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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 3
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Wyatt, Alphonse: Marques et monogrammes de quelques amateurs célèbres, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0178

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MARQUES ET MONOGRAMMES

DE QUELQUES AMATEURS CELEBRES

11

Charles 1er doit certainement être placé au nombre des curieux les plus
j|C" célèbres; c'était un homme de goût autant qu'un parfait gentleman, habile
miniaturiste et assez bon dessinateur, versé dans la connaissance des langues,
de l'histoire et de la théologie comme dans celle de la navigation, des mathématiques
et de la stratégie, doué du tact le plus sûr en fait d'art, possédant en un mot toutes les
qualités d'un amateur, sinon celles d'un prince. Charles Ier, n'étant encore qu'héritier
présomptif, témoignait un goût si vif pour les arts, que Rubens disait de lui : «Le prince
de Galles est le prince le plus amateur de la peinture qui soit au monde. » Il ne commença
réellement à former une grande collection qu'après son avènement au trône. La couronne
ne possédait guère à cette époque que quelques tableaux d'Holbein ou d'Oliver, dissé-
minés dans des divers palais; le roi les réunit, y ajouta sa collection privée, celle du
prince Henri, son frère, et il envoya aussitôt dans toute l'Europe des agents chargés
d'acheter ou de copier les plus belles peintures des cabinets étrangers. La première
acquisition importante, faite en son nom, fut celle de la galerie des ducs de Mantoue,
qu'il paya, dit-on, 80,000 livres sterling, et dans laquelle se trouvaient entre autres
morceaux de grand prix la Vierge à la perle, de Raphaël, qui est maintenant à Madrid,
les Douze Césars, du Titien, dont la plupart ont disparu, et l'Antiope, du Corrége,
une des merveilles du Louvre. Charles Ier acheta ensuite vingt-trois tableaux italiens a
un nommé Froslcy, et plus tard, par l'entremise de Rubens, les fameux cartons de
Raphaël, qui étaient en Flandre et qui sont aujourd'hui à Hampton-Court. Il serait
impossible de donner le détail de cette admirable collection; tout le monde concourait
à la former, et sans compter les acquisitions diverses faites de toutes parts, les grands
seigneurs, les cités, les républiques étrangères s'empressaient d'offrir au roi d'Angle-
terre des objets d'art; c'était moins peut-être une flatterie qu'un hommage rendu, par
l'Europe entière, à ce prince des curieux. Les nombreux artistes attachés à la cour,
Rubens, Van Dyck, Gérard Honthorst, Diepenbeck, Steenwick, Poelenbourg, Dobson, et
tant d'autres, ornaient les splendides demeures de White-Hall, de Hampton-Court, de
Somerset-House et de Saint-James; ils faisaient les portraits de tous les grands seigneurs,
favoris du roi, ou travaillaient pour eux dans leurs châteaux; d'autres peintres que
Charles invita sans succès à venir auprès de lui, comme l'Albane, Carie Maratte, et le Ber-
nin lui envoyaient du moins les tableaux ou les sculptures qu'il leur avait commandés.
Il nous reste heureusement de cette collection plusieurs catalogues qui ont été réunis
 
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