DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Molinier, Emile: Aiguière en bronze représentant un Centaure
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24675#0171
AIGUIÈRE EN BRONZE REPRÉSENTANT UN CENTAURE
(Planche 22.)
Tout le monde connaît ces belles aiguières en bronze ou en laiton dont
d’assez nombreux échantillons figurent dans les musées et dans les collections
particulières. Elles datent quelquefois du xue siècle, le plus souvent du xnT ou
du xive siècle et on les désigne sous le nom de dincuiderie, ce qui ne veut pas dire
grand’chose, car si Binant s’est, au Moyen-Age, acquis une réputation méritée
par ses œuvres de cuivre ou de bronze, bon nombre de pièces qui se trouvent
dans les vitrines de nos musées ont une tout autre origine : beaucoup de ces
chandeliers aux formes bizarres, de ces aiguières en forme de lion ou de
cavalier sont allemandes1; quelques-unes même viennent de plus loin et sont
d’origine orientale, par exemple cette aiguière en forme de paon, ce vase de
Yœuvre Salemon qu’a décrit Longpérier1 2 et que possède le Louvre; et il ne
me semble pas douteux que des animaux de bronze de provenance arabe du
genre de celui qui se trouve maintenant au Campo Santo de Lise, et qui
décorait autrefois le faîte du dôme de cette ville, ont pu dans bien des cas
inspirer nos artistes occidentaux et leur servir de modèles3. Quoi qu’il en soit,
bon nombre de ces monuments ont été publiés, et avec raison, car ce sont, en
général, de bons spécimens de l’art de fondre le bronze au Moyen-Age; celui
que nous publions aujourd’hui4 me paraît être, lui aussi, très digne
1. C’est ce qu’a fait remarquer avec beaucoup de
raison M. Victor Gay dans son Glossaire archéolo-
gique , au mot Dinanderie.
2. Vase arabo-sicilien de l'œuvre Salemon, Revue
archéologique, 1865; Œuvres de Longpérier publiées
par G. Schlumberger, 1.1, p. 442.
3. Publié parMorrona, Pisa illustrata, 1.1, pl. I,
4 Disons tout de suite ici que cette pièce n’est
pas absolument inédite; elle fait partie du Musée
National hongrois et a figuré à l’Exposition d’or-
fèvrerie qui a eu lieu à Budapest en 1884. On
trouvera dans le catalogue de cette Exposition (A
Magyar tdrléneti otvdsmü-kiallilas lajslroma), 2!'
partie, p. 11 , n° 54, une description sommaire
de cet objet, et une gravure à la page ix de
l’appendice du même catalogue.
Gazette archéologique — Année 1885.
21
(Planche 22.)
Tout le monde connaît ces belles aiguières en bronze ou en laiton dont
d’assez nombreux échantillons figurent dans les musées et dans les collections
particulières. Elles datent quelquefois du xue siècle, le plus souvent du xnT ou
du xive siècle et on les désigne sous le nom de dincuiderie, ce qui ne veut pas dire
grand’chose, car si Binant s’est, au Moyen-Age, acquis une réputation méritée
par ses œuvres de cuivre ou de bronze, bon nombre de pièces qui se trouvent
dans les vitrines de nos musées ont une tout autre origine : beaucoup de ces
chandeliers aux formes bizarres, de ces aiguières en forme de lion ou de
cavalier sont allemandes1; quelques-unes même viennent de plus loin et sont
d’origine orientale, par exemple cette aiguière en forme de paon, ce vase de
Yœuvre Salemon qu’a décrit Longpérier1 2 et que possède le Louvre; et il ne
me semble pas douteux que des animaux de bronze de provenance arabe du
genre de celui qui se trouve maintenant au Campo Santo de Lise, et qui
décorait autrefois le faîte du dôme de cette ville, ont pu dans bien des cas
inspirer nos artistes occidentaux et leur servir de modèles3. Quoi qu’il en soit,
bon nombre de ces monuments ont été publiés, et avec raison, car ce sont, en
général, de bons spécimens de l’art de fondre le bronze au Moyen-Age; celui
que nous publions aujourd’hui4 me paraît être, lui aussi, très digne
1. C’est ce qu’a fait remarquer avec beaucoup de
raison M. Victor Gay dans son Glossaire archéolo-
gique , au mot Dinanderie.
2. Vase arabo-sicilien de l'œuvre Salemon, Revue
archéologique, 1865; Œuvres de Longpérier publiées
par G. Schlumberger, 1.1, p. 442.
3. Publié parMorrona, Pisa illustrata, 1.1, pl. I,
4 Disons tout de suite ici que cette pièce n’est
pas absolument inédite; elle fait partie du Musée
National hongrois et a figuré à l’Exposition d’or-
fèvrerie qui a eu lieu à Budapest en 1884. On
trouvera dans le catalogue de cette Exposition (A
Magyar tdrléneti otvdsmü-kiallilas lajslroma), 2!'
partie, p. 11 , n° 54, une description sommaire
de cet objet, et une gravure à la page ix de
l’appendice du même catalogue.
Gazette archéologique — Année 1885.
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