LIVRE TROISIEME. m
percurs , jusqu'à ce qu'enfin le luxe y ôc les guerres
ayant dissipé l'Empire Romain , elle demeura entiè-
rement esteinte 3 aussi bien que les autres Sciences,
& les autres Arts , ôc ne recommença à paroistre en
Italie que quand Cimabué se mit à travailler, & re-
tira d'entre les mains de certains Grecs les déplora-
bles restes de cet Art. Quelques Florentins l'ayant sé-
condé , furent de ceux qui parurent les premiers, ôc
qui se mirent en réputation : Néanmoins il se passa
beaucoup de temps sans qu'il s'en élevast quelqu'un
au dessus des autres. Le Ghirlandaio Maistre de Mi-
chel Ange acquit le plus de crédit, quoy que sa ma-
nière fût fort seiche, &gottique -, mais Michel Ange
son diiciple ayant paru ensuitte sous Jule 11. efFa^
ça tous ceux qui l'avoient précédé, forma l'Ecole de
Florence, & fit plufîeurs Elevés.
Piètre Perugin eust aussi pour Elevé Raphaël d'Ur-
bin qui surpassa de beaucoup son Maistre ,& Michel
Ange mesme , il establit l'Ecole de Rome composée
des plus excellens Peintres qui ayent paru.
Dans le mesme-temps celle de Lombardie s'éleva,
ôc se rendit recommandable sous le Giorgion, & sous
le Titien qui eut pour premier Maistre Jean Belin.
Il y eut encore en Italie d'autres Ecoles particu-
lières sous differens Maistres , comme à Milan celle
Léonard de Vinci : Mais on ne conte que les trois pre-
mières , comme les plus célèbres , ôc d'où les autres
sont sorties.
Outre celles-là, il y avoit au deçà des monts des
Peintres qui n'avoient nul commerce avec ceux d'I-
talie 3 comme Albert Dure en Allemagne, Holbens
percurs , jusqu'à ce qu'enfin le luxe y ôc les guerres
ayant dissipé l'Empire Romain , elle demeura entiè-
rement esteinte 3 aussi bien que les autres Sciences,
& les autres Arts , ôc ne recommença à paroistre en
Italie que quand Cimabué se mit à travailler, & re-
tira d'entre les mains de certains Grecs les déplora-
bles restes de cet Art. Quelques Florentins l'ayant sé-
condé , furent de ceux qui parurent les premiers, ôc
qui se mirent en réputation : Néanmoins il se passa
beaucoup de temps sans qu'il s'en élevast quelqu'un
au dessus des autres. Le Ghirlandaio Maistre de Mi-
chel Ange acquit le plus de crédit, quoy que sa ma-
nière fût fort seiche, &gottique -, mais Michel Ange
son diiciple ayant paru ensuitte sous Jule 11. efFa^
ça tous ceux qui l'avoient précédé, forma l'Ecole de
Florence, & fit plufîeurs Elevés.
Piètre Perugin eust aussi pour Elevé Raphaël d'Ur-
bin qui surpassa de beaucoup son Maistre ,& Michel
Ange mesme , il establit l'Ecole de Rome composée
des plus excellens Peintres qui ayent paru.
Dans le mesme-temps celle de Lombardie s'éleva,
ôc se rendit recommandable sous le Giorgion, & sous
le Titien qui eut pour premier Maistre Jean Belin.
Il y eut encore en Italie d'autres Ecoles particu-
lières sous differens Maistres , comme à Milan celle
Léonard de Vinci : Mais on ne conte que les trois pre-
mières , comme les plus célèbres , ôc d'où les autres
sont sorties.
Outre celles-là, il y avoit au deçà des monts des
Peintres qui n'avoient nul commerce avec ceux d'I-
talie 3 comme Albert Dure en Allemagne, Holbens