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Gazette universelle de littérature — 1776

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[Num. 1-10]
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https://doi.org/10.11588/diglit.44756#0071
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leffe, d’tmpudicite
bathier trouve cet alliage etonnant dans le
meine komme ; mais l’histoire Orientale
n’en fournit que trop de preuves ; la bar-
barie & la mollelTe se tröuvent souvent
reunies dans le despote. Le luxe de sa ta-
ble etoit extraordinaire , & on n’en se-
ra pas surpris , puisqu’il noutrissoit ses
chiens de foie d’oies, & les lions de sa
menagerie avec des perroquets & des fai-
sans. Un de scs moindres soupers coutoic
toujours 10© mille sesterces. Ses göuts
etoient extraordinaires ; il prenoit sou-
vent un seul repas dans cinq maisons
differentes , situees en divers quartiers ,
Sc chacune devoit fournir son service ; il
alloit ainsi de l’une ä l’autre, & un dincr
duroit souvent un jour. S’il se trouvoit pres
de la mer, iine vouloir pas qu’on servit un
seul poisson sür sa table; s’il s’en trouvoit
£loigne, eile devoit en etre chargee. Il
semble qu’un mets ne lui dtoit agreablc
que par le pnx qu’il coütoit. Le luxe de
Les habillements etoit au moins egal ä
celui de sa table ; ses tuniques Etoient d'd-
toffes d’or, enrichies de pierreries , dont
le poids etoit si considerable, que freqemment
il s’en plaignoit, en disan: qu’il succom-
boit sous le fardeau de sa magnificence.
Il semble que les hommes d’une pareille
trempe sentent combien ils doivent etre
odieux; sans cela pourquoi se defieroient-
ils de tout le tnonde, & craindroient-ils
d’etre asiassmes. Heiiogabale previtr qu’il
le seroit töt ou tard ; pour eviter de re-
cevoir la mort d’une main etrangere, il pa-
rut determin£ a se la donner lui-meme,
lorsqu’il verroit qu’il ne lui resteroit que
ce parti; il fit en consequence une col-
letftion de cordons de soie pour s’etrangler,
de poignards a lame d’or pour s’egorger,
& de coupes du plus grand prix pour con-
tenir le poison qu’il prendroit s’il y etoit
forc6. Tous ces preparatifs furent inutiles;
il n’evita pas le sort qu’il avoit prevu ;
& il fut assassine dans des latrines.
11 y a une multitude d’articles sür
lesquels nous nous arrcterions avec plaisir,
si les bornes de nos feuilies nous le per-
mettoient; mais dies nous forceroient de
les morcelcr, pour aiasi dire, & nous le

il faut les eonsulter dans !c livre
un lirterateur eclaire, un bou
critique qui les a tous travailles ; qu’on
lise ceux , Herodote , Homere, &c. on y
verra des recherches & des diseussions qui
toutes ne sont pas neuves, mais qu’on est
bien aise de trouvet ralsemblees ici.
Litterature.
William Richardfon über die Wichtig-
st en , &c. Sur les principaux cara&eres de
Shakespeare traduit de l'Anglois de M.
Guillaume Richardson.^I.eipsick 1775, chez
Weygand. nz-8*’.
Peu d’^crivains ont autant de vogue & de
reputation dans leur patrie & chez les etran-
gers , que le pere du thdätre Anglois 5 on
ne doit pas etre etonne qu’on s’occnpe en
Allemagne du soin d’y naturaliser, pour
ainsi-dire , ses pieces; elles ne peuvent man-
queur d’y reussir ; ce n’est pas tout ä fair
la regularite qu’on y desire , puis qu’on
ne cherche pas toujours ä donner ce me-
nte aux pieces originales. Il est tout siinple
que les ouvrages qui regardent ce Poete
celebre , interessent cctte nation , & qu’elle
s’empresse de les rechercher & de se les
approprier.
M. Richardson dont nous avons aanon-
ce l’ouvrage original , a donne beaucoup a
l’enthousiasme que le nom seul de Sha-
kespeare inspire aux Anglois; cela n'em-
peche pas que son admiration ne soie sou-
vent vraie & en general sentie. Le theätre,
comme il l’observe , n’a de -prix reel qu’au-
tant qu’il est une ecole ou l’on apprend ä
connoitre le carur humain , ä analyser les
principes de tous ses mouvements, & ä
laisir les signes caraderistiqqes de toutes
les passions ; or, c’est en cela que Shakes-
peare excelle ; voila ce qui faic oublier
ses defauts , & ce qui sert de base inebran»
lable ä sa reputation. Ce qui achcve de
donner la plus haute idee de son talent,
c’est qu’il a saili avec un succes c'gal , les
caratfteres les plus opposes , soie par la
distance des conditions , depuis le seeptre
jusqu'a la houletre, comme l’on dit, soie
par leurs cootratietes particulieres, uous
dirivns presgue intriaseques, La rnagnaai-*

& de cruaute, M. Sa-

s «•>)
• repetons,
meme jc’est
 
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