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Le royaume de flapies et celui de Sicile sont passés plus d'une fois des mains des Espag-
nols à celles de tEmpereur, et de l’Empereur aux Espagnols; la conquête en a toujours
été très facile, puisque l’une et l’autre domination était très rigoureuse, et que ces
peuples espéraient toujours de trouver des libérateurs dans leurs nouveaux maîtres.
Quelle différence de ces Jlapolitains aux Lorrains!Lorsqu'ils ont été obligés de chan-
ger de domination, toute la Lorraine était en pleurs; ils regrettaient de perdre les re-
jetons de ces ducs qui, depuis tant de siècles, furent en possession de ce florissant pays,
et parmi lesquels on en compte de si estimables par leur bonté, qu’ils mériteraient
d’être texemple des rois. La mémoire du duc Léopold était encore si chère aux Lor-
rains, que, quand sa veuve fut obligée de quitter Lunéville, tout le peuple se jeta à
genoux au-devant du carrosse, et on arrêta les chevaux à plusieurs reprises; on n en-
tendait que des cris, et on ne voyait que des larmes.
CHAPITRE IIL
Le quinzième siècle, ou vivait Tflachiavel, tenait encore à la barbarie: alors, on pré-
férait la funeste gloire des conquérants, et ces aétions frappantes qui imposent un
certain respeét par leur grandeur, à la douceur, à l'équité, à la clémence et à toutes
les vertus; à présent, je vois qu’on préfère l’humanité à toutes les qualités d’un con-
quérant, et l’on n’a plus guère la démence d’encourager par des louanges des pas-
sions cruelles qui causent le bouleversement du monde.
Je demande ce qui peut porter un homme à s’agrandir, et en vertu de quoi il peut
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nols à celles de tEmpereur, et de l’Empereur aux Espagnols; la conquête en a toujours
été très facile, puisque l’une et l’autre domination était très rigoureuse, et que ces
peuples espéraient toujours de trouver des libérateurs dans leurs nouveaux maîtres.
Quelle différence de ces Jlapolitains aux Lorrains!Lorsqu'ils ont été obligés de chan-
ger de domination, toute la Lorraine était en pleurs; ils regrettaient de perdre les re-
jetons de ces ducs qui, depuis tant de siècles, furent en possession de ce florissant pays,
et parmi lesquels on en compte de si estimables par leur bonté, qu’ils mériteraient
d’être texemple des rois. La mémoire du duc Léopold était encore si chère aux Lor-
rains, que, quand sa veuve fut obligée de quitter Lunéville, tout le peuple se jeta à
genoux au-devant du carrosse, et on arrêta les chevaux à plusieurs reprises; on n en-
tendait que des cris, et on ne voyait que des larmes.
CHAPITRE IIL
Le quinzième siècle, ou vivait Tflachiavel, tenait encore à la barbarie: alors, on pré-
férait la funeste gloire des conquérants, et ces aétions frappantes qui imposent un
certain respeét par leur grandeur, à la douceur, à l'équité, à la clémence et à toutes
les vertus; à présent, je vois qu’on préfère l’humanité à toutes les qualités d’un con-
quérant, et l’on n’a plus guère la démence d’encourager par des louanges des pas-
sions cruelles qui causent le bouleversement du monde.
Je demande ce qui peut porter un homme à s’agrandir, et en vertu de quoi il peut
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