DE LA TUNISIE. 19
dans la plaine, une dernière grande digue, qui garantit le
bas pays contre l'irruption subite des crues, et emmagasine
leurs produits dans une série de bassins et de réservoirs
communiquant entre eux par des vannes mobiles. Ainsi di-
minué, saigné pour ainsi dire, l'oued s'écoule vers la mer
sans faire de ravages en hiver, tandis que dans la saison
chaude, au moment où le torrent se dessèche, les vannes
des bassins s'ouvrent et permettent à l'eau recueillie au mo-
ment des fortes crues, de rejoindre leur lit naturel. On
assure de cette manière l'alimentation constante de tout un
système de canaux d'irrigation, dont les ramifications se
subdivisent dans la plaine jusqu'aux rigoles et aux sillons,
amenant à toutes les terres cultivables l'eau qui leur est né-
cessaire.
La distribution en est faite d'ailleurs très exactement
et d'après des lois fixes. Chaque propriétaire a le droit
d'irriguer à son tour et pendant un certain nombre
d'heures. Des règlements fort minutieux, affichés sur la place
publique de chaque village et gravés sur des tables de pierre,
indiquent la part qui revient à chacun, comme on fait encore
aujourd'hui dans les oasis (Règlement de Lamasba). Le sur-
plus, qui deviendrait nuisible, s'il restait stagnant après
imbibition du sol, est repris par un second système de cir-
culation, inverse du premier, qui des sillons aux rigoles, des
rigoles aux fossés, des fossés aux canaux rassemble toutes
les eaux inutiles dans un émissaire commun, et les jette à
la mer.
Le principe est toujours le même : remédier à l'inégale
répartition des pluies entre les saisons, en conservant pour
l'été le superflu de l'hiver. L'application diffère suivant les
régions et donne naissance à des types distincts de travaux
d'irrigation, dont les principaux ont été étudiés et décrits
dans la plaine, une dernière grande digue, qui garantit le
bas pays contre l'irruption subite des crues, et emmagasine
leurs produits dans une série de bassins et de réservoirs
communiquant entre eux par des vannes mobiles. Ainsi di-
minué, saigné pour ainsi dire, l'oued s'écoule vers la mer
sans faire de ravages en hiver, tandis que dans la saison
chaude, au moment où le torrent se dessèche, les vannes
des bassins s'ouvrent et permettent à l'eau recueillie au mo-
ment des fortes crues, de rejoindre leur lit naturel. On
assure de cette manière l'alimentation constante de tout un
système de canaux d'irrigation, dont les ramifications se
subdivisent dans la plaine jusqu'aux rigoles et aux sillons,
amenant à toutes les terres cultivables l'eau qui leur est né-
cessaire.
La distribution en est faite d'ailleurs très exactement
et d'après des lois fixes. Chaque propriétaire a le droit
d'irriguer à son tour et pendant un certain nombre
d'heures. Des règlements fort minutieux, affichés sur la place
publique de chaque village et gravés sur des tables de pierre,
indiquent la part qui revient à chacun, comme on fait encore
aujourd'hui dans les oasis (Règlement de Lamasba). Le sur-
plus, qui deviendrait nuisible, s'il restait stagnant après
imbibition du sol, est repris par un second système de cir-
culation, inverse du premier, qui des sillons aux rigoles, des
rigoles aux fossés, des fossés aux canaux rassemble toutes
les eaux inutiles dans un émissaire commun, et les jette à
la mer.
Le principe est toujours le même : remédier à l'inégale
répartition des pluies entre les saisons, en conservant pour
l'été le superflu de l'hiver. L'application diffère suivant les
régions et donne naissance à des types distincts de travaux
d'irrigation, dont les principaux ont été étudiés et décrits