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https://doi.org/10.11588/diglit.6057#0026
16 PARALLELE DE L'ARCHITECTURE
Quelques particularités remarquables en ce profil tire du théâtre
de Alarcellus.
Chapitre lit.
JE m'étonne que de tous nos Architectes modernes, la plupart desqueis
ontvû &C parlé de cet exemple, comme du plus excellent modèle Dori-
que que nous ayons de l'antiquité ; néanmoins aucun n'a luivi ni peut-être même
bien remarqué en l'original lejuste compartiment des membres du chapiteau,
ni la hauteur de la frize, que je trouve icy notablement plus petite que cel-
le qu'ils donnent à leurs delseins; quoy que quelques-uns d'entre-eux ( par-
ticulièrement Vignolc ) ayent proposé le même profil pour règle de l'ordre,
mais tellement altéré en tous les membres, qu'il n'en reste pas un seul en-
tier. On le connoitra facilement en les conférant enscmble, car tous les des-
seins de ce recueil iont ajustez sur la même échelle. A l'égard du chapiteau
ils asfectent tous sans exception de le diviser en trois parties, comme veut
Vitruvc en son 4. livre, chapitre 3. pour en donner une au gorgerin ou col-
lier, l'autre au quart de rend avec ses anneaux, & la dernière au tailloir:
mais ils auraient dû considerer que le texte de cet Autheur, ( outre qu'il est
bien souvent suspecl:, &C lors principalement qu'il n est pas conforme à la
pratique des anciens maîtres ses contemporains ) de plus il n'est pas encore
juste qu'il prévalle absolument aux exemples tels que celui-cy qui est sans
reproche : ik. il eût été plus raisonnable que ceux qui le donnent pour mo-
dèle t eustent eu au moins la diseretion de n'y changer rien & le lailser en sa
proportion originale. Quant aux autres cjui ont formé des desseins à leur fan-
îaisïe, on ne peut pas les blâmer d'avoir suivile sentiment de Vitruve, Scse
tenir dans les termes qu'il a preserits, quoy qu'ils euiscnt pû s'en dispenser,
& avec plus de raison imiter l'antique, où cette régularité si comptée ne se
trouve point. La couronne de la corniche est austi allez remarquable pour sa pro-
jetture extraordinaire, laquelle est encore en quelque façon augmentée par le
talut que F Architecte a donné aux gouttes qui font l'ornement de la face du
destous, &C qui tombent en battaison sur les triglifes. Mais bien que ce trait
d'Optique soit admirable en ce grand colosse de bâtiment, néanmoins il
n'en faudrait pas user indifféremment par tout, car dans les lieux clos, où,
l'œil n'a pas sa distance libre, comme au dedans des Eglises, cela ferait un
mauvais effet. C'est pourquoy j'ay estimé neceisaire d'apporter icy divers
exemples antiques sur chaque ordre, afin de donner moyen à ceux de lapro-
fession de s'en sèrvir judicieusement, eu égard au lieu ôcà l'occasîon.
Quelques particularités remarquables en ce profil tire du théâtre
de Alarcellus.
Chapitre lit.
JE m'étonne que de tous nos Architectes modernes, la plupart desqueis
ontvû &C parlé de cet exemple, comme du plus excellent modèle Dori-
que que nous ayons de l'antiquité ; néanmoins aucun n'a luivi ni peut-être même
bien remarqué en l'original lejuste compartiment des membres du chapiteau,
ni la hauteur de la frize, que je trouve icy notablement plus petite que cel-
le qu'ils donnent à leurs delseins; quoy que quelques-uns d'entre-eux ( par-
ticulièrement Vignolc ) ayent proposé le même profil pour règle de l'ordre,
mais tellement altéré en tous les membres, qu'il n'en reste pas un seul en-
tier. On le connoitra facilement en les conférant enscmble, car tous les des-
seins de ce recueil iont ajustez sur la même échelle. A l'égard du chapiteau
ils asfectent tous sans exception de le diviser en trois parties, comme veut
Vitruvc en son 4. livre, chapitre 3. pour en donner une au gorgerin ou col-
lier, l'autre au quart de rend avec ses anneaux, & la dernière au tailloir:
mais ils auraient dû considerer que le texte de cet Autheur, ( outre qu'il est
bien souvent suspecl:, &C lors principalement qu'il n est pas conforme à la
pratique des anciens maîtres ses contemporains ) de plus il n'est pas encore
juste qu'il prévalle absolument aux exemples tels que celui-cy qui est sans
reproche : ik. il eût été plus raisonnable que ceux qui le donnent pour mo-
dèle t eustent eu au moins la diseretion de n'y changer rien & le lailser en sa
proportion originale. Quant aux autres cjui ont formé des desseins à leur fan-
îaisïe, on ne peut pas les blâmer d'avoir suivile sentiment de Vitruve, Scse
tenir dans les termes qu'il a preserits, quoy qu'ils euiscnt pû s'en dispenser,
& avec plus de raison imiter l'antique, où cette régularité si comptée ne se
trouve point. La couronne de la corniche est austi allez remarquable pour sa pro-
jetture extraordinaire, laquelle est encore en quelque façon augmentée par le
talut que F Architecte a donné aux gouttes qui font l'ornement de la face du
destous, &C qui tombent en battaison sur les triglifes. Mais bien que ce trait
d'Optique soit admirable en ce grand colosse de bâtiment, néanmoins il
n'en faudrait pas user indifféremment par tout, car dans les lieux clos, où,
l'œil n'a pas sa distance libre, comme au dedans des Eglises, cela ferait un
mauvais effet. C'est pourquoy j'ay estimé neceisaire d'apporter icy divers
exemples antiques sur chaque ordre, afin de donner moyen à ceux de lapro-
fession de s'en sèrvir judicieusement, eu égard au lieu ôcà l'occasîon.