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Gailhabaud, Jules [Hrsg.]
L'architecture du Vme au XVIIme siècle et les arts qui en dépendent: la sculpture, la peinture murale, la peinture sur verre, la mosaïque, la ferronnerie, etc. (Band 3) — 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.3511#0003
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HABITATION DES VISCONTI, A PAVIE

En établissant sa demeure au sein des villes, le prince ou le seigneur n'entendit point
rejeter ces éléments de défense qui l'avaient naguère protégé contre les assauts et les repré-
sailles; il voulut la pourvoir encore de tout l'appareil militaire, et, dans quelques lieux, on
accumula même tous les expédients que le génie sut inventer pour fortifier ces résidences et
les garantir de l'assaillant. Au reste, la construction des châteaux-palais qu'on établit à
cette époque fournit aux architectes de fréquentes occasions pour trouver et appliquer de
nouveaux moyens. Quant à l'édifice, on l'érigeait, le plus souvent, dans des conditions qui
peuvent se réduire à des données générales : il consistait en un haut bâtiment fortifié, muni
de tours; de larges et profonds fossés, sur lesquels s'abattaient des ponts-levis, l'isolaient
de toutes parts, et, jusqu'aux XIV? et XVe siècles, des murs épais, à parements lisses et nus,
n'offraient à l'assiégeant aucun point vulnérable. Or, ainsi protégé, le maître se crut, dans
sa demeure, à l'abri des coups de main. Telle fut, pendant une partie du moyen âge, la
composition de ces grandes résidences urbaines. Mais, avec le temps, les mœurs s'adou-
cirent et se policèrent; le seigneur, mû par des sentiments plus équitables, mit un terme à
ses exactions; d'autre part, la fin de ces injustices suscita moins de révoltes au peuple
qui pensa moins à la vengeance; enfin, la noblesse comprit le rôle qu'elle était appelée à
remplir. De telles améliorations, produites au sein de la société, durent, comme on le
pense bien, y apporter des changements notables. Les querelles de familles furent moins fré-
quentes; l'aristocratie devint plus humaine, et, dès lors aussi, elle eut moins à se mettre en
garde contre l'attaque venant du dehors. Dès ce moment, une transformation s'opère dans
l'architecture de ces grandes résidences bâties à l'intérieur des villes; on sentit l'inutilité
d'une partie de leurs défenses, et, sous l'empire de ces sentiments, le château revêt une
forme nouvelle. Grâce à des suppressions, devenues nécessaires, on rejette les vieilles tradi-
tions; on donne à l'édifice un aspect moins sombre ou menaçant, et, convaincu des idées de
son siècle, le maître le fait construire dans des conditions bien plus en harmonie avec elles :
les faces ou parois furent donc tout à coup crevées et ouvertes, afin de donner naissance à des
fenêtres dont le but était à la fois de prendre de l'air, du jour et d'avoir vue sur l'extérieur;
ces modifications répondirent beaucoup mieux aux besoins de l'époque. Mais, on ne s'en
tint pas là; car, des changements successifs l'amenèrent, au XVIe siècle, à se voir trans-
formé en de brillants et magnifiques palais, dont plusieurs font, encore aujourd'hui, la
gloire des peuples et des villes qui les possèdent. Un semblable résultat fut la conséquence des
progrès de la civilisation, mais surtout celle des idées ou des conquêtes de la société réagis-
sant à ce point sur l'art et sur l'architecture que tout artiste fut contraint de le traduire ou de
le rendre dans ses œuvres. En de telles circonstances, les hommes de talent et de génie
n'ont jamais fait défaut et surent toujours répondre aux exigences du moment. L'on pour-
rait citer un grand nombre d'exemples à l'appui de celle opinion; mais, l'occasion se pré-
sentera mieux ailleurs. Ici, je me borne à dire et à démontrer que les architectes furent non-
seulement à la hauteur des besoins ou de leur mission, mais que, dans beaucoup de cas, ils
parvinrent même à tirer parti des obstacles et des entraves, ce qui eut positivement lieu au
XIVe siècle, à Pavie, lorsqu'un des membres de la famille Visconli voulut y établir une de
ces résidences. Presque toujours, ces grandes habitations étaient construites en pierre afin
de présenter plus de résistance-et de solidité. Toutefois, en Lombardie, où le calcaire est
rare, on avait l'habitude de le remplacer par l'emploi de la brique. Que fit l'architecte?
 
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