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ont rendu des ordonnances qui diminuent
de trois kreutzers la valeur mone'taire des
e'cus de France, re'duction ä peu-pres e'qui-
valente ä 2 s. 7 den. de notre monnoie.
Quoique cette re'duftion ne puifle porter
aucun pre'judice au commerce du Roiaume,
& qu’une ope'ration tendante a y faire ren-
trer les monnoies d’argent ä plus bas prix
qu’elles n’en sont sorties, ne puisse etre de'-
savantageuse qu’au pays qui les perdroit,
(comme les ne'gocians ü'Allemagne Pont
fort bien observe' dans la Requete qu’ils ont
pre'sente'e ä l’assemble'e des Cercles du Haut-
Rbin ); cependant pour l’honneur de nos
fabrications mone'taires, & par une suite
de l’attention de Sa Majeste' ä y maintenir
la plus scrupuleuse iide'lite', il a paru con-
venable de ve'risier si le reproche d’affoiblis-
sement que l’Essäyeur de Fraucfort a cru
pouvoir faire ä nos e’cus, notamment ä ceux
fabrique's en 1784 & 1785, avoit quelque
fondement. En conse'quence, ou a fait
faire ä l’hötel des monnoies de Pari/, des
essais tres-exafts, & qui ont e'te' re'pe'te's
avec le plus grand soin.
Par le premier essai, en date du 12 Jan-
vier dernier, les contre-parties d’e'cus choi-
sis par le Sieur Eberle, qui nous avoient e’te4’
envoie'es de Francfort, & sür lesquelles deux
Essayeurs ont ope're se'pare'ment, ont e'te'
reccnnues avoir. toutes un grain & detni
ou deux grains de fin de plus que ne leur
avoit attribue' son raport ossiciel du 15 De'-
cembre 1785. On en a encore les echan-
tillons.
Un deuxieme essai a e'te' fait le 1 Fe'vrier,
par le Sieur Rade, Essayeur de la monnoie de
Paris, en pre'sence du Sieur de Bourddois,
Procureur-Ge'ne'ral de la Cour des mon-
noies, & du Sieur Tillet, Membrö de l’Äca-
de'mie des Sciences, Inspefteur-ge'ne'ral des
Essäis de France. On avoit pris au hasard
dans differentes caisses 150 e'cus de 6 livres
fabrique's dans les differentes monnoies du
Roiaume, pendant les anne'es 1784 & 1785.
11 est re'sulte' de l’essai un titre commun de
10 deniers 21 grains & de grain, par
conse'quent un peu au-dessüs de celui qu’a
constamment prescrit la Loi mone'taire qui
n’a peint varie' en France depuis 1726. On
a conserve' les boutons d’essai, ainss que les
lamesdont ils ont e'te' tire's; elles sont e'ti-
quete'es sous les nume'ros cite's au proces-
verbal de cet essaio
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Enfin, il a e'te' proce'de avec encore plus
de solemnite' a un troilieme essai, qui a e'te'
fait par les plus habiles Essayeurs de Paris,
en pre'sence.du Procureur-ge'ne'ral de la Cour
des monnoies, de l’lnfpecteur-ge'ne'ral des
Essais, du Sieur Danti, luspessteur des fa-
brications mone'taires , & de plusieurs Ban-
quiers conssde'rables de la capitale, cboisis
parmbceux qui ont le plus de relation avec
PAllemagne, tels que les Sieurs Girardot 9
Rillet, Sertorius; les Sieurs Haller & Tour-
ton y aiant aussi e'te' invite's. On s’e'toit
procure' dans differentes cajsses publiques
de Paris une grande quantite' d’e'cus fabri-
que's en 1784 & *785 5 011 en a pris au ha-
sard 4 a 500, en observant seulement qu’il
y en eut de toutes les monnoies du RoJau-
me. Les essais sür des portions de ces e'cus
qui ont e'te nume'rote'es, ont e'te' faits ä
la coupelle, avec la plus scrupuleuse pre'-
cilion , par les Sieurs Befnier, Essayeur-ge'-
neral, & Racle, Essäyeür particuüer; un
seul e'cu s’est trouve' n avoir que 10 deniers
20 grains, un autre 10 deniers 21 grains
foibles; tous les autres avoient au-delä de
10 deniers 21 grains ; plusieurs e'toient ä 10
deniers 22 grains ou au-dessüs;. il s’en est
meme trouve' un ä 10 deniers 23 grains &
un quart; mais ce qu’il suffit dobserver,
e’est que le titre commun de tous les essais,
constate' par le proces-verbal signe' de tous
les assistans qui ont suivi les de'tails de l’o-
pe'ration avec la plus grande attenrion, &
ont de'clare' en etre parfaitement satisfaits,
se trouve etre de 10 deniers 21 grains &
8/13, par conse'quent plus sort de plus de
deux tiers de grain que celui de la Loi, qui
n’est que de 10 deniers 21 grains.
La fide'‘ite' de nos monnpies d’argent &
des fabrications de 1784 & 1785 , est donc
authentiquement de'montre'e; les soup^ons
qu’on a voulu faire naitre en Allemagne ä
leur e'gard sont sans fondement, & si l’Es-
sayeur de Francsort deiiroit s’en aslürer en-
core davantage , il peut venir lui-mdme ou
envoier ici teile personne qu’il voudra pour
ope'rer sür nos e'cus, avec ses agens chimi-
ques. 11 n’auroit pas pre'sente aux Cercles
de l’Empire des raports inexacts qui ont oc-
cassonne des re'solutions errone'es, s’il avoit
bien voulu consideher qu’une partie de lin-
got, sortant d’une fonte qui n’auroit pas
ete' asie's bralie'e, peut comporter plus de
fin qu’une autre partie du meme lingot;