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ÉGLISE, A SAINT-GÉNÉROUX

« Le monastère d'Ansion, si connu depuis sous le nom de Saint-Jouin, renfermait, aux Ve et
VIe siècles , de pieux cénobites, dout les âmes ardentes regrettaient les luttes du désert, les
douleurs du martyre. En 499, il y avait à peu près dix ans que l'un de ces fervents cénobites
s'agenouillait sur les dalles de son église ; son front, qui conservait quelque chose de sa noble ori-
gine, se plissait sous le poids des pensées; car il fallait à cette âme romaine des bois sauvages et
silencieux; son front se vieillissait; car il désirait un lieu solitaire pour bâtir une cellule ; car
il aurait voulu, par de longs sacrifices, ressembler à ces vigoureux athlètes, qui, les premiers,
étaient allés s'enfoncer dans le creux d'un rocher ou lutter sur la grève déserte.—Décidé par
de nouveaux efforts, Saint-Généroux laissa tout à coup l'église de Saint-Jouin et le cloître qui
l'abrita si longtemps; il partit, au commencement duVR siècle, pour aller, loin des hommes,
du bruit et des regards, ensevelir, dans quelque coin désert, sa glorieuse vie qu'il voulait
user, goutte à goutte, au service de Dieu. Sa course fut peu longue. Bientôt, il fallut qu'il s'ar-
rêtât sur les bords d'une rivière qui murmurait à ses pieds. Frappé par le bruit monotone et
paisible du Thouret, charmé par les sombres rochers qui s'élèvent sur sa tête, il se repose un
moment et dépose sans regret son bâton de voyageur. Maintenant, il est seul ; il peut, sur les
coteaux déserts, écouter les vents qui murmurent; il peut se livrer, en paix, à de nobles médi-
tations, à de saintes extases. — Bientôt, de pieux pèlerins vinrent le visiter pour vivre sous sa
loi et s'abreuver, comme lui, aux sources de la solitude. Quand il eut donné à ces nouveaux
prosélytes des cellules, une église, il fallut, malgré lui, les abandonner et revenir à Saint-Jouin,
pour édifier, par son exemple, son premier monastère.—Quand Saint-Généroux fut sorti de ce
monde, les pieux compagnons de sa solitude réclamèrent sa dépouille : ils l'obtinrent et la rap-
portèrent dans l'église élevée par ses soins ; les miracles qui s'opérèrent, dit-on, sur la cendre
du saint abbé, la rendirent célèbre ; aussi, des maisons s'élevèrent bientôt autour de la mira-
culeuse relique, et formèrent un petit bourg, chef-lieu d'une paroisse, qui porte le nom du pieux
cénobite dont j'ai raconté l'histoire1. » —Tel est, suivant un écrivain local, le récit des faits
relatifs à la vie de saint Généroux ; mais, comme on s'en aperçoit, leur date ne se rapporte
guère à celle de l'édifice dont il est ici question, et nous avouons même qu'on ne peut la pré-
ciser davantage. Cependant, son caractère , son art, son style, tout l'attribue à une époque évi-
demment postérieure, mais qu'aucun texte ne vient, malheureusement, éclaircir. S'il est donc,
parmi les œuvres de l'architecture religieuse, un monument dont l'origine semble entourée
de mystère, c'est bien l'église à laquelle nous consacrons ces quelques lignes. On ignore tout
ce qui concerne sa fondation et son histoire, et, sous le rapport de l'art, il provoque maintes
questions qui soulèvent encore de plus nombreuses hypothèses. En présence d'un tel édifice,

(1) Monuments religieux, civils et militaires du Poitou. Première série, Département des Deux-Sèvres; dessins
d'après nature par Baugier, avec un texte explicatif et historique par Charles Arnauld; Niort, 184?, in-4" (page 43 et
Suivantes.
 
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