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EGLISE CATHEDRALE, A REIMS

A l'époque où l'archevêque Albéric de Humbert manda un artiste pour réparer le désastre
causé par l'incendie de 1211 et étudier le projet d'une nouvelle cathédrale, l'architecture avait
acquis une certaine valeur. Elle avait réalisé, dans un nouveau style, des idées et des combi-
naisons qui surpassaient, comme plan, composition et statique, tout ce qu'avaient conçu les
précédents siècles. Un grand nombre d'édifices, presque tous religieux, avaient été entrepris
sous l'empire de cette donnée nouvelle, et des cathédrales, comme cette époque seule les com-
prit, s'élevaient, sur tous les points de l'Europe, pour proclamer à la fois et l'universalité du
catholicisme et l'unité d'un art qui y prenait sa source. Depuis longtemps déjà, le XIIe. siècle
avait donné naissance à de vastes constructions où s'étaient essayés les architectes ; ces construc-
tions avaient servi de prélude, de base et d'études à un système que d'autres artistes devaient
être appelés à développer et à pousser plus avant; enfin, le moment était venu où ces essais
allaient être mis en pratique et recevoir leur réalisation. Mais, pour ce, il fallait des circon-
stances, et, dans ce temps de ferveur religieuse, elles étaient fréquentes; aussi, chaque année,
voyait-on surgir quelques-unes de ces œuvres dont la bâtisse s'achevait, selon l'importance, en
un laps de temps plus ou moins rapproché. C'est donc à cette époque et vers le temps où la
nouvelle architecture avait pour ainsi dire passé par tous les tâtonnements que nous nous
trouvons. Les grandes églises cathédrales de Paris, Noyon, Laon, Soissons, Chartres, etc.,
avaient été entreprises et se continuaient. Sous l'inspiration de son génie, chaque maître con-
ducteur de l'œuvre organisait son chantier dont il faisait mouvoir tous les membres. Après le
dessin des épures qu'il étudiait sur le vélin ou traçait sur l'aire, les tailleurs débitaient les maté-
riaux et donnaient à la pierre les dimensions, les formes et les moulures prescrites ; le sculp-
teur s'emparait alors des parois et des épanelages, que son ciseau devait animer ou décorer ; les
hommes de peine ou de corvée faisaient mouvoir le levier et la grue qui remuaient et mon-
taient les blocs; des appareilleurs, établis sur les échafaudages, s'en emparaient aussitôt pour
les placer à l'endroit voulu, et, pendant une certaine période, toujours déterminée par les
ressources, de semblables opérations se répétaient chaque jour jusqu'au moment où, par-
venu à l'achèvement du gros œuvre, il n'y eut plus qu'à orner l'édifice. Mais, déjà et pendant
qu'il montait, toute une autre phalange d'artistes s'était répandue dans les diverses par-
ties; je veux surtout parler des décorateurs: statuaires, peintres, doreurs, émailleurs, ferron-
niers, huchiers, etc., tous ceux enfin qui exécutent l'ornement et les meubles rivalisaient, par
leurs efforts, à créer des œuvres dignes du monument qu'ils devaient embellir. A l'intérieur
comme à l'extérieur, tout avait un air d'animation qu'égayait souvent le rire, toujours tempéré
ou suspendu sur un signe ou sur un ordre du maître. Ainsi furent élevées ces immenses

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