Le Fifre: journal hebdomadaire (1.1889)

LE FIFRE

Parmi les toiles qui nous ont plu, citons
un portrait de jeune fille, par Mlle Louise
Breslau, deux tableaux de M. Lobre,
un tableau de M. Arv Renan, un portrait
de deux jeunes filles en blanc, par M. Raf
faëlli; une très jolie toile de M. Marius
Michel, intitulée : Un Pastelliste; un effet
de couchant avec des femmes nues, de
M. Zorn ; le Roll représentant l'Enfant et
le Taureau; le portrait de M. Duez et les
canotiers de M. R. Jourdain; une petite
fille de dos au bord d'un étang, de M.
Jeanniot. Si nous en oublions quelques-
uns, ils ne sont pas nombreux.
GASTRONOMIE Que les autres, les déclassés, emballent

leurs articles pour le Nouveau monde,
%epas de noce ou de baptême, vers le Lac Salé, chez les Mormons, les

Quand on sert le chapon du Mans, nègres, et prions Dieu que cela ne nous

Chacun, selon ses sentiments, revienne pas un jour, avec l'invasion chi-

Fait le choix du morceau qu'il aime. noise.

L f'

C est pour tous un plaisir extrême,
Et le désir des plus gourmands

Court aux sot-l'y-laisse fumants. PENSÉES D'UN YOGUI

— Pour la Femme, moi, c'est de même.

à Maurice Maindron.

Tout est exquis dans son corps blanc.

La vertu féminine est une forteresse qui n'est
M aïs, en Elle, à VOUS parler franc. sérieusement gardée que quand la laideur fait

— Pour ange qu'on la veuille faire — sentinelle.

Ce n'est plus l'aile qui me plaît ; ., . , . ... . ,

r 1 r L amour arrive avec des béquilles et s en va a

Et, contrairement au poulet, tire-d'ailes.

C'est la cuisse que je préfère !

a ctt utrcTDc Quand on songe que toutes nos misères pro-

Armand SILVESTRE. ^ ,, i .

viennent d une pomme mangée mal a propos,

peut-être même véreuse, la vue du plus beau

verger a bien de quoi nous rendre mélancoliques.

PFÏNTTTR F ^er; et Par est"^ Souté> 8ave d'or?

rLin 1 U1\L . • . , Singulière prétention que de vouloir nous

Par des Américains, par des gens sans guérir8 d,un amour indigne par Vét&]age dea

Contrairement à notre intention, nous race ni traditions, qui viennent de faire défauts de l'objet aimé, comme si ce n'était pas

.' _ , i^.ti i c . j i -j justement par là qu'il nous attache

allons laisser le Salon de côté. Lensem- leur fortune en vendant toute leur vie des

ble en est par trop niais; à part quelques cochons; des gens qui étaient un peu

toiles qui attestent chez ceux qui les ont nègres il y a cinquante ans. Gomment

faites du plaisir ou d'un bel effort à voulez-vous que ces gens puissent s'y • . >, .

r J II est tire chaque semaine dix exemplaires du

chercher à rendre des choses purement connaître, être sensibles à la synthèse FlvÀzéam texte sur japon. Sur chaque exemplaire

picturales, les autres, le nombre, semblent d'une forme ou à l'apparente monotonie signé et mmérQté^ Vauteur fait un croquis ori-

n'avoir qu'un but : surprendre et plaire ; d'un tableau ? Ce qu'ils veulent, c'est de ginal à l'aquarelle et différent pour chaque

alors il y en a pour toutes les classes et l'ouvrage bien faite, où la main ne se souscripteur. — Prix du numéro : 20 francs,

pour tous les goûts. Plus que jamais, les voie pas, des femmes impeccables et

neuf dixièmes de ceux qui exposent mé- lisses comme des porcelaines, et c'est

ritent d'être appelés des déclasses; des M Bouguereau qui, seul, peut leur HOMMES D'AUJOURD'HUI

déclassés, parce qu'ils se mêlent, en donner cet idéal !

peignant, de ce qui ne les regarde pas. Quand on pense que cet homme dit

Ainsi, par exemple, prenons leur grand avec orgueil : — « Tous mes élèves sont

maître, M. Bouguereau. Croyez-vous riches! » Ce propos tenu par un artiste,

que cet homme était né pour être un ar- et tout simplement honteux dans la bou-

tiste? Non, n'est-ce pas. Il a tout simple- che d'un artiste, deviendrait honorable, dit

ment l'âme d'un bon et honnête bonne- par M. Jaluzot, du Printemps. LE PIERROT, par Willette

Paul Masson.

Portraits-charge et Biographies
Le N°,10 cent.; la collection des 6 volumes, 36 fr.

Tous les Vendredis :