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https://doi.org/10.11588/diglit.6057#0060
PARALLELE DE L'ARCHITECTURE
D. BARBARO » & P. CATANEO fur l'ordre Ionique.
Chapitre XIX.
C'Est encore icy le mesme stile qu'a tenu Serlio en la feuille précédente:
&C quoy qu'il y ait beaucoup de rapport entre les profils de ces trois maî-
tres, néanmoins on doit toujours faire état qu'en l'intelligence de Vitruve ( à
la doctrine duquel ils ont tâché de se conformer) Daniel Barbaro est le pre-
mier ôc" le coriphée. Ce qu'on peutassez juger par le seul échantillon du con-
tournement de la volute du chapiteau, qui est une pièce très essentielle en cet
ordre icy, &C dont le vray trait n'avoit point été connu à nos modernes avant
Daniel Barbaro , auquel nous avons l'obligation du recouvrement de cet ex-
cellent chef-d'œuvre de l'Architecture antique, quoy qu'il ait eu la bonté d'en
vouloir bien partager la gloire avec Palladio son contemporain Se" intime ami,
de la conférence & ministere duquel il témoigne s'estre servi dans la delinea-
tion de tous ses desseins.
Je reserve pour la conclusion de l'ordre Ionique de faire une feuille à part
de cette manière de volute, où j'enseigneray à la tracer régulièrement sélon
l'intention de nostre autheur. Et parce qu'il est plus court de la dépeindre
que de la décrire, je me servirai plus utilement du compas & de la règle pour
la démontrer, que je ne ferois en y employant un long diseours.
Je ne trouve rien de remarquable en ces deux profils qu'une trop grande
simplicité. Au reste, la différence des entablemens, tant pour la hauteur que
pour la forme , est si petite, qu'elle n'est aucunement considérable. Ce qui
est plus digne d'observation au dessein du R. Daniel Barbaro, c'est qu'il donne
à chaque bande de l'architrave une pente ou espece de retraite par le bas, la-
quelle est exprelsement ordonnée au troisieme Livre de Vitruve , vers la fin
du dernier Chapitre ; mais je trouve que la raison perspective sur laquelle il
s'est fondé, est plus subtile pour le diseours, que solide pour l'exécution, &C
je n'en ay jamais veu d'exemple en aucun ouvrage.
D. BARBARO » & P. CATANEO fur l'ordre Ionique.
Chapitre XIX.
C'Est encore icy le mesme stile qu'a tenu Serlio en la feuille précédente:
&C quoy qu'il y ait beaucoup de rapport entre les profils de ces trois maî-
tres, néanmoins on doit toujours faire état qu'en l'intelligence de Vitruve ( à
la doctrine duquel ils ont tâché de se conformer) Daniel Barbaro est le pre-
mier ôc" le coriphée. Ce qu'on peutassez juger par le seul échantillon du con-
tournement de la volute du chapiteau, qui est une pièce très essentielle en cet
ordre icy, &C dont le vray trait n'avoit point été connu à nos modernes avant
Daniel Barbaro , auquel nous avons l'obligation du recouvrement de cet ex-
cellent chef-d'œuvre de l'Architecture antique, quoy qu'il ait eu la bonté d'en
vouloir bien partager la gloire avec Palladio son contemporain Se" intime ami,
de la conférence & ministere duquel il témoigne s'estre servi dans la delinea-
tion de tous ses desseins.
Je reserve pour la conclusion de l'ordre Ionique de faire une feuille à part
de cette manière de volute, où j'enseigneray à la tracer régulièrement sélon
l'intention de nostre autheur. Et parce qu'il est plus court de la dépeindre
que de la décrire, je me servirai plus utilement du compas & de la règle pour
la démontrer, que je ne ferois en y employant un long diseours.
Je ne trouve rien de remarquable en ces deux profils qu'une trop grande
simplicité. Au reste, la différence des entablemens, tant pour la hauteur que
pour la forme , est si petite, qu'elle n'est aucunement considérable. Ce qui
est plus digne d'observation au dessein du R. Daniel Barbaro, c'est qu'il donne
à chaque bande de l'architrave une pente ou espece de retraite par le bas, la-
quelle est exprelsement ordonnée au troisieme Livre de Vitruve , vers la fin
du dernier Chapitre ; mais je trouve que la raison perspective sur laquelle il
s'est fondé, est plus subtile pour le diseours, que solide pour l'exécution, &C
je n'en ay jamais veu d'exemple en aucun ouvrage.