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distingue les symboles des quatre Evangélistes; aumilieu, l’agneau crucifère,
adoré par deux anges. Ces représentations ne peuvent nous fournir aucun
renseignement sur la date de ces ivoires, non plus que les médaillons de la
seconde plaque, qui représentent les quatre Evangélistes, en buste et tenant
l’évangile, etla main divine ouverte entre deux séraphins.
Les sujets représentés dans la seconde tablette sont assez embarrassants à
expliquer. II est clair que l’on a affaire à deux scènes qui, comme dans la pre-
mière piaque, sefontsuite. Tous lespersonnages portent le costume ecclésiasti-
que. Faut-il voir dans le premier compartiment la remise du diplôme fondant une
abbaye? Faut-il voir dans le second, un fondateur d’ordre monastique dictant
une règle à ses moines? Je me suis arrêté un moment à cette explication, sans
cependant en être satisfait. J’enaitrouvé une autre que je ne considère pas
comme certaine, mais qui cependant présente plus de vraisemblance. Dans
le compartiment inférieur, je crois reconnaître l’ordination d’un lecteur; dans
le compartiment supérieur, l’ordination d’un exorciste. Le texte du Sacramen-
taire de saint Grégoire le Grand va nous servir à faire mieux comprendre
notre pensée. Yoici ce que nous y lisons :
« Ordinatio lectoris. Lector cum ordinatur, faciat de illo verbum episco-
pus ad ptebem, indicans ejus fidem ac vitam atque ingenium; post haec,
spectante plebe, tradat ei codicem de quo lecturus sit, dicens : Accipe et
esto verbi Deirelator, etc. » — « Ordinatio exorcistae. Exorcista cumordi-
natur accipiat de manu episcopi tibeilum in quo scripti sunt exorcismi,
dicente sibi episcopo : Accipe et habeto potestatem imponendi manum
super energumenum sive baptizatum sive catechumenum 1. »
Remarquons d’abord que rien dans le costume ne s’oppose à ce que l’on voie
un évêque dans le personnage assis, barbu et chauve, tenant un iivre, que
l’on voit dans le compartiment inférieur, et dans le personnage remettant
un rouleau à un ecclésiastique que l’on voit dans le compartiment supé-
1. 5. Creijorii Magni sacramentorum liber (éd.
Migne, Patrologie laline, t. LXXVIII, c. 218 et
219). — Si nous ne rapportons pas ici les textes
d’Isidore, d’Alcuin et d’Amalarius sur le mème
sujet, c’estqu’ilsn’ajouteraientrien à notredémons-
tration ; ils nefunt que répéter les termes du Sacra-
mentairedeS. Grégoire, en y ajoutant des commen-
taires.
distingue les symboles des quatre Evangélistes; aumilieu, l’agneau crucifère,
adoré par deux anges. Ces représentations ne peuvent nous fournir aucun
renseignement sur la date de ces ivoires, non plus que les médaillons de la
seconde plaque, qui représentent les quatre Evangélistes, en buste et tenant
l’évangile, etla main divine ouverte entre deux séraphins.
Les sujets représentés dans la seconde tablette sont assez embarrassants à
expliquer. II est clair que l’on a affaire à deux scènes qui, comme dans la pre-
mière piaque, sefontsuite. Tous lespersonnages portent le costume ecclésiasti-
que. Faut-il voir dans le premier compartiment la remise du diplôme fondant une
abbaye? Faut-il voir dans le second, un fondateur d’ordre monastique dictant
une règle à ses moines? Je me suis arrêté un moment à cette explication, sans
cependant en être satisfait. J’enaitrouvé une autre que je ne considère pas
comme certaine, mais qui cependant présente plus de vraisemblance. Dans
le compartiment inférieur, je crois reconnaître l’ordination d’un lecteur; dans
le compartiment supérieur, l’ordination d’un exorciste. Le texte du Sacramen-
taire de saint Grégoire le Grand va nous servir à faire mieux comprendre
notre pensée. Yoici ce que nous y lisons :
« Ordinatio lectoris. Lector cum ordinatur, faciat de illo verbum episco-
pus ad ptebem, indicans ejus fidem ac vitam atque ingenium; post haec,
spectante plebe, tradat ei codicem de quo lecturus sit, dicens : Accipe et
esto verbi Deirelator, etc. » — « Ordinatio exorcistae. Exorcista cumordi-
natur accipiat de manu episcopi tibeilum in quo scripti sunt exorcismi,
dicente sibi episcopo : Accipe et habeto potestatem imponendi manum
super energumenum sive baptizatum sive catechumenum 1. »
Remarquons d’abord que rien dans le costume ne s’oppose à ce que l’on voie
un évêque dans le personnage assis, barbu et chauve, tenant un iivre, que
l’on voit dans le compartiment inférieur, et dans le personnage remettant
un rouleau à un ecclésiastique que l’on voit dans le compartiment supé-
1. 5. Creijorii Magni sacramentorum liber (éd.
Migne, Patrologie laline, t. LXXVIII, c. 218 et
219). — Si nous ne rapportons pas ici les textes
d’Isidore, d’Alcuin et d’Amalarius sur le mème
sujet, c’estqu’ilsn’ajouteraientrien à notredémons-
tration ; ils nefunt que répéter les termes du Sacra-
mentairedeS. Grégoire, en y ajoutant des commen-
taires.