça la lame dans le monceau de varech,
•ou» lot pi«di de l'officier.

e Je l'ai é< happé belle I 11 pema celui-ci, qui fut assez
■naître de lui pour nt fuire aucun mouvement.

n tendit l'oreille et put entendre lea propos du quatuor,
Bsroferes en langue anglaise et a vou basse.

Celui des personnsges qui pai*i»*«it le chef, sprés quel-
«rue» réiemions, parut tenir un conseil de guerre et dicter
«n plan ds campagne

— Voici deux jours, dit-il, que nous* ignorons ce ([uo le
a Vengeur» est devenu. Il est cependant mgenl de le savoir,
sar toute Is campagne va dépendre de U connaiisance que
nous en aurons. L'smiral Haw lies projette d'env«lopi>er
ltle entière et de prendre la garnwon ou de bi jeter I la mer.
Huit mille hommes sont prêts à cette intervention st les déV
tenseurs sont dix-huit cents au plus, qui n'ont pss é*Ut ravi-
taillés depuij une semaine. Leurs vivres et leurs munitions
avrtvatv- être très réduits D o'osl pas vrHisemblabls que les
Françsu teintent de les secourir, car leurs vaisseaux de
Loncnt n'oseraient sortir pour nou» livrer bataille. Tondia
sjus, si es sous-marin maudit, qui a quitté Dreat, — la choae
— "slt certaine aujourd'hui, — se risquait dans ces parafes,

tas Français tenteraient certainement la chance et nous
n'aurions aucun moyen de les einp'.chrr de pssser. 11 faut
donc absolument savoir où se trouve présentement U
a Fsnyeur m.

— Oui, répondit celui qui avait fouillé de son sabre la
souche sur laquelle reposait Durée, oui, U faut le savoir,
sar U temps presse «t l'esoadro française ds la Méditerranée)
nsait franchir le détroit d'un moment à l'autre et nous
prendre.a revers.

— Il n'est pas vraisemblable non plus que os Jeu mont
M se soit point ernu de l'enlèvement de sa soeur. 11 l'ignore
peut-4tre encore, ou bien ne sait point par qusl moyen U
nsnst s'sbouoher svec nous. 11 est urgent de faire des avance»
st 4s l'amener a uns transaction.

— A se propos, dit un troisième, qu's-t-on fait de U
jeune fille Eet-elle encore sur le u Strdar KttehenerT s

— Oui, mais pss pour longtemps. Demsin soir, sans
toute, le yscht viendra la prendre pour l'emporter k Hell
liste, sn Irlande.

Et, soncJusnt ee bref entretien, car la lune inontsit plus
bsrut dans un ciel dsblsyé, au travers des constellation» pl-
ates, le chef sjoula :

— Donc, vou» n'avee pas un instunt à perdre. Vous,
Aylesford, vou» allés suivre la côl», pendant que Michiçran,

rparis le français t la perfection, pénétrera rlan» les rant's
l'armés at recueillera tous les renseignements Décès-
•sires. Psteison prendra le shemUl de Brest pour s'assurer
•rue Jeumont n'y est pss retenu. 11 faut que l'un de vous
trois le trouve et s'abouche avec lui.

VII

Pris su pi^ge.

Durée tendit l'oreille avec plus d'attention, Uiul luuroux
ds pouvoir ainsi a-. -1 ■ r au conciliabule de l'ennemi.

Le chef poursuivit, toujours û voix bisse, mais d'uu ton
plus animé :

— A/y boy», c'wt pour l'Angleterre, pour la wie.lle An-

fieterre, pour la plus grunde Angleterre, Quand nous n'•«-
rions réussi qu'à éloigner d'ici ce « Vengeur a, nous aurions
déjà fait beaucoup, puisque, avant trois jours, l'attaque ds
Itle ds Groix aura lieu et la garnison sera pnie. Mais cm
■'sst là que le moindre but. N'oublies pss que nous avons
à venger un désastre, à réparer l'immense échec moral que
noua a infligé la rume de Gibraltar. En ce moment, ces
| Fronçais damnés sont capables de toutes les sudnees, st
t-voua savez qu'ils sont irrésistibles dans ces moments-là.
Même avec nos aeiie vaisseaux, Je ne répondrai» pas que
nous vinssions à bout des six que nous tenons enfermés à
Lorlent. Tandis que, si l'amiral s'empare de Groix, rien
m'empiohere nos canons d'écraser la ville, l'arsenal et Iss
t sis» eaux bloqués. Mais, pour cela, il faut que, par un
. moyen ou un autre, noua contraignions es Jeumont à l'inac-
tion, pendnnt au monii soixante-dou/e heures.

— fl ne voudra pe« traiter, — fil celui des hommes qui
• répondait au nom de Mirhlgun. — Nous oui flattons d'un

va n dtpoir eq supposant qu'un tel homme puisso se laisser
corrompre. Vous COpnsUsq deji le caractère de la jeune

, nlle. Il doit Itrs) le difrne frère d une telle Ksur.

t Le chef soupira. Puis, après un «ilence de quelques »«-

I sjendsf-, il reprit :

— Je n'en parle que sur les indu ataons de ce Tyrrel, qui
a l'air de mieux le connaître que nous Lous.

— Ce Jacob Tyrrel est un misérable traître nu visage
duquel je craflieiai», s'il ne npus était indispensable. Il

■ jutfe tous le* hommes d'après lui-même. Je suis persuadé
que l*hili[i[ie de Juinnont lait^eruit plutôt périr sa saur que
de COKSetltir à une lunwu tion.

— Il y surait mieux I fsire, riscfUl PatersOB. Ce serait
de nous emparer de lui uiCnie par quelque coup d'audace

— Nous emparer de lui f l'écrièrenl slmultanémenl les
troi* autres,

— Oui, continua Paleron, lui Itndre un piège, par
exemple, l'attirer en un rendex-vous, sous pré texte de lui
donner dr-i nouvelles de ta sirur, et profiter de sa piéicnee
(«•iir iiietlre la main sur lut La chose ne me pirnlt [ina im-
possible.

— Vous ooargez-YOus de Is mener à bonne fin, Pli
Un on ?

■ — Je suis prêt à l'essayer, il vous m'en donner, l'auto-
lisation. Mais il me semble utile que uoua nous concertions!
pour cela.

Il se Qt un silence et Durée, du fond de m carhette,
alevins que les quatre hommes réfléchissaient sur l'idée
anise en svant.

A la fin, la voix de Michigan s'éleva, nette et claire Elle
disait :

— Gentleman, je ne prétends pn« énonces; que ls pensée
e> Pslerson soit mauvaise en soi. Je la crois même utile et
fructueuse. Mai» elle offre des diffli ultés d'exécution qui
nous obligeront à y spportei quelque retard. Pour le 1110-
aueut, ce qui presse le plus, c'est d'empéiber que ce bateau
«te malheur n'intervienne dan» ces parages. Sa présence
suffirait à empêcher l'exécution des plans de l'amiral

Ce Micbican parlait avec beaucoup de justesse et de bon
■sms. Durer en lit la remarque à part soi, ajoutent, avec un
peu de raillerie :

— Gentlemen, vous ne vous douter guère que le <i Ven-
svtur s est plus près de vous que vous nu pensez : d'abord, en
sna personne qui vous écoute et tire profit de votre cosjvsr-
satlon ; ensuite par lui-mêms qui, à cette heurs peut-être,
•• cache dsns quelque orlrjus des Glénans.

— Ouf, conclut U chef, Michifim a raison Au pis»
•ressé. Il »'sg t da retenir pendnnt lrr> s jour» os damné de
Jeumont loin d loi.

L'ensei.'ue entendit les quelre hommes échanger leun
thakt hani's et leurs souhaits de prompt et heureux revoir.

Ole fait, il» s'éloignèrent des roches el resrsfrnsreut le
ballon, sdn d'y prendre, sens douts, leurs dernières bisSi
tractions.

Alors l'enseigne o*a mettre de nouveau es tete à la •as-
sure du rocher et contempler les préparatifs du départ.

Allégé du poids de trois de ses paaaas/era, l'aéiossai
•'éta.t redressé aur ses pattes, eeet-à-dire sur ses erompons
k ressorts.

(A tulvrc.)
 
Annotationen