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>>:< 90 ** ANDRÉ GILL *<»T<

et joyeux pilier de cabaret aux vers étineelants; Félicien Champsaur, qui lui apporta
son premier sonnet; Clovis Hugues, le poète socialiste élu plus tard député de Marseille;
Louis de Gramont, qui collabora aussi à la Musc à Bihi; Georges Sauton; G. Puissant et
Francis Enne, deux anciens de la Rue; Georges Lorin, poète et dessinateur sous le nom de
Cabrion; Fmilc Taboureux, son fidèle camarade des Ilydropathes ; Paul Mabalin, encore
un Lunatique, l'auteur des Jolies actrices de Paris; Marc-Bayeux ; Paul Parfait ; Paul
Arène ; Alexis Bouvier, et sous des pseudonymes divers, Armand Masson, l'un des chan-
sonniers les plus lettrés de l'époque du « Chat-noir ».

La collection complète de la Lune Housse se compose de cent cinquante-neuf numéros
in-folio coloriés, du n° 1, daté du 10 décembre 1876, au n° 159 du 21 décembre 1879; plus
le n° 30/j/s intitulé : les Dissous de la République ; en 1877, trois numéros exceptionnels :
le premier daté 8 mars, consacré à Victor Hugo, le deuxième du 5 juillet à M. Thicrs,
et le troisième du 13 août à Léon Garnbetta ; et enfin une grande planche parue le 23 dé-
cembre de la même année : le Jugement dernier.

La Lune Rousse a publié encore un Album de dix dessins refusés par la censure du
16 mai.

Pour son journal, Gill fit une affiche en lithographie reproduisant le titre dessiné par
Frédéric Begamey : une Lune au large sourire, coiffée d'un bonnet à rubans qu'adorne la
cocarde de Mi mi Pinson.

Mimi n'a pas l'Ame vulgaire,
Mais son cœur est républicain...

Cette affiche existe en deux formats; il y a des exemplaires en noir et d'autres coloriés;
elle fut tirée par l'imprimerie Lefman et Cie, 57, rue d'Hauteville.

Outre les dessins, nous devons signaler les écrits que Gill publia dans son journal sous
diverses signatures. La plupart des pièces parues dans la Petite Lune ont été réunies
dans la Muse à Bihi, première édition (librairie des Abrutis, 1879); celles de la Lune
Rousse, sauf quelques-unes que nous reproduisons à leur place, composent la seconde
édition de Marpon et Flammarion, 1881. .

Le poète n'est pas moins original et talentueux que l'artiste. Gustave Kahn, le cri-
tique d'art auquel rien n'échappe de l'évolution de nos mœurs, n'a-t-il pas écrit, quelque
part, que « l'auteur de la Muse à Bibi, — recueil de vers argotiques un peu sentimentaux
et ironiques, — fut un de ceux qui contribuèrent le plus à préparer ces groupements
d'écrivains fantaisistes et des chansonniers ». Et, parlant des chansons de Bruant : Dans la
Rue, Séverine n'a-t-elle pas dit aussi : « Il y a un air de famille entre ce bouquin et un

compte à demi avec André Gill, l'Étoile, petite pièce de vers qu'ils jouèrent eux-mêmes au théâtre
de la Tour-d'Auvergne, en 1873.

Mais son véritable début fut la Chanson des Gueux, parue en 1876, dont une demi-douzaine
de pièces, par leur hardiesse, le firent traduire en justice et condamner pour outrage aux bonnes
mœurs.

La presse tout entière s'en occupa, depuis !e Charivari jusqu'à la Gazette de France, en
passant par le XIXe Siècle, l'Evénement, le Gaulois, l'Univers, etc., etc.

Depuis il a écrit les Caresses, les Blasphèmes, la Mer, la Glu et tant d'autres œuvres ori-
ginales et fortes qui devaient, plus lard, conduire l'ancien hôte de Sainte-Pélagie à l'Académie.
 
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