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Gau, Franz Christian
Antiquités de la Nubie ou Monumens inédits des bords du Nil, situés entre la première et deuxième cataracte — Stuttgart, 1822

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https://doi.org/10.11588/diglit.4729#0124
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( i6)

colonie juive qui y apprit sûrement le petit trafic, formait uue corporation
séparée; il est probable que chacun des autres peuples y vivait également en
corps séparé. L'institution des castes, propre aux Egyptiens, s'opposait d'ail-
leurs à une réunion de ce peuple avec les autres en un seul corps municipal.
Bref, les Grecs et les Macédoniens étaient à Alexandrie les seuls citoyens; les
autres habitans formaient diverses communautés. C'est dans le même rap-
port que se trouvaient les Francs aux Soriens dans les villes du royaume
de Jérusalem, les cabildos espagnols des villes d'Amérique aux indigènes;
c'est encore dans le même rapport que se trouvent les habitans anglais de
Bombay et Calcutta aux Indiens. Dans tous ces pays, les colons étrangers,
en venant s'y établir, ne renoncèrent point à la liberté municipale et judi-
ciaire qui leur était indispensable ; les indigènes barbares n'eurent que de
simples juges et une police pour protéger leurs personnes et leurs biens.
Ils ne demandaient pas d'autres institutions et n'auraient pu en faire
usage.

Déjà sous les Ptolémées la constitution municipale avait péri ; les Romains
trouvèrent la ville organisée suivant les coutumes orientales. Le temps où
s'était opéré ce malheureux changement, est probablement le règne du tyran
Ptolémée Physkon, qui fit massacrer et détruire par ses soldats mercenaires
la bourgeoisie d'origine grecque à Alexandrie. (Polybe, cité par Strabon,
XVII, p. 797, D.) Il ne peut donc être question plus tard de cette institu-
tion , de même que sous les trois Ptolémées on n'a pu avoir le projet de
léser la dignité et les droits de cette bourgeoisie.

N° 23. Planche VI. Année 7, Pharmuthi: 228 avril.

Une inscription datée du mois Pharmuthi de la 7e année ne peut être
attribuée, dans tout l'intervalle, depuis l'avènement de Sévère jusqu'à
Philippe, et la chute de la domination romaine, qu'au règne de Sévère ou
Alexandre Sévère ; en effet, quoique Gordien le jeune et Philippe aient
atteint la 7e année, suivant la chronologie égyptienne, le premier périt
pourtant au mois de février de cette année, suivant l'opinion générale que
l'abbé Belley n'a pas réfutée complètement; Philippe périt également dans
les premiers mois de l'année ; or le Pharmuthi est le 8e mois. Dans ce
dilemme nous pouvons donc nous prononcer pour l'époque d'Alexandre
Sévère, puisque outre cette inscription et deux autres, l'une de la 24e année
de Sévère et Caracalla (N° i3), et l'autre de la 12eannée d'Alexandre (N° 25),
il y a une telle ressemblance de formes et d'écriture qu'on ne saurait nul-
lement méconnaître une seule main qui les a écrites. Toutes trois paraissent
d'ailleurs avoir été inscrites au même endroit, l'une au-dessus de l'autre;
N" 25, en bas, celle-ci au milieu, et N° i3 au-dessus; c'est du moins dans
cet ordre qu'elles sont rangées sur la copie de M. Gau.

Ligne 3. xa[l rjfi». Ligne 7. to; la signification de «fclAwN est inexplicable
pour moi. Ligne 8. xaTap/éw? est sûrement une faute de l'original, au lieu de
x«t' àpyououç. Voyez le N° 10. Ligne g, probablement Awcxop[ou]. Les traits
vagues à la fin de la ligne indiquent peut-être la quotité du présent, comme
dans l'inscription de Bruttin à Maharraga.

N° 24. Planche VI. Année 12, Pachon: 233, mai.

Il est évident que la 12e année ne peut être entendue que du règne de
l'empereur Alexandre Sévère, car E. Dioscorus, qui reçoit ici pour la qua-
trième fois la dignité sacerdotale, en avait été revêtu pour la première et
la deuxième fois dans la 18e et la 22e année de Sévère et de Caracalla (Nos 6,
9 et 27), et Alexandre Sévère fut le seul monarque qui, jusqu'à l'époque
de l'anéantissement de la domination romaine dans cette contrée, atteignit
douze ans de règne.

Au-dessus ou à côté de l'inscription il a dû y avoir le chiffre (a), vu
que Macrin marque d'un chiffre chaque monument de son sacerdoce ; pro-
bablement ce nombre a échappé à l'attention de M. Gau.

Les sigles sont à remarquer. Lig. 3, il doit y avoir roy.w. Lig. 4t il manque
après CYNKPIN une petite barre horizontale pour exprimer cuyxpi'v^Tat.] Ligne 7.
[4e]xà. Ligne 8, il faut corriger HB en LIB; ligne 5 et inscription 27. Ligne 8,
il pourrait bien y avoir dans l'inscription IIAXÛ; le jour du mois est sûre-
ment H.

N° 25. Planche VI. Année i4 — 23 4/5.

Ligne 8. [LU]. Ligne 9. M[a]pxou Aù[p]v)[\i]ou. Ligne IO. eù[seêoOç], [i\)r\j]yoùç

On ne pourrait rapporter cette inscription à Caracalla, qu'en comptant
les années depuis l'époque où il participa de la dignité impériale. Mais par-
tout où cet empereur est cité, le nom d'Antonin ne manque jamais, tandis
qu'Alexandre est formellement appelé Marc-Aurèle Sévère, nommément sur
les médailles alexandrines. Les surnoms de Pius Félix lui appartiennent
d'ailleurs autant qu'à Caracalla.

II y a en outre une analogie frappante entre les expressions ovojxaxo; toù Geoù
ijwp ùceêet'aç jpepw : —Ta àva^oOevra /p-/fu.axa; l'adoration du Persepmumès qui,
sans être nommé, est évidemment le dieu à qui s'adresse l'offrande, (com-
parez le N° 48, même pour la somme et pour la dignité d'âpxwp»*^ qm se
retrouve dans notre inscription au lieu du simple sacerdoce du Gomos),

la manière enfin d'amener, dans l'inscription, la mention de l'année; et
entre ce qu'on trouve dans les inscriptions Nos 3o et 34, et le temps des
empereurs Gordien et Philippe. Tout cela s'accorde mieux avec l'année 235
qu'avec celle de 211 dont on ne pourrait au surplus rapporter à Caracalla
seul, que les mois de mars et suivans jusqu'à août.

L'expression ÛTvèp sù«6ua< (écrit par erreur foe&toc), se trouve aussi dans
l'inscription N° 48, sans date.

Ces deux inscriptions s'accordent encore en ce que le présent consiste en
un talent et une autre somme; ainsi donc la monnaie romaine ne circulait
pas alors exclusivement en Egypte; on employait encore l'ancienne monnaie
du talent égyptien en cuivre dont j'ai parlé dans une dissertation sur les ren-
seignemens historiques fournis par les supplémens arméniens à la chronique
d'Eusèbe; car il est évident qu'il s'agit ici d'un talent de bien moindre va-
leur qu'aucun talent en argent, puisque Macrin dont on vante la générosité
inouie, ne paya pour huit dignités sacerdotales que 240 pièces d'or. Il
résulte d'autres inscriptions (Nos 3o, 36) qu'on ne donnait ordinairement
que i5 à 20, ou tout au plus 3o pièces d'or. La valeur d'un talent de ce
genre pourrait donc être d'environ 20 pièces d'or. Il faut espérer que ce
point intéressant sera éclairci à mesure qu'on mettra au jour d'autres actes
publics d'Egypte du temps des empereurs. Le rapport entre le talent et les
pièces d'or aurait, d'après ma supposition, de l'analogie avec la monnaie
romaine, suivant laquelle 20 sequins font 44°o bajoques. D'après la qualité
des médailles impériales d'Alexandrie il est plus que probable que le cuivre
était sous les empereurs, comme sous les Ptolémées, la monnaie courante en
Egypte : de fortes sommes même ne chargeaient pas trop les robustes porte-
faix égyptiens. (Aristoph.)

Dans l'inscription suivante, presque inintelligible, je crois, à la dernière
ligne, trouver indiquée une année du règne d'Alexandre, c'est-à-dire la i3e.

N° 26. Planche VI. Année i3 —23 3/4.

Le nom de celui qui fait l'hommage est, sans contredit, TiOo?,; (N° 19,
ligne 9), mais le reste est fort obscur. Les mots Spowmxi yevapvoç <Wa fe-
raient supposer qu'ils ont été précédés de ceux-ci : wpoçjrnK toû xatvoa Jepcj ta?
Seàç 2p. (N° 19), et que M. Gau a passé une ligne; mais peut-être n'y a-t-il
aussi dans le N° 10 que TrpoçaTr;; 2pou-Ti/io;; et si dans l'inscription ci-dessus
le mot OPCHAACAN est mal écrit, il faut peut-être y chercher ce mot de
rcpoç-aTY,;. Cela ne suffit pas encore pour éclaircir le sens; mais du moins est-il
plus probable qu'il y ait eu Tzçoçd-r.ç que le nom Egyptien Orsès, à moins que
les cinq dernières lettres de OpcviXaffav n'aient contenu le mot ^poç-âV/]; par
abréviation. Les mots xai çavîi &pâc 6 6eoç nm -h )>aTo;«'a sont également très-
obscurs pour moi. On pourrait soupçonner l'existence du Jw' àyaôû dans les
huit dernières syllabes, si dans cette formule on employait im sans apocope.
Mais il est plus probable que les traits à demi effacés de ETirAAEZAvàpou
ont paru à M. Gau être EniAXEEA.

SOUS MAXIMIEN.

C'est au règne de cet empereur qu'appartient l'inscription suivante, por-
tant pour date l'année ire, c'est-à-dire l'été de 235; en effet, Macrin est revêtu
ici pour la cinquième fois de la dignité sacerdotale qu'il avait acquise en
233 pour la quatrième fois; et nous verrons au N° 29 qu'il l'eut pour la
septième fois en juin 240. (M. Gau a passé le monument du sixième sacer-
doce, qui sûrement existe aussi à Gartasse.) Or, l'inscription présente ne peut
pas être renvoyée à l'été 238, iro année de Gordien l'aîné et de ses collègues
Balbin et Pupien, et Gordien le jeune, puisque Macrin a dû recevoir sous
Maximien le nom de Jules qu'il ne porte pas encore ici.

N° 27. Planche VI. Année ire —235.

Dans la ire ligne il doit manquer, après la syllabe NH, une petite
marque d'abréviation pour la syllabe MA. Les lettres AI marquées comme
incertaines hors du champ de l'inscription , à la droite, sont sûrement
le commencement du nom Ai[oaxopo'j] dont les sept dernières lettres sont
devenues tout-à-fait méconnaissables. Ligne 4- <™[(i]ëiou. Ligne 5, au lieu
de H- il faut écrire IH-, le ■ étant ici la sigle pour tu. Ligne 6', vers la
fin ypuc, sans aucun signe d'abréviation, est mis ici et ailleurs pour ypucoO;.
Ligne 7, au commencement, [*.]. Ligne 9. xpw. i[e]. IIATH est le reste de Tra-r/ip
twv lepéiov (voyez le N" 24)- Dans la 7e et 8e ligne, le B (après K et A) ne
signifie point le nombre 2; c'est ici une marque superflue ou une sigle in-
connue, si toutefois l'œil de M. Gau ne l'a pas trompé. L'inscription 24 dit
en termes clairs que la somme de l'offrande pour les trois premières dignités
sacerdotales s'est montée à 60, celle de la dernière dignité à 3o, et non pas
à 62 ni 32 ; il serait hors de propos de changer ici, et de vouloir deux fois
intercaler des chiffres (A après Z et B après A.)

Pour la plus grande intelligence, je transcris ici en toutes lettres les cinq
dernières lignes :

Tû [d* m tû foi (de Sévère et Caracalla), gpm5< *'• xaî (tw) x£<j> (des mêmes)
jrpusoiïç [*'] xaî (tw) |ty> (de Macrin ou Héliogabale ou Alexandre Sévère) #wroC« x',
xal tw iPtw (Alexandre Sévère), xpwoCc V,xaî tw aw (de Maximien), ypu<joa? ié,

7raT[vjp twv UplwvJ,
 
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