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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4.1859

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Nr. 2
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Lagrange, Léon: Le Musée de Marseille, [2]: musées de province
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https://doi.org/10.11588/diglit.16989#0065

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MUSÉES DE PROVINCE

LE MUSÉE DE MARSEILLE

( Suite. )

Ce qu'on peut demander aux musées de province, en l'état où ils sont
aujourd'hui, ce n'est pas une réunion de chefs-d'œuvre de toutes les
écoles, mais un choix d'œuvres intéressantes pour le curieux et l'érudit
autant que pour l'artiste, et surtout une série de peintures purement
locales qui mettent en évidence des talents indigènes, inconnus partout
ailleurs. A ce titre, le musée de Marseille a de quoi satisfaire les plus
exigeants. La grande personnalité de Puget, personnalité méconnue au-
jourd'hui de quelques-uns, mais à laquelle on rendra pleine justice quand
ses œuvres et sa vie seront pleinement mises en lumière, se montre ici
sous un aspect tout nouveau. On oublie trop qu'avant d'être sculpteur,
Puget était peintre. Sans une maladie qui l'arrêta à temps, il eût suivi ce
qu'il croyait sa véritable vocation, il n'eût pas touché au marbre. Or, si le
musée de Marseille ne possède ni le Mi/on ni le Saint-Sebastien, il possède
quatre tableaux de Puget. On en chercherait vainement ailleurs. Ces
quatre tableaux constituent donc avant tout un élément de haute curiosité.

Les deux premiers, le Baptême de Clovis et le Baptême de Constantin,

ont été peints en 1(352. Puget avait trente ans. Élève docile de Piètre de

Cortone, il ne visait qu'à égaler son maître. De là, dans sa peinture, la

recherche de certaines qualités qui ne sont plus pour nous que des défauts.

Le Baptême de Clovis offre de plus un caractère singulier. Préoccupé de

donner à ses personnages le costume de leur temps, Puget, un peu à court

d'érudition, n'a pas su remonter plus haut que le xve siècle, l'époque la

plus reculée sans doute dont il eût connaissance, et ce n'est pas une

mince surprise que de voir un Clovis troubadour recevoir le baptême en

culottes de satin blanc devant une Clotilde coiffée d'un turban à aigrettes.

Qu'eût dit M. Augustin Thierry? Les mêmes velléités de science por-
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