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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3.1859

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Nr. 2
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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Monographie de l'ancienne abbaye royale Saint-Yved de Braine par M. Stanislas Prioux
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https://doi.org/10.11588/diglit.16988#0090

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G VZETTE DES B"EAl X-ARTS. s;>

police du lieu, ce sont des enfants, il faut bien qu'ils s'amusent ; puis on
a toujours jeté des pierres à ces statues; » ou bien « Les moineaux font leurs
nids dans les sculptures, et les enfants tirent aux moineaux. Je dois aussi
à la vérité d'ajouter que ces dignes conservateurs de la propriété publique
et privée, qui d'ailleurs feraient un bon procès aux parents des enfants
assez malavisés pour tirer sur leurs poiriers, sont parfois membres de la
société des beaux-arts ou archéologique du lieu et que, comme tels, ils
écrivent de précieux mémoires sur ces monuments qu'ils laissent mutiler,
par habitude, mémoires dans lesquels on trouve habituellement une page
foudroyante, adressée aux vandales, aux barbares du dernier siècle, van-
dales et barbares qui ont bon dos et ne sont plus là pour se défendre...
tandis qu'ils se garderaient de tirer les oreilles au gamin destructeur et de
faire payer une amende à ses parents vivants, conformément à l'art. 257
du Code pénal et à l'art. 1384 du Gode Napoléon. C'est une belle chose
que de bonnes lois, il n'est qu'une chose plus belle peut-être, c'est de les
observer.

On pourrait demander un peu plus d'indulgence pour les barbares
défunts et un peu plus de sévérité pour les vandales qui se portent bien.
Nous sommes tous aujourd'hui plus ou moins archéologues, membres ou
correspondants de plusieurs sociétés savantes, amateurs de vieux monu-
ments, conservateurs passionnés de souvenirs, mais nous sommes en
même temps citadins, nous aimons les rues larges, aérées, les boutiques
qui se louent bien, et nous craignons les centimes additionnels. Ces qualités
et sentiments divers donnent parfois lieu à la petite comédie dont voici
l'analyse succincte : Nous possédons dans notre ville un vieil édifice assez
délabré, mais qui excite la curiosité des touristes et qui charme les artis-
tes. Un beau matin notre administration municipale déclare que ledit
édifice tombe de vétusté, que son entretien est ruineux, son usage nul,
son aspect maussade, et qu'une place pavée ferait mieux notre affaire; le
monument est condamné, mais quelques zélés défenseurs des souvenirs
réclament; l'État intervient, non-seulement il est pour la conservation,'
mais il contribuera même de ses deniers à la restauration, si la ville veut
faire un effort de son côté. Nous résistons, nous sommes inflexibles, la
sûreté publique est menacée, pourquoi l'État se mêle-t-il de nos affaires?
mieux que lui, nous savons ce qui nous gêne et ce qu'il nous faut. La ville
étouffe, elle veut de l'air; que signifie cet amour de quelques fanatiques
pour un tas de vieilles pierres moussues! on noircit beaucoup de papier,
et de guerre lasse, un jour l'édifice est démoli. Alors la scène change. Ces
pierres moussues, on les recueille comme des reliques, on les place dans
QOtre musée; ce sont alors des témoins précieux des arts de nos pères.
 
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