LIVRE T K O I S I Er M E. 433
trc sur un fond de marbre blanc , ou noir. Enfin
ayant connu le bel effet que cela faisoit sur le pavé ôc
comme ilresistoit à l'eau, ils creurent que s'ils repre-
sentoient de la mesme manière des choses qui fussent
veuès de loin & de face, elles paroistroient encore
davantage. Ils entreprirent donc d'en revestir des
murailles, &de faire diverses figures, dont ils ornè-
rent, leurs Temples, ôc plusieurs autres Edifices. De
sorte que ce travail qui d'abord ne se faisoit qu'avec
des pierres naturelles, donna lieu aux Ouvriers, -de
contrefaire despierres de diverfes couleurs, afin d'a-
voir plus de teintes, qui imitailent mieux la Peintu-
re. Ce qu'ils rencontrèrent par le moyen du Ver-
re ôc des Emaux dont ils firent une infinité de petits
morceaux, de toutes sortes de grosseurs, &-coloriez
de diverses manières , lesquels ayant un luisant ôc
un poly admirable, font de loin l'effet qu'on peut de-
sirer , ôc resistent comme le marbre mesme à tou-
tes les injures de l'air. C'est en cela que ce travail sur-
passe toute sorte de peinture que le temps efface ôc
consomme , lorsqu'au contraire il embellit la Mo-
laïque qui sdbsifte si long-temps , qu'on peut dire
que sa durée n'a presque point de sin.
.Outre les anciens Ouvrages que l'on voit encore
en plusieurs endroits d'Italie, comme à Rome dans le
Temple de Bac chu s, que l'on nomme aujourd'huy
l'Eglise de sainte Agnes ; àPise, à Florence , & en
quantité d'autres villes ; il y en a aussi de modernes,
qui font un tres-bel effet. Un des plus considcrables
cst.eegrand Tableau, qui esb à Rome dans l'Eo-lise
•-de S. Pierre, qu'on nomme U N^ve del Giotto , ou
Iii
trc sur un fond de marbre blanc , ou noir. Enfin
ayant connu le bel effet que cela faisoit sur le pavé ôc
comme ilresistoit à l'eau, ils creurent que s'ils repre-
sentoient de la mesme manière des choses qui fussent
veuès de loin & de face, elles paroistroient encore
davantage. Ils entreprirent donc d'en revestir des
murailles, &de faire diverses figures, dont ils ornè-
rent, leurs Temples, ôc plusieurs autres Edifices. De
sorte que ce travail qui d'abord ne se faisoit qu'avec
des pierres naturelles, donna lieu aux Ouvriers, -de
contrefaire despierres de diverfes couleurs, afin d'a-
voir plus de teintes, qui imitailent mieux la Peintu-
re. Ce qu'ils rencontrèrent par le moyen du Ver-
re ôc des Emaux dont ils firent une infinité de petits
morceaux, de toutes sortes de grosseurs, &-coloriez
de diverses manières , lesquels ayant un luisant ôc
un poly admirable, font de loin l'effet qu'on peut de-
sirer , ôc resistent comme le marbre mesme à tou-
tes les injures de l'air. C'est en cela que ce travail sur-
passe toute sorte de peinture que le temps efface ôc
consomme , lorsqu'au contraire il embellit la Mo-
laïque qui sdbsifte si long-temps , qu'on peut dire
que sa durée n'a presque point de sin.
.Outre les anciens Ouvrages que l'on voit encore
en plusieurs endroits d'Italie, comme à Rome dans le
Temple de Bac chu s, que l'on nomme aujourd'huy
l'Eglise de sainte Agnes ; àPise, à Florence , & en
quantité d'autres villes ; il y en a aussi de modernes,
qui font un tres-bel effet. Un des plus considcrables
cst.eegrand Tableau, qui esb à Rome dans l'Eo-lise
•-de S. Pierre, qu'on nomme U N^ve del Giotto , ou
Iii