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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.1859

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Nr.3
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Mantz, Paul: Salon de 1859, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16987#0129

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SALON DE 1859

Les esprits moroses qui ont protesté jadis contre Je système de nos
expositions d'œuvres d'art et qui, aujourd'hui encore, leur reprochent de
se renouveler trop souvent, savent bien peu ce qu'ont toujours été en
France les exigences de la curiosité publique. Mais quoique ces plaintes
aient pu paraître chimériques, on n'en a pas moins vu sortir le résultat
qu'on en attendait : les expositions ont modifié les conditions de leur
périodicité, et, longtemps annuelles, elles ne se reproduisent plus que
tous les deux ans. Que ce succès suffise aux critiques chagrins, et qu'ils
n'essaient plus de lutter contre un usage qui a dans notre histoire les plus
honorables origines. Inscrit dès le 24 décembre 1663 dans les statuts de
l'ancienne Académie royale, le principe des expositions a pu d'abord
n'être appliqué qu'avec une prudente timidité ; il a, depuis deux siècles,
varié dans ses modes de réalisation; mais tous les gouvernements se sont
trouvés d'accord pour le respecter, et l'intérêt toujours grandissant du
public en a presque fait une institution nationale.

Ainsi protégée par l'autorité d'une tradition glorieuse, l'habitude
d'exposer, pour l'édification commune, les ouvrages de nos artistes, se
recommanderait, si elle était jamais sérieusement discutée, parles raisons
les meilleures. Vainement on a pu dire qu'en se répétant trop souvent,
les expositions fatiguent l'attention des curieux, et qu'en obligeant l'ar-
tiste à terminer à jour fixe sa statue ou son tableau, elles le forcent de se
hâter et ne lui permettent pas de bien faire ; plus vainement encore on
pourrait prétendre qu'en appelant les demi-connaisseurs, les premiers
venus, les profanes, à la contemplation des œuvres de l'art, on court le
risque de voir les sculpteurs et les peintres travailler en vue des succès
vulgaires, et abaisser par suile le niveau de leur idéal. ÎNon, le public
n'est point lassé des expositions, puisqu'il y court avec un empressement
sans égal, et qu'il se montre zélé au point de payer, relativement très-

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