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MOYEN AGE. — XllI» , XIV? ET XV? SIÈCLES. — PORCHES LATÉRAUX.

au-dessus, s'ouvre une large arcade qu'il décora d'un crucifix dont l'agencement devait pro-
duire un grand effet; je dis : devait, parce que le crucifix ne s'y trouve plus; mais, d'après le
rapport des personnes qui l'ont vu et d'après les attaches qu'on y remarque, tout prouve l'exis-
tence ou la certitude de cette composition, abattue par quelque événement. Un fait, assez simple
en lui-même, a pu faire naître l'idée de cette disposition dans l'esprit de notre artiste. On avait
établi, sur la façade d'un certain nombre d'églises, de grandes figures de crucifix, sculptées en
un relief plus ou moins saillant. Cette disposition l'avait sans doute frappé et conduit à en intro-
duire une dans la composition d'un porche ; seulement, et c'est l'une des modifications qu'il y
apporta, il construisit ce porche sur l'un des côtés de l'édifice ; car, pour lui, face latérale ou
façade occidentale était tout un. Il avait imaginé une composition décorative ; elle lui parut
neuve et originale, il chercha l'occasion de l'établir sans s'inquiéter du lieu, et il mit son
crucifix sur l'entrée d'un porche latéral comme il l'aurait vraisemblablement placé, dans les
mêmes conditions s'il lui avait été donné d'en bâtir un à la façade occidentale. Mais, ici, se
présente une des principales particularités de la composition. Ce crucifix ne fut point sculpté sur
le massif d'un mur. Complètement isolé au milieu d'une arcade, il n'y tint que par les parties
inférieure et supérieure de la croix, et cette disposition, aussi neuve que hardie, offrait,
par sa situation dans le vide., un effet remarquable, qui était encore d'une grande légèreté (1).
Du reste, la composition architecturale, de son côté, ne manque pas d'un certain mérite. Selon
nous, cette entrée à deux arcades semble fort bien combinée pour recevoir la croix du cru-
cifix ; puis, cette vaste baie, formant comme un immense cadre, compose un très-convenable
intermédiaire et un solide soutien à ce fronton curviligne, l'un des plus anciens du genre.

Peut-être, ne serait-il pas hors de propos de chercher à se rendre compte des motifs ou des
causes sous l'influence desquels l'artiste chrétien, prêtre ou laïque, semble avoir composé son
œuvre. Pour nous, la composition'de ce porche prouve que son auteur était un de ces hommes
hardis ou novateurs, qui cherchent, dans leur esprit, des effets nouveaux et en dehors des
pratiques ordinaires. Mais, ce qui dénote à nos yeux l'homme supérieur, c'est d'y découvrir une
intention évidente d'avoir voulu et su combiner sa création de manière à faire jouer un
rôle au décor, ce qu'on obtint au porche de Saint-Georges, où 011 le plaça dans une condition
à agir sur ceux qui se rendaient à l'église. En examinant donc cette oeuvre, on y découvre
nettement cette partie du programme de l'artiste, et Ton acquiert la preuve qu'il se proposa pour
but d'opérer sur l'esprit des fidèles; car, à vrai dire, l'architecture semble surtout conçue et
disposée pour faire valoir le grand motif de sculpture, qui était d'offrir un résumé du catho-
licisme dans la figure de Jésus crucifié pour le rachat des hommes; notion que le chrétien doit
avoir toujours présente à la pensée, et, plus encore, lorsqu'il se rend dans le temple. Or,
avec les idées de symbolisme répandues au moyen âge et avec celles de l'action sur les masses
à l'aide de l'iconographie représentée sur tous les points de l'église, or, dis-je, quoi de plus
convenable, pour préparer le fidèle qui vient assister à la commémoration de ce sacrifice.
que la vue de ce grand sacrifice, traduit matériellement par l'art, afin de servir à la fois d'en-
seignement et de modèle!...

(1) II paraît que cette disposition a été reproduite quelquefois sur des points divers et à des dates très-différentes; car,'"
je possède, dans ma collection, une gravure qui prouve qu'au XVII': siècle et dans l'une de nos provinces, on bâtit une
église avec façade-porche dans une donnée absolument identique.
 
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