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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0077

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- 69 —

à Lambèse, y ont contribué. On empierre
des routes avec des inscriptions ; on con-
struit descasernes dans des ruines antiques.

» II y a une trentaine d’annéès, M.
Léon Renier fit un recueil de quelques
milliers d’inscriptions romaines trouvées
en Algérie. On n’en retrouve pas le tiers
aujourd’hui. Wilmanns, chargé pour le
compte de l’Académie de Berlin de compo-
ser le tome VIII du Corpus inscriptionum
latinarum, a raconté, en termes qui ne
sont pas à notre honneur, cette dévasta-
tion. Son successeur, M. Schmidt, qui a
traversé l’Algérie cette année même, ne
nous traite pas moins durement. Il'ne faut
pas oublier que le marbre précieux connu
sous le nom de Vénus de Gherchell a été
sauvé , par hasard, sur la charrette qui
l’emportait au four à chaux, avec beaucoup
d’autres.

» On a cité, dans la discussion qui s’est
engagée à ce propos à la Sorbonne, l’exem-
ple que nous donne l’Italie. L’Italie trouve
des millions pour exécuter l’immense
fouille du Palatin et du Forum. Elle en
trouve encore pour entretenir cette grande
administration des Scavi e Monumenti,
qui, dirigée par un savant illustre, séna-
teur, embrasse le royaume tout entier sous
une surveillance efficace , enregistre toutes
ies découvertes , veille sur tous les monu-
inents, fouille , travaille et assurera avant
peu à l’Italie une place importante dans
les sciences arcbéologiques.' Nos voisins
ont trouvé dans chaque commune un
homme dévoué, désintéressé, qui accepte
les fonctions « d’inspecteur des antiquités
et monuments , » fonction honorable, mais
gratuite. Magistrat et armé du droit de
dresser procès-verbal, l’inspecteur n’a pas
besoin d’être un savant, on ne lui demande
que du zèle : il suffit qu’il surveille et
renseigne l’administration.

» G’est une institution analogue que
M. de la Blanchère voudrait voir établir en
Afrique. Dès demain, selon lui, elle
pourrait fonclionner, sans frais. II suffi-
rait, pour commencer, d’un commissaire
général pour toute l’AIgérie, et d’un com-

missaire dans chaque unité territoriale. Ce
commissaire n’aurait d’autre fonction que
d’avertir l’administration centrale de la
découverte d’une inscription ou d’un objet
d’art, ou d’une ruine ; découverte faite tel
jour, à tel lieu , puis d’assurer la conserva-
tion de l’objet découvert. L’administration
prendrait ensuite les mesures nécessaires
pour vérifier, pour étudier, et, s’il y avait
Jieu, pour acquérir. Plus tard, viendraient
des commissaires provinciaux et un per-
sonnel de gardes.

» En outre, dès à présent, on pourrait,
selon M. de la Blanchère, tirer des musées
d’Algérie un meilleur parti. IIs sont, pour
la plupart, mal hypothéqués. Le musée
d’Alger n’a ni local convenable ni cata-
logue sérieux. II suffirait de placer ces
musées sous une direction unique pour
réaliser un premier progrès. C’est là une
queslion d’honneur national autant que de
science.

» Un dernier mot. La Tunisie, le pays
de Carthage, de Zama, de Leptis, de tous
ces noms célèbres dans l’histoire dumonde,
est plus riche que l’Algérie même en beaux
restes de l’antiquité. Depuis notre protec-
torat, on s’est beaucoup occupé d’elle ;
nombre de missions y ont été envoyées, ou
y travaillentencore, qui obtiennent de pré-
cieux résultats. Mais là aussi n’a-t-on pas
détruit? N’y a-t-il pas eu des monuments
endommagés ou inême saccagés, pour en
retirer des pièces de sculpture, et n’a-t-on
pas taillé, de ci, de là, des dessus de guéri-
dons dans de belles mosaïques ? Ces légers
dommages ne sont rien au prix de ceux
dont l’Algérie a souffert. Mais pourquoi ne
pourvoyons-nous pas au service des anti-
quités, créé jadis par un acte s|iécial du
bey, comme aux autres services de la
Régence ? La France a donné à l’Egypte
un jeune et illustre savant qui, placé à la
tête du service égyptien des antiquités,
après Mariette, y rend de grands services.
Pourquoi n’y aurait-il pas place pour un
autre Maspero en Tunisie, où nous sommes
les maîtres, en Algérie, où nous sommes
chez nous ? »
 
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