(
distriWes selon les lieux communs , qui
peuvent servir dans quclque occasion, ou
il s’agit d’amplifier le discours , & de lui
donner quelque apparence, Fans se mettre
en peine de nous donner une balance ne-
cessaire pour peler ces apparences , & pour
former lä-desius un jugeraent solide. Je
tiens que la recherche des degres de pro-
babilite seroit tres importante, & quelle,
nous manque cncore ; c’est un grand dc-
fatit de nos Logiques. Je ne sais si i’art
d’cstimer les vraisemblances , ne seroit pas
plus utile qu’une bonne partie de nos seien-
ces demonstratives , & j’y ai pense plus
d’une sois 33.
Wolf a fait souvent les meines ressexions;
il avoit meme promis de donner une Lo-
gique des vraifemblances; mais dans le
cours de plus d’un siecle qui s’est ecoule
depuis que Leibnitz a fait ces premieres
bnvercures; il n’a paru que des fragments,
des ecbantillons , pour ainsi dirc , de cet
art, don’t la reunion est encore rnsüffisante
pour former un corps de Dotftrinc pr®-
prement dite. Les appücations ont ete
faites relativement aus objets , dopt le cal-
cul a pu s’cmparer , comme les jeux de
hasard , les assurances des vaideaux , les
Loterics ou les Toncincs ; mais il y cq
auroit d’autrcs ä faire , plus immediatement
relatives au bien de la socicrc, par exem-
plc , celles qui se rapporteroient ä la Ju-
risprudence criminelle , & qui mettroient
pour jamais- les Juges a l’abri du danger si
rcdoutablc pour l’humanite de condamner
des innocents.
Il est donc de fait qu’aujourd’hui cn-
corc nous manquons d’une theorie des
vraisemblances j le celcbre Moscs Mendel-
sohn l’a formellement aveue dans sesecris
philosophiqucs; il n’existe que les calculs,
dont nous avons parle, ou de simples ob-
seryations detachecs , ou des especes de de-
couverres isolees , qui ne remontent point
a des iprincipes cömmuns , a des notiors
primitives, d’oti l’on puisse deduire les cas
quelconques, qui sont adiijettis aux leix
de la vraisemblancc. L’histoire & la re-
66 )
Beaux-Arts , la Dostrinc meme du Beau ;
n’ont rien qui approche de la rigucur dc-
monstrative. La physique & la medecine
sont , pour ainfi-dire , un tissu de vraisem-
blances. Les vicisfitudes qui concernent
la fameuse pratique de l’inocularion , of-
frent une veritable echelle, cd l’on a vu
la vraisemblancc , tantot s’accroitre , tan-
tot diminucr. Qu’est-cc que la .psycholo-
logie , & tout ce qu’on peut dirc sür
l’ame , son origine , son elsence , son Union
avec le corps , sa preeexistcnce & sa pos-'
exissence i sa liaison indissoluble avec uti
corps organise , &c. ? Ou si l’on veut ss
tourner du cötc moral , quel fond peut-
on faire sür les ralents-dc l’csprit , les
qualites du coeur , les vertus ? Tour celä.
n’a-t-il pas fourni la maticrc d’autant de
problemes ? Et a-r-on jaraais donne i’cn-
tiere solution de ces problemes ? Il n’eft
donc pas surprenant qu’un charnp si vaste,
& ä tant d egards ausii inculte, ait etonnc
& dacourage ceux qui ont pense ä sa cul-
ture ?
Nous laissdns aux Lcfteurs curieux de ces-
matieres , 1c soin d’erudier eux meines l’ou-
vrage de M. froemmichcn , & de voir
julqu’od il a conduit une entreprile , donc
il semble avoir cois^u de justes idees. Il
nous paroit qu’il a tracc une analysc alsez
complette de ce qu’il y auroit ä faire ,
mais qu’il est encore tres ^loigne dc l’a-
voir fair. Il est dans le cas de celui qui
auroit dessine le cancvas d’une tapisserie,
& qui n’auroit ni les laines > ni les ma-
tieres pour travailler..
POLITIQUE MORALE.
T.epns de morale, de politique & de
droit public , puisees dans 1‘h.iftöire de no-
tre Monarchie , ou nouveau plan d’etude
de l'hisioire de France, red ge par les or-
dres & d’apres les vues de seu Mgr. le
Dauphin, pour 1’inßruttion des srinces ses
sils : A Fersailles , de l’imprimc—
rie du Departement des affaires etrangeres,
& d Paris eher Moutard Libraire, rue duv
ligion meme, n’ont pourtant pas d’autres
fondements.
La cücique » toutes les theories des
Hurepoix. in-i°.
L’histoire est l’ecole des iR.ois; c’est sous
ce p©i»t de vue qu’oa leuvisage danscett»
distriWes selon les lieux communs , qui
peuvent servir dans quclque occasion, ou
il s’agit d’amplifier le discours , & de lui
donner quelque apparence, Fans se mettre
en peine de nous donner une balance ne-
cessaire pour peler ces apparences , & pour
former lä-desius un jugeraent solide. Je
tiens que la recherche des degres de pro-
babilite seroit tres importante, & quelle,
nous manque cncore ; c’est un grand dc-
fatit de nos Logiques. Je ne sais si i’art
d’cstimer les vraisemblances , ne seroit pas
plus utile qu’une bonne partie de nos seien-
ces demonstratives , & j’y ai pense plus
d’une sois 33.
Wolf a fait souvent les meines ressexions;
il avoit meme promis de donner une Lo-
gique des vraifemblances; mais dans le
cours de plus d’un siecle qui s’est ecoule
depuis que Leibnitz a fait ces premieres
bnvercures; il n’a paru que des fragments,
des ecbantillons , pour ainsi dirc , de cet
art, don’t la reunion est encore rnsüffisante
pour former un corps de Dotftrinc pr®-
prement dite. Les appücations ont ete
faites relativement aus objets , dopt le cal-
cul a pu s’cmparer , comme les jeux de
hasard , les assurances des vaideaux , les
Loterics ou les Toncincs ; mais il y cq
auroit d’autrcs ä faire , plus immediatement
relatives au bien de la socicrc, par exem-
plc , celles qui se rapporteroient ä la Ju-
risprudence criminelle , & qui mettroient
pour jamais- les Juges a l’abri du danger si
rcdoutablc pour l’humanite de condamner
des innocents.
Il est donc de fait qu’aujourd’hui cn-
corc nous manquons d’une theorie des
vraisemblances j le celcbre Moscs Mendel-
sohn l’a formellement aveue dans sesecris
philosophiqucs; il n’existe que les calculs,
dont nous avons parle, ou de simples ob-
seryations detachecs , ou des especes de de-
couverres isolees , qui ne remontent point
a des iprincipes cömmuns , a des notiors
primitives, d’oti l’on puisse deduire les cas
quelconques, qui sont adiijettis aux leix
de la vraisemblancc. L’histoire & la re-
66 )
Beaux-Arts , la Dostrinc meme du Beau ;
n’ont rien qui approche de la rigucur dc-
monstrative. La physique & la medecine
sont , pour ainfi-dire , un tissu de vraisem-
blances. Les vicisfitudes qui concernent
la fameuse pratique de l’inocularion , of-
frent une veritable echelle, cd l’on a vu
la vraisemblancc , tantot s’accroitre , tan-
tot diminucr. Qu’est-cc que la .psycholo-
logie , & tout ce qu’on peut dirc sür
l’ame , son origine , son elsence , son Union
avec le corps , sa preeexistcnce & sa pos-'
exissence i sa liaison indissoluble avec uti
corps organise , &c. ? Ou si l’on veut ss
tourner du cötc moral , quel fond peut-
on faire sür les ralents-dc l’csprit , les
qualites du coeur , les vertus ? Tour celä.
n’a-t-il pas fourni la maticrc d’autant de
problemes ? Et a-r-on jaraais donne i’cn-
tiere solution de ces problemes ? Il n’eft
donc pas surprenant qu’un charnp si vaste,
& ä tant d egards ausii inculte, ait etonnc
& dacourage ceux qui ont pense ä sa cul-
ture ?
Nous laissdns aux Lcfteurs curieux de ces-
matieres , 1c soin d’erudier eux meines l’ou-
vrage de M. froemmichcn , & de voir
julqu’od il a conduit une entreprile , donc
il semble avoir cois^u de justes idees. Il
nous paroit qu’il a tracc une analysc alsez
complette de ce qu’il y auroit ä faire ,
mais qu’il est encore tres ^loigne dc l’a-
voir fair. Il est dans le cas de celui qui
auroit dessine le cancvas d’une tapisserie,
& qui n’auroit ni les laines > ni les ma-
tieres pour travailler..
POLITIQUE MORALE.
T.epns de morale, de politique & de
droit public , puisees dans 1‘h.iftöire de no-
tre Monarchie , ou nouveau plan d’etude
de l'hisioire de France, red ge par les or-
dres & d’apres les vues de seu Mgr. le
Dauphin, pour 1’inßruttion des srinces ses
sils : A Fersailles , de l’imprimc—
rie du Departement des affaires etrangeres,
& d Paris eher Moutard Libraire, rue duv
ligion meme, n’ont pourtant pas d’autres
fondements.
La cücique » toutes les theories des
Hurepoix. in-i°.
L’histoire est l’ecole des iR.ois; c’est sous
ce p©i»t de vue qu’oa leuvisage danscett»