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8* Année. — N- 323.

Tir.-iRo : 145,000 Exemplaires.

Charl.'.ville, le 31 Décembre 1916.

JOURNAL DES PATS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE
• On s'abonne dans tous les bureaux de poste

rir tuile <• b Ute in RoiTtl in h !r l« it k
* Quitte Am irdtuues » jMruttni mercrtdl, I Janvier,
M IUd if mardi.

A PAIX

lia eollaborateur français 'du territoire occupé
%ous envoie cet article :

Four la pr«mièr* fois, depuis août 1914, ce mot
h fttx » vient d'être solennelle me ut prononcé, et par

Par le Souverain d'une des Puissances ennemies,
puissances victorieuses jusqu'à' ee jour et encore long-
toaDpa, sarat doute, quoi qu'en pensent les esprits
étroits.

Cest m son nom et aux noms des souverains al-
lies que Sa Majesté Guillaume II propose la paix.

Je ne reviendrai pas sur les démarches et fonna-
Mtàs diplomatiques qui ont euivi celte proposition ;
k « Gazette des Ai dâmes » a renseigné les lecteurs.

Je vaux eimplement montrer une fois de plus de
quelle felW laço-n les chauvins ont interprété ce beau
feste.

Aussitôt connue, par une proclamation aux sol-
Hais, cette nouvelle a fait sensation et ceux qui s'ef-
forcent de donner une impulsion A l'opinion publique
n'ont pae manqué de erier bien haut que l'Allemagne

{ car c'eet toujours----l'Allemagne I) était «6 bout»,

que te peuple allemand était las, que l'Empereur
demandait la paix.

Détrompex-vous, ee n'est pas une demande, c'est
■ne proposition. Pesez bien la différence :

Une demande serait la forme possible employée
par le vaincu.

La proposition vient du vainqueur, de celui qui,
actuellement, sur les champs de bataille récolte les
lauriers, de celui qui peut énergiquement et efficace-
ment continuer la, guerre, de celui qui recule devant
l'horreur du spectacle terrible qui se donne au monde
entier, de celui enfin qui, sûr de sa force, voudrait
que ses adversaires aussi s'en rendissent compte, pour
«rréter ee, commencement d'anéantissement de la race
blanche.

F,n proposai la paix. Sa. .Majesté Gnilbjime II a
lénu surtout et avant tout à dégager sa responsa-
bilité et celle de ses alliés devant l'Histoire,' et ce
fceau geste pèsera lourdjlans la balance au jour du
grand règlement.

Les suites ne donneront malheureusement pas
Une solution favorable ; l'Anglais but» dents acérées
est trop implanté sur le continent pour vouloir en
reeUr Là. La France et les autres alliés sont en tu-
teB», (t leur faut passer par la volonté britannique.

En Usent le discours de Roux-Cosladau, reproduit
Mr la « Gazette des Ardennes » (N' 314) on peut se
fendre compta qu'en France on est las de cette
fcrteUe, que le peuple a peut-être des soubresauts de.
révolte, mais les gouvernants sont trop engagés et
furtout ont à craindre la lumière, qui se fera pour-
ia*t ua jour sur leurs actes.

Cest eetle politique qui, aujourd'hui, nous oblige
à continuer la tuerie, mais que-les Français de la
partie du pays non occupé sachent bien que nous,
•ccupés, nous crions bien haut et bien fort :
Paix / Paix ! Paix sur la Terre !
sjt qu'une Fraternité durable vienne terminer celte
fuerre épouvantable.

C'est uotre grand voeu de Nouvel an I -

Hélas I Je crains bien que ce ne soit qu'un rfive...

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Quartier général, 80 decen.bre 1910.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Groupe d'armées du Kronprinu Rupprccht.

An Nord-Ouest d* Lille, k ls BofUÛw, particulièrement
sur la rire Nord, et dans quelques lecteurs du front de
I"A.tus le feu ■ faibli par intermittence. A plusieurs re-
prises des patrouilles anglaises tl frtmç.iisct furent repoua-

stss.

Groupe d'armée» du Kronprinz allemand.

Sur In rive gaucho de la Même tes Françuis exécuteront,
su cours de li journée, contre les nouvelles lignes, gagnées
par nous tu Mort-Homme, plusieurs attaques piép.irées par
de folles vugues de feu ; elles furent toutes repeusséea*

' Théâtre de la guerre à l'Est. \

Front du ftldmaréchal Prince Lévpold de Bavière.

Le temps n'îUiit pa« favorable il n'y eut que l'activité
ordinaire de tranchée à trnnchéc.

Front du colonel-général archiduc Joseph.

Dans les Carpatlies boisées, couverte* de neige» de* chas-
seurs allemand* patrouillèrent avec succès.

Dans 1m montagnes-frontière de '1 lamylvunic, les trou-
pes d'attaque allemandes et austro-hongroise progresièrent
davantage, maigri une opnitHre risfsUa** dan* des posi-
tions retranchées et maigri de fortes contre-attaques, dans
lesquelles le Kusae laissa io officiers, tioo hommes et 7 mi-
trailleuses entre nos mains.

GroupCd'armées du fcldmaréchal von Slachensen.
Nos infatigables troupes poursuivent l'ennemi qui lâche
pied sur tout le front ; entre les montagne»'et le Danube
elles progressent en oombatiant dans la ligne : Nord-Eet de
VizirubSutesti (Au Buiuul)-Slobozia (à mi chemin de Rim-
nicul-Sarst-Plaginesti)..

Front de Macédoine.

Rien que de petites rencontres de patrouilles dans la
plaine de la Strouma.-

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

- T~ " Pari», 25 tUxoiubre H>16, *.«ir-
Journée relativement caltne sur l'ensemble du front.
La guttrre aérienne : Sur le Iront de la Somme, trois avions
allemands ont été abattu» par nos pilotes dans la journée du 2».
Le premier appareil ennemi est toiirb» en flammes au Sud
d'fipenaneourtr le deuxième s'est écrase sur le sol près uOmiû-
eourt, le troisième vers Licncourl. Dans la nul! du 21 au 25, une
Sa e*e •Madrflks a bombarde le teram d'aviation ennemi de
Vraifnes, ainsi fus les dépôts de_munilioo* d'Attuca, Jîaneaisin
et Uona-eu-Chanseéa.

Paris, 26 décembre 1916, 1 heures
Rien à signaler au cours de la nuit qu'une asseï «grande
'activité des deux artilleries dans la région au Sud de Lihons.

La guerre aérienne ; Dans la journea du 25 décembre, du de
aoa avions ont bombadè la gare «4 les baraque m enta de Neale,
las bivouacs des bois du Chapitre et d'Ouracnmp.

BULLETINS OFFICIELS ANGLAIS

(Front occidental.)

Londres, 25 décembre 1016, aoir.
Au tours de 1a nuit, nou* avoni réussi des coupa de msin
•ontre les tranchées ennemies à 1 Ouest d'Angers (Sud Ouest da
Lensj et h l'Est d'Anne ntièrss,* taisnni un eerlsin nombre de
prisonniers. Ce maUn, un camouflet de l'ennemi au Sud de Saint-

FEUILLETON DE LA «CMZLîTfl DES ARVLNNES*

UN AN HEURT.

Il faisait nuit. Le ciel étincelait de mille frux. Sous
la. bise, »e tordaient en grinçant, les ai bree du chemin.
Dus l*a bruits épara de l'espaça s'exhalait 1* cri d*
Wtsmelle suigoi-ïse des humains. Un vieillard k longue
Wrba giise, U faœ amaigrie, striée d* çides pinfonde«,
Sttsminait, Wcu las Ters la troublante éternité. 11 tile-
»s4t regards T«rs la To'ftte argentée du ciel ; il 1*»
sobaiesait ensuite von la terre. Il sembluit souffrir af-
1 fceuaament. Ba snnté ^tait déUuite, son âme ride et
fsbattue, son ca:ur plein da repentir, son 4me plaine
rasmerUime. Sa vombo n'était pae loin. U M priparait
à descends* les soixanU marches qui dovaieut l'y; eon-
ènire.

Sa Yie n'avait ét^ qu'un continuel tourment. Il M
■Appelait l'instant solennel eù sou père l'avait mis k
Pentràe de deux routes : l'une, se déroulant a travers
lue camp "g" a heureuse et pacifique, sur laquelle
s/épanchait à dota d'or un soleil magnifique, l'autre
•luiae d'ornières et de cailloux, menant dans un SJitri
Sbscur peuplé do monstres.. . Ilélasl lo Destin inexura-
lie l'avait entraîné sur lu mauvaise route.

A l'âge de vingt ans, il avait rencontré sur sa route
solitaire esse tenue fille d'une beauté céleste. Son corps
éinit plus sou^ln, en sa marche gracieuse, que les frêles
tofloaux courbés par les séphyrs. Sa voix était mélo-
Ésenee. Tout «n aile était éihoré4 plus qu'humain. £lls

avait jeté sur lui un regard de-pitié et d'amour. Mais
loi, inaouciant, avait continué sa route, courbant sa
Mte sous le poids du sort... La jeune fille pleurait...

Le firmament ruisselait des foux do Mcsidor, inon-
dant de rayons l'or mouvant et fnuvé des blés mure. Ils
•ndolaieat sous les caresses de la brise. Les moiBaon-
aeurs couchaient aur le sol l'opulent* javell*. Tout était
heureux. Tout semblait chanter. Mais lui, homme à
présent, eontinuait sa marohe «yrrnnte sur la route mor-
due par les ornières. Déjà il commençait à sentir les
symptômes du mol qui ne pardonne pas. Le moisson-
neur, le grand arbre aux rameaux verts, l'oiieau dans
la plaine, la brise caressante, tout lui criait t < Ar-
jtHe! ■ Mais il marchait toujours, pou&sé par une force
Invisible...

Le vent pleurait dans les branches. Oatobre mêlait
sva froid de 1* bise les derniers rayons de l'astre em-
pourpré. L'homme marchait au milieu de la forêt soli-
taire. Les feuilles tombaient avec an bruissement
léger. Ha le* regardant couvrir 1» sol d'un suaire, pour
la première fois, il pensa à la Mort. Le soir venait. Un
soir sans lune. Il eut peur. Une voix doute, mélodieuse,
ressemblant à relia de la j«une fille qu'il avait vue dans
sa Jeunesse, lui disait 1 s Tiens, js t'attends au sortir
S* U forêt. • Il avait cru voir la-ban dsus le lointain,
à travem U* brunchea nues, un pava tout blanc de lu-
aniei*. Il avait buté le pus...

Il neigeait sur la routo, 11 neiger.lt aur les champs.
Vu lugubre linceul s'étendait aur la campagne... L*
To ; i inexorable avait poudré de givre ses ohoveux
noirs. Le vieillard voulut rcbrouter ohemin, mais la

Eloi (Sud d Yprcs) n'a sause qu« p«u de degaU Pendant la
Journto, l'activité, de notre artillerie a SU p*r nomenis aonal-
dersbls au Nord ds la Somme. Las dMrnscs annemiss et leurs
quartiers généraux eut Ht syil^niotiquuincnt bombardés, leur
eauasnt ds gronda dommages. Ailleurs, combats d artillerie
habituels, surtout dons la région d'Ypres et su Sud d'Armerttlsres,
où nous avons borobordi les villages da l'arriére occupés »ar
fsnwsari

LA GUERRE QUI SE PAIE

On sait que lu presse anglo-française reproche sans cesse
à l'Allemagne ti militariste » de faire une guerre de oon-
qui'te et de rapina*, lund.i que les Al' sfflnnent ne faire
qu'une guerre de u droit » et de a libération ». L'Histoire
jugera la sincérité de cette distinction. Mais, des aujour-
d'hui, les nationalistes fiançais se chargent d'éclairer
comme il Oon vient ceux qui s'intéressent k leurs concep-
tions cl a leurs buts de guerre. Nous préférons cette brutale
franchise aux belles phrases creuses contre le u militarisme >
et pour la u civilisat.on ».

Dsni 1' «Action Frunçai'se » du sS Octobre, M. Charles
Mautras s'affirmait une fois de plus l'un dus plus fougueux
représentante de ce « militarisme: u français, qui fut pen-
dant des siècles l'une des sources principales des guerres
européennes. Ccst un fait historiquement démontré que le
militarisme prussien s'est développé par nécessité vitale.

On sait que le jeune royaume de Frédéric le Grand eut
à défe'iielre son existence contre de puissant* voisins, dont
l'un était le roi de France. Plu* tard, c'est contre. Napoléon
que le peuple'allemand dut s'umr et s'organiser militaire-
ment. - ,

Le viril esprit belliqueux et conquérant, qui est dans
lai traditions historiques de la France, M. Charfae Maurras
voudrait le voir renaître dans toute ton ancienne pureté.
U réclame franchement la 11 gucrre"de bulin a, la guerre
qui use paie». Ce faisant, il se déclare plus sincère que
les politiciens d'affaires qui 11 avouent pas leurs profits.
U écrit :

<i Peul-cfre que de tels blasphèmes seraient propres A
inquiéter s'ils fleuristaicnt la bouche des calmant que ls
pol lique s enrichis ou rembourrés et qu'elle continue à
pourvoir de grasses prébendes. Nou* n'avons servi qu'une
idée. Le profit que nous concevons et que nous réclamons
ne servira qu'aux autres. Qutirtd noua demandons <ju tl y
ait du butin et que les survivants des terribles carnaijes en
aient leur part, nous ne rt-'e larrîons rien pour nous, et pour
cause. Mais nous disons : — Tous les citojens valides sont
eux armées. Tous les Fiançais capables de porter les armes
s'exposent aux fatiçues èt aux risques de toute espèce,...

Une nation tout entière armée,, pajee cinq sous par jour
et no pouvant l'élre" davantage, aoil pauùûfr espérer de se
payer sur l'ennemi. On n'a pas attendu les Boches pour,s'en
awser. Je les ni elles les premiers parce 'qu'ils sont 11,
vivants, sous noire main et qu'ils-montrent comment des
hommes duAX' «ièrle peuvent être excitas ou métier mili-
taire. (?) Mais nos pères romains,' qui avaient eussi une
année nationale, en réalisaient de m<*me- les conditions.

Us donnaient des terre» aux légions. La chose de l'armée
était donc la chose publique. Kt lu conquête de l'Etat était
aussi est pnrtie nolahle, la prime personnelle de l'individu
combattant.

Ces vieilles idées que nous roulons depuis longtemps en
rencontraient, ces jours derniers, d'autres non mo'ns an-
ciennes que nous exposait un de nos- grands amis, soldat de
père en fils, et qui a tenu à servir malgré tout, aujouid'huîl

— Savez-vous, nous disait-il, d'où vient l'snlimilita-
rigme d'une partie de la population ai guerrière de ce pays ?
C'est bien simple. Il y a cent vingt-cinq ans que nous
faisons des guerres de plus en plus terribles, mais qui ne
servent à non, k moin» de serur contre nous. Prenez les
longues suites de batailles, k peine _ coupées de trêves
légères, qui vont de 170a & r8i5. L'aimée française court
l'Europe, le drapeau français flotte dons toutes les capitales.
Mais le résultat ? En nous restions Gros Jean comme

devant et redevenus aux limites de 179:1. En i8i5,Ha France
a perdu quelque chose sur les frontières de ls mon.irehie.
Négligeons la différence, si elle est négligeable. Des mil-
lions d'hommes sont morts Des efforts gigantesque* ont
été tendus et isoutenui : pourquoi ? Pour uen.

a Et pourquoi » t on fait la guerre de Crimée t Bien peu
pourraient k dire. Si la guerre d'Italie nous a valu Mie et
ls Savoie, elle s eu pour suit* immédiate la con<utution d*
l'unité allemande : son bénéQce a disparu dans la catas-
trophe de' la grande guerre déclarée dix ans plus tard, qui
schevs d* montrer le fléau guerrier sous la face uniformé-
ment désastreuse ou stérile. Comment un siècle aussi mal -
loti n'aurait-d pas élaboré 1 utopie d'abolir une loi du
moedt * Nos contemporains boches, que ta guerre a
unifiés et enrichis, ignorent tout de ce paclflsssfe. (? I)

«Cette utopie n existait pas, ni sa doctrine dans la
Tleille France. Sans y aimer la guerre, réputée une peste
tenue en égale horreur par la morale, In religion et la philo-
sophie, l'esprit public ne lui cherchait que les remèdes In-
diqués par k nature et par la raison. Ceux qui dirigeaient
«et esprit s'appliquaient à extraire le* biens contenus dans
ce mal. C'est que les biens étaient visibles. C'est que ces S
guerres Inutiles, même celles que Louis XIV appelait « de
magnificence n avaient porté des fruits, et quels .fruits f
Les plus belles provinces de nos frontières du ftord, de l'Est,
du Sud. Un Artois et un RoussMon, une Flandre, une
Franchë-Comte, une Altaee l

«Si vous croyei que ma qualité de Vieux légitimiste me
rend Butpect, écoutea ce qu'en dit le fameux rapport su
Comité du Salut public du 14 octobre 179a, relui-ll même
qui fait ob-erver que, de 1648 à 1756, les Boudions n'ont
pas commis de faute majeure. «Le iUailrs », dit-il en'par- '
lant du roi de France, « le Maître était l'héritier de. quelques
a'principes de famille, d* quelques axiomes, basrt des vi-
a ié>i ambitieuses de la Afâjson deJinurbon au préjudice
« rie Maisons rivales. » Les révolutionnaires sont toujours
pleins de tendre équité pour l'ennerni. « Nos tyrans ne
u s'écartèrent jamais de ces axiomes et, fort* de tindustrtë
« nationale, ils parvinrent à donner à la France 1rs dfijrés
« d'étendue qui en ont fait la puissance la plus terrible au
e dehors.

a Dans toutes nos guerres, une province notivi'Ila était n
s la récompense de notre politique et de l'usage de nos n
« forces I » (C'est M. Maurras qui souligne — La ftéd.)

11 Une guerre peut être atroce. Elle, n'est pas absarde
miand elle récompense, quand elle paie cOmme ont payé
les guerres de la monarchie. Sans doute, il n'y a pas do
commune me«ure entre les petites et bénignes 1 ne ri es de
1 ancien régime et las sanglantes hécatombes fnaiigurées
par la Révolution : comme il n'y ■ pas de rapport entre une
petite armée comme celle de Rosbach, et les f Oui es mobili-
sées depuis les levées en masse de ls Législative. Mais ce
qui coûte plus de sacrifices devrait aw>*i dédommager plus
ttOonrianimrnf. Or, nous n'avons rien e.u, ou si peu que
rien 1 Quoi d'élonnant que tou» les esprits un peu précipités
aient demandé compte i la guerre en soi de l'ineptie dea
guerres qui ont été dét-larées depuis 8g ? »

Cet article et des plus instructifs. On ne saurait être,
•n effet, plus franchement 11 militariste n, on ne saurait
défendre plus ouvertement le principe de ta guerre de
conquête, voire de » rapines n, que ce* nalionalisle français.

.Nous n'affirmons pas que M. Maurras exprime l'opinion
unanime du peuple françai*. Mai* il est un porte-parole de
ces cercles nationalistes, qui se disent les héritiers des tradi-
tions gue-rrières de la France. Qui o-eraH nier 1 influence
de leur propagande chauvine sur l'esprit public ? N'a-l-elle
pas largement rontnbué k préparer la guerre actuelle,
funeste entre toutes celles qui ensanglantèrent la Frante et
que M. Maurras lui-même juge stériU's ?

LA CO\01ÈTE DE LA DOBItUIDJA

* Pendant que la preste de l'Entente disserte sot
1' ■ épuisement de l'Alleningne s et sur sa « défaite pro-
chaine 1, les aimées des Puissances centrales achèvent
leur victoire en Roumanie. Lette victoire, les journaux
quelque peu sérieux de Paris ne peuvent tout de même
pas la nier. Ils préparent leurs lecteur» à accepter la
conquête totale de la Dobroudja 'par l'armée de
Mackensen.

Le « Journal 1 écrit ;

«Le communiqué allemand de samedi annonçait l'occu-
pation de Tulcea. Cette ville se trouve sur le bras le plus
méridional du delU du Danube, à l'extrémité nord-est de

tempêta de neige l'emporta. Il ne marchait plus, il
-courait... Il était arrivé à l'entrée de l'untre obscur et
déjà il entendait les hurlements des monstres de
l'Erèbe... Il neigeait sur faon front, il neigeait dans
son eccur.

' *
• *

FI jeta un regard en arrière, il revit comme duns un
éclair les quatre âges <le sa vie, 1« uillou tracé dans la
douleur. Je auis maudit, ae dit-il, car je lais.se der-
rière moi la haine, le deuil, le sang, les larmes... Il
ae reste plus de nie. vie qu'un bouveuir d'angoisse.,.

A ee moment les douze coups argentins de l'horloge
nocturne se fout ente-udre. Los cloches sonnent, éliu>
glosant par leurs SCQOrds aile* et sonores lea horizons
nouveaux. Puis leurs voix de bronze deviennent plus
tsiblea.. ,, elles se taisent.

L* Tieillaçd a disparu dans l'antre de l'Infini 1916
a fini d* souffrir.

- L* mondo sttend l'Aurore nouvelle.

BOURDES

On lit dans 1* Parc aux Huîtres do Faniasio :
Ihi ■ Journal dt Gcnèic », 12 sepL'wbre :
•Chaque année, on tist en Suisse environ 30 millions de ear-
teuchii par eitoyen pourvu Su fusil militaire.... 1

L'année ayant 81,5^8,000 secondon, t-haqua tireur
tir* donc, jours et nuits ssub arrêt, à raison d'«n coup
par second». Il lui reste dix-eept jours d« repos — bien
Stagné —dana les années non bissextiles.

Dans Y « Eïbou* ion s, du 21 octobre 1910, e* titre
sensationnel t

• Sscculre de xeppclitu
et de uuvire* tle guerre alU.nands
kunulunt lu Norvège^ »

AUX LITTÉRATEURS DE LA HAINE

* A plus d'un qui a charge d'âme »

Que dans l'âpre fureur de combats acharnes,
Pied contre pied et souffle à souffle, déchaînés
Par cette guerre atroce entre les plus atroces, '
Les haines tout à coup reparaissent féroces
Chez des gtns qui la veille ignoraient se haïr;
Qu'ils se sentent contraints, brusquement, d'obéir
A la suggestion d'un vieil instinct soulage ;
Que dans ces moments-là rien n'échappe au carnage.
Ni vaincus ni blessés, helas t on le conçoit.
Et au'en dépit de tous par instants cela soit
Ne peut que souleuer en nous niùs de colère
Contre une chose infâme et stupide : la Guerre,
Dont U nom Stul dotl faire affreusement frémir.
Mais, 4 littérateur, ce qui me fait vomir.
C'est que toi, qui dans cttte aventure insensée
Aurais pu demeurer maître de ta pennée
Tu viennes apporter, en le couvant des yeust\
Ton grotesque fagot au bûcher monstrueux
Et tù~hes d'attiser, avec un zèle immonde.
Le feu êiniàire qui flambe à traveis le monde!
Ce qui pèse sur moi ptus douloureusement,
("est que loi, désigné pour un enseignrtrtent
Ds raison, de /Ui(u.e et de patrie humaint,
Ami parfois cuisît tu fautes de la haitte.
Te piaii-il tfinfecter maint pauvre cœur d'enfant,
Tendre, ingénu, que rien contre tôt ne défend?
C'est bien cette culture iiieple de la haine.
Riche en futurs conflits, ignorante, malsaine.
Dont bourgeois et grandi chefs se font une eertu,
Qui, m'épouvante et qui m'indigne* Comprends-tuf
Maurice Bourlior.
duii* <> La bataille ».

à-
 
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