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Hulot, Jean [Ill.]; Fougères, Gustave [Ill.]
Sélinonte: la ville, l'acropole et les temples ; [Colonie dorienne en Sicile] — Paris, 1910

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https://doi.org/10.11588/diglit.6832#0080
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SÉLINONTE

victoire à Himère, probablement en 483. Donc, la fondation de Mégara remon-
terait à 728 et celle de Sélinonte à 628. Mais, d'après Diodore', qui suit la
chronologie de l'historien sicilien Timée, la destruction de Sélinonte par les
Carthaginois en 409 aurait eu lieu deux cent quarante-deux ans après sa
fondation, ce qui reporte celle-ci à 651 et avance de vingt-trois ans les dates
de Thucydide pour les fondations de Mégara, Naxos, Syracuse, etc. Les chro-
nographes anciens adoptent pour Sélinonte la date la plus reculée. Eusèbe
indique Tan 65o2, saint Jérôme Tan 64g3, Syncelle Tan 6464. On est naturel-
lement tenté d'accorder plus de confiance à la chronologie de Thucydide, mais
on ne doit pas oublier qu'il a l'habitude d'arrondir les chiffres en décimales ou
demi-décimales. Le chiffre de deux cent quarante-cinq ans, base de tout
le calcul, peut n'être qu'un chiffre rond, inexact de un à quatre ans. Il en
résulterait un flottement de quatre ans pour la date de 628 : la fondation de
Sélinonte se placerait entre 628 et 624.

Mégare, arrière-métropole de Sélinonte. — Mégare, la métropole directe
de Mégara Hyblaia et l'arrière-métropole de Sélinonte, avait été occupée par
les Doriens venus en partie de Corinthe5. Les conquérants divisés en trois
tribus et en cinq communautés se partagèrent le sol et formèrent une première
aristocratie terrienne. A la longue, l'étroitesse du territoire productif, resserré
par l'âpre chaîne des monts Géraniens, obligea les Mégariens à vivre de la mer.
La marine, le commerce et l'industrie se développèrent rapidement. Mégare
était renommée pour l'industrie et l'exportation des lainages et des vases6. La
ville primitive, résidence de l'industrie terrienne, occupait deux collines, la Karia
et YAlkathoos, à deux kilomètres et demi du rivage. Sur celui-ci, deux autres
hauteurs, la Minoa: et la Nisaia, commandaient le port, relié plus tard à la
ville par de longs murs8. Là s'étendait le quartier maritime et commercial
de la ville basse, Nisaia, le Pirée mégarien, où habitait la riche bourgeoisie
qui, par la puissance du capital, finit par forcer les rangs de l'aristocratie. Le
poète mégarien Théognis nous a laissé de vives peintures des luttes qui amenèrent
cette fusion de la noblesse et de la richesse9. La plèbe des cultivateurs, bergers,

r. XIII, 59.

2. Epitome syria, 1367-650.

3. Saint Jérôme, Chronologie, 1368-649.

4. Syncelle, Chronographia (éd. Dindorf, p. 21; B).

5. C'est peu après 720 que Mégare se rendit indépendante de Corinthe (Pausanias, I, 44, 1).

6. Xénophon, Mémorables, II, 17, ?. — Aristophane, Acharniens, 519; Paix, 1002.

7. Sur les rapports entre cette Minoa de la métropole et la Minoa sélinontienne, voy. chap. III.

8. Frazer, Pausanias, II, p. 7 39-

9. Théognis, v. 190 : itXoÛTy; ïpljs ys'vc«.
 
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