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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0057

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MOUVEMENT DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

VENTES DE TABLEAUX

Le temps des grandes ventes de tableaux n'est pas encore tout à fait venu, car la
saison n'est bonne pour les amateurs et pour les marchands, que lorsqu'elle est affreuse
pour les promeneurs. Depuis que beaucoup de riches personnages prolongent leur vie
de château jusqu'à la fin de l'année, les belles enchères ne s'ouvrent, à Paris, qu'après
les étrennes. Aussi n'avons-nous qu'une seule vente un peu significative à enregistrer:
c'est celle que vient de faire M. Francis Petit, de tous les tableaux modernes ayant
appartenu à M. T**, dont le suicide, raconté il y a trois mois par les journaux, parut
trop généreux aux compagnies d'assurances sur la vie. A ces tableaux avaient été mêlées
quelques-unes de ces toiles peu chanceuses que la bande noire appelle des rossignols,
et qui ont usé les quinqueîs de la rue Laffitte sans pouvoir allumer le passant. Néan-
moins, la vente a été très-animée et très-curieuse, parce qu'il s'agissait de savoir si
les modernes avaient fléchi, comme déjà on le disait à la fin de la dernière campagne.
Voici les prix les plus notables :

Eugène Delacroix : Lion ètreignant un serpent, superbe morceau, accentué
comme une sculpture de Barye, et d'une poésie farouche, 1,175 francs; la Fiancée
dAbydos, 4,350 francs. — Isabey : Le Coup de l'étrier, 800 francs. C'est une petite
toile touchée avec beaucoup d'esprit et beaucoup d'indolence, une réunion de pétards.
— Daubigny : la Mare aux Cigognes, un tableau deux fois grand comme la main,
plein de fraîcheur, de grâce et de finesse, mais sans aucune ficelle et tout simplement
exquis, 635 francs; Daubigny, par sa naïveté savante, s'élèvera peu à peu au pre-
mier rang, et ce sera justice.— Tassaert: Il y avait là six toiles de cet habile homme,
mais qui tombe maintenant dans la farine, suivant l'expression des ateliers ; elles ont été
poussées de 1,500 à 1,800 francs. Dans le nombre, on remarquait une Assomption, le
Sommeil de l'Enfant Jésus, et une nouvelle répétition de cette peinture si bien sentie et
si navrante, la Dernière Prière, qui fut achetée à l'artiste par la direction des Beaux-
Arts, en 1858. On y voit une pauvre mère qui, réduite par la misère à s'asphyxier avec
sa fille, au moyen du charbon, jette un dernier regard sur une image de la Vierge,
suspendue à la muraille de leur galetas !

Théodore Rousseau : Environs de Barbizon, toile de chevalet, 1625 fr. Lisière de
bois, 1,390 fr. Paysage, effet de soir, 810 fr. Ces morceaux, eu égard à leur petite
dimension, prouvent que les Rousseau sont toujours en faveur. Un Gué de Troyon, qui
n'était pas de ses meilleurs ouvrages, s'est maintenu à 2,000 fr. Cinq tableaux de Diaz
ont été adjugés à des prix inférieurs : La Collation, 355 fr. ; Intérieur de forêt, 280 fr. ;
Enfants jouant avec un chien, 790 fr. ; Le Repos dans la forêt, 820 fr. C'est une
appréciation qui s'explique par le faire lâché de ces morceaux. En revanche, le Jardin
des Amours est monté à 1,280. Les sujets bretons de M. Fortin se sont vendus 600 fr. l'un.
Le Simoun de M. Fromentin n'a été qu'à 595 fr., et c'est peu pour un petit tableau si
délicatement fini ; des cavaliers arabes dessinés avec élégance y sont représentés luttant
 
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