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https://doi.org/10.11588/diglit.6832#0113
SON HISTOIRE AU VIIe ET AU VIe SIÈCLE
97
que changer d'oppresseur : ils avaient un despote aristocratique au lieu d'un
tyran démagogue. Le parti populaire eut hâte de s'en débarrasser. Sans
doute, le gouvernement issu de cette révolution inclinait vers la démocratie.
La chute de la tyrannie à Sélinonte eut lieu presque en même temps qu'à
Athènes '.
C'est aussi à ces dernières années du vie siècle qu'on peut rapporter un
document intéressant, malheureusement fort mutilé. On a retrouvé à Olympie
un règlement de Sélinonte gravé sur une plaque de bronze, en alphabet dorien
archaïque2 : il est relatif aux bannis de Mégara Hyblaia émigrés à Sélinonte.
Peut-être s'agit-il d'exilés du parti démocratique3 ? Sélinonte les avait accueillis
et pourvus de privilèges qui leur avaient permis de s'y créer un foyer et même
de s'y enrichir. Le règlement prévoit le cas où, leur faction ayant repris le
dessus, ils retourneraient dans leur patrie. En échange des avantages qui leur
avaient été concédés, on stipulait, au profit de Sélinonte, une certaine retenue
sur leurs fortunes. L'ordonnance était datée de l'olympiade et du nom des
magistrats sélinontiens, probablement des archontes, d'où l'on peut conclure
que la ville n'était plus alors au pouvoir d'un tyran. Ce texte atteste aussi la
continuité des rapports entre la cité fondatrice et sa colonie. Celle-ci se montrait
hospitalière aux exilés de la métropole, qui lui apportaient un appoint
appréciable de population et d'industrie. Leur départ se traduisait par une
perte pour elle : aussi ne voulait-elle pas en subir sans compensation toutes les
conséquences.
1. Vers 507, d'après Brunet de Presle, Etablissements des Grecs en Sicile, p. 379. Il faut en effet tenir compte
du texte de Diodore et supposer au moins deux ou trois ans pour le développement de la colonie d'Hérakleia avant
sa destruction par Carthage.
2. Olympia, V : die Inschriflen (1896), p. 55, n° 22. Le nom de Sélinonte y est écrit sv 2]eXtvôevTt (1. 9-10). Sur
cette forme, voir ci-dessus, p. 75.
3. Voir plus haut, p. 77.
sélinonte.
navires grecs (d'après une coupe du Musée du Louvre).
2?
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que changer d'oppresseur : ils avaient un despote aristocratique au lieu d'un
tyran démagogue. Le parti populaire eut hâte de s'en débarrasser. Sans
doute, le gouvernement issu de cette révolution inclinait vers la démocratie.
La chute de la tyrannie à Sélinonte eut lieu presque en même temps qu'à
Athènes '.
C'est aussi à ces dernières années du vie siècle qu'on peut rapporter un
document intéressant, malheureusement fort mutilé. On a retrouvé à Olympie
un règlement de Sélinonte gravé sur une plaque de bronze, en alphabet dorien
archaïque2 : il est relatif aux bannis de Mégara Hyblaia émigrés à Sélinonte.
Peut-être s'agit-il d'exilés du parti démocratique3 ? Sélinonte les avait accueillis
et pourvus de privilèges qui leur avaient permis de s'y créer un foyer et même
de s'y enrichir. Le règlement prévoit le cas où, leur faction ayant repris le
dessus, ils retourneraient dans leur patrie. En échange des avantages qui leur
avaient été concédés, on stipulait, au profit de Sélinonte, une certaine retenue
sur leurs fortunes. L'ordonnance était datée de l'olympiade et du nom des
magistrats sélinontiens, probablement des archontes, d'où l'on peut conclure
que la ville n'était plus alors au pouvoir d'un tyran. Ce texte atteste aussi la
continuité des rapports entre la cité fondatrice et sa colonie. Celle-ci se montrait
hospitalière aux exilés de la métropole, qui lui apportaient un appoint
appréciable de population et d'industrie. Leur départ se traduisait par une
perte pour elle : aussi ne voulait-elle pas en subir sans compensation toutes les
conséquences.
1. Vers 507, d'après Brunet de Presle, Etablissements des Grecs en Sicile, p. 379. Il faut en effet tenir compte
du texte de Diodore et supposer au moins deux ou trois ans pour le développement de la colonie d'Hérakleia avant
sa destruction par Carthage.
2. Olympia, V : die Inschriflen (1896), p. 55, n° 22. Le nom de Sélinonte y est écrit sv 2]eXtvôevTt (1. 9-10). Sur
cette forme, voir ci-dessus, p. 75.
3. Voir plus haut, p. 77.
sélinonte.
navires grecs (d'après une coupe du Musée du Louvre).
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