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Gazette de Cologne — 1787

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Avril (XXVII - XXXV)
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https://doi.org/10.11588/diglit.47671#0260
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Le Comte à'Espilfy a distribué des présens,
tant pour lui, qu’au nom du Consul ; mais
ces présens n’ont pas été du goût de nos
Barbaresques avides;- un nombre considérâ-
ble d’entr’eux les ont même resusés, d’au-
tres les ont pris & mis en pièces; le pre-
mier Cafiithîar suFtout 3'est diftingne par fa
brutalité' ; H avoit reçu une paire de pilto-
lets S*ùn canor? de fusit, il a tout cafîé en
mille pièces: le Consul s’est excusé sur le
peu de valeur de’ ces présens, & a alluré,■
que le Roi avoit donné l’argent né ce ss air e,
peur que ces préfens répondirent « Jb libéra*
lité, & au defir de ceux qui s'attendaient à
les recevoir: Le Consul ajouta, qidil voioit
clairement 'que le Roi sort Maître avoit été
trompé h’ volé.
Le 24, le CommandaTit EspagnoT, acedm-
pagne des autres ossiciers & de Mr le Com-
te à'EJpilty, s’étant rendu chés le Dey pour
avoir leur audience' de congé, Mr le Com-
te d'Efpilly fut grossierement insulté par le
Dey; il l’apeîla Vagabond T Voleur, împa-
sieur &c ; le Dey, crainte que le Comte ne
le comprit pas exactement, ordonna à son
interprète dé lui traduire toutes- ces belles
Epithètes le plus littéralement possible; le
Dey ajouta, remettes l’a lettre, que je vous
ai confiée pour le Roi rf’Espagne, au Consul
qui la lui fera parvenir f & vous résérés ici,
jufqu'à ce que vous niés payé tout l'argent que
isous devés à ceux que vous aÿés voïé. Ce-
pendant, le Dey résse'chssiànt un moment,
reprit avec beaucoup- de véhémence ; va-t-
en au diable z & se- tournant vers le Com-
mandant & le Consul Espaguols, il les char-
gea de rendre compte au Roi de cette scene,
ajoutant, que de son cdté’, il écrirait aufli à
Sa Majefié Catholique: le 25, bon matin,
le Dey envoi'a à Mr le Comte ù'Espilly un
Chaoux-Maure, po-wr lui lignifier l’ordre de
quitter la ville sur le champ, & de lui' ré-
péter la Litanie des sôttises, qu’il lui avoit
dites la veille; à peine, le Comte à'Efpitly
étoit-H à bord, que le Dey envois dire au
Consul, qu'il devait donner caution pour les
dettes du Comte /f’Espilly, qn'autrement il le
serait atteler s la charrue dh* le serait travail-
ler avec la chaîne au pié ; le Consul promit
& s’engagea de tout payer. Ces dettes pro-
viennent des sommes, que le Comte à'Es-
pilly avoit promises aux Grands de la Cour d u
Dey, pour les engager à favoriser, de tout
leur crédit, sa négociation de paix,

On affure q®e Mr le Comte à'Esptfiy nr8
acquitté que peu des promesses magnifiques
qu’il avoit saites; le Consul a fait raport da
tout à la Cour â'Efpagne & Mr à'Espdly e&
repasse à Madrid pour y rendre compte à
son tour, de cette scene très désagréable
pour lui : on doit espérer, que ce négo-
ciateur se justisiera pleinement des repro-
ches du Dey; l’avarice & l’avidité des Bar-
baresques est connue ; & cela feul prouve
que Mfà’Espilly n’a pas- le plus petit re-
proche à se faire.
La Pelle fait tous les jours des ravages
cruels ; ce fléau devient de plus en plus
terrible; il meurt tous les jours plus de 50
personnes : le Pere-Diresteur & l’apothi-
caire de l’hôpital en sont morts : on craint
que l'a mortalité ne sort encore- plus grande
en Avril & en Mai,
De Paris , le to Avril.
Les Nouvellistes perséverent à penser ,
d’après certaines instructions, qu’il y a eu,
de la part des Bureaux de Msgrs le Du©
d'Orléans , îe Prince de Condé & le Prince
de Contt,• les plus sorts- arrêtés , étrangers
aux questions, qu’il s’agit de traiter. Ces
arrêtés , s’il saut en croire les notes cou-
rantes , sont des recueils de plaintes & de
perfonnalités , qu’il faudrait prouver, &
qui ne sont point du tout dans les objets,
mis fous les yeux des Confnltés. On dit
même qu’elles n’y ont pas le moindre ra-
port. Oh ajoute que S. M. pourroit faire
enjoindre- aux Assemblés de s’occuper feu-
lement de l’examen des projets , qui leur
ont été communiqués, & qu’ensuite, El-
le daignera écouter leurs représentations ,
& y faire justice d’après des afsections prou-
vées. On cite à cet egard l’anecdote de
Charles XIIX qui, aiant vû la peur d’un Se-
crétaire , à l’aspeéi d’une bombe , tombée
sur l’apartement, voiiin du Cabinet où ce
Prince lui diétoit une lettre , lai dit d’un
air tranquille .- Qùs-a-t*il donc ! pour*
quoi décrivez - vous pas. Le Secrétaire ne
put répondre que ces mots: Eh, Sire, la
bombe ! Eh bien / reprit le Roi, qu'a de com-
mun la bombe avec la lettre que Je vous dic-
te? continuez. Cette réponi’e est apliquable
fans doute aux circonstances actuelles ,
dans le seus figuré ; & l’on croit qu’elle
ne manquera pas d’être faite , si déjà elle
ne l’a pas été. Le Clergé soutient dans le
monde qu’à l’époque , où 1a Nation p.aça
 
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