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ÉGLISE DE SAINT-MILLAN, A SÉGOVIE.

Parmi les églises romanes de l'Espagne et celles de Ségovie en particulier, il en est plu-
sieurs qui présentent, dans leur ensemble, une disposition architectonique sur laquelle nous
avons cru devoir appeler l'attention de nos lecteurs. Cette disposition, qui s'écarte des règles
ordinaires en matière de composition d'églises, semble n'avoir point été très-commune aux XIe
et XIE siècles, et constituer même une modification importante qui méritait de prendre place
dans notre recueil; car, elle fait connaître une de ces combinaisons insolites, ou locales peut-
être , dont firent parfois usage les architectes du Moyen-Age pour la décoration des parois ou
faces extérieures de leurs monuments religieux. Aussi, n'était cette particularité, l'église de
Saint-Millan (*) n'offrirait à l'étude rien de bien remarquable , puisque sa composition s'éloigne
peu d'ailleurs de celle usitée dans les édifices sacrés des XIe et XIE siècles. En etîet, le plan,
par ses dispositions, rappelle assez exactement celles adoptées pendant la période romane, et
son système de construction (2) et de décoration paraît, à très-peu près, le même que celui
pratiqué à cette époque dans presque tous les édifices septentrionaux de la chrétienté. L'intérêt
qui s'attache à ce monument, consiste donc dans la disposition de ces espèces de galeries dont
le développement s'étend, en saillie, sur l'un et l'autre flanc de la basilique.

Quelle était, à l'origine, la destination probable de ces galeries extérieures? Là est la ques-
tion. En l'état présent des études archéologiques, nous ne saurions positivement le dire,
attendu qu'on manque de documents à cet égard, ce qui ouvre tout naturellement le champ à
l'hypothèse. Quoi qu'il en soit, nous avons fait reproduire cette disposition de Saint-Millan,
comme l'une des modifications intéressantes que subirent les églises de certains pays durant
les XE et XIE siècles : modification qui tient probablement à des causes locales ou à des
besoins particuliers qui échappent, et que, faute de renseignements, nous ne savons définir,
mais dont l'intention réelle pourrait vraisemblablement se trouver dans l'une des conjectures,
plus ou moins fondées, que nous livrerons, plus loin, à la sagacité de nos lecteurs.

Toutefois, qu'on nous permette, avant d'aborder cette question, de rechercher d'abord si
cette disposition fut spécialement propre à l'Espagne. Sur ce point, il faut reconnaître que,
bien que sur une moindre échelle, nous la trouvons employée, dès l'empire d'Orient, soit
au Théotocos, de Gonstantinople, ou à l'église de la Vierge, à Mistra ; que, plus tard, on
l'aperçoit en France, à l'église de Saint-Maur-les-Fossés et ailleurs; qu'enfin, au XVE siècle,
l'église conventuelle de Monréale, en Sicile, présente aussi une semblable galerie. Or, de ces
observations, il résulte que, tout en n'ayant point été généralement pratiquée

dans un grand

(') Elle servit primitivement de cathédrale avant la construction de celle actuelle, qui date de la Renaissance.
C) Il ne nous paraît point inutile de signaler ici le petit nombre des baies destinées à éclairer l'intérieur; ce manque
d'ouvertures doit évidemment y produire une teinte sombre et mystérieuse qui porte l'âme au recueillement et a la prière.


 
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