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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

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Nr. 4
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Siret, Adolphe: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts: l'École d'Anvers en 1860
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https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0246

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CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE

DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

L'ÉCOLE D'ANVERS EN 1860

Anvers, 5 mai 1860.

La situation actuelle d'une École qui de tout temps a jeté un vif éclat sur l'art fla-
mand, est un sujet qui me paraît mériter un examen spécial, et je suis sûr que les lec- "
teurs de la Gazette des Beaux-Arts ne le trouveront pas sans intérêt. De même que dans
la plupart des centres aristocratiques de l'Europe, deux courants se manifestent dans-
la pratique de l'art, à Anvers. C'est d'abord le courant académique, puis celui que j'ap-
pellerai le courant libre, pour peindre exactement l'état des choses. Indépendamment de
ces deux grandes divisions, il existe une certaine quantité de petites coteries, sans in-
fluence réelle, où l'art est réduit à de mesquines proportions et où la jalousie de métier
joue le principal rôle. Nous laisserons ces subdivisions dans l'ombre, pour ne nous
occuper que des deux grands partis.

Le premier, le parti académique, se compose de peintres ayant presque tous une
position officielle, ce qui naturellement fait dire à leurs ennemis qu'ils ne pensent et
n'agissent qu'en vue de sauvegarder leurs intérêts. Ce parli exalte la grande peinture et
traite avec une certaine indifférence tout ce qui n'aboutit pas à partager cette manière
de voir. Évidemment, cette position est commandée aux partisans de l'Académie par la
nature même de leurs fonctions. Car tous sont ou professeurs, ou lauréats, ou sont au
moins rattachés au parti académique par des commandes officielles qui ont, presque
toutes, la grande peinture pour objet. Il leur serait donc difficile d'agir autrement qu'en
demeurant dans leur caractère officiel : position oblige.

Le courant libre se compose, d'une part, de ceux qui n'ont obtenu à l'Académie que
de faibles succès; d'autre part, d'excellents artistes qui n'ont eu que la nature pour
maître. Le mépris des règles académiques dans l'art est leur cheval de bataille, et il
n'en saurait être autrement, puisque les premiers, leur attribuent l'insuccès de leurs
études, et les seconds le succès de leurs travaux.

Cet état de choses existe depuis assez longtemps à Anvers, mais il y a eu recrudes-
cence dans la lutte à propos des dernières commandes dont notre gouvernement s'est
montré, cette année, très-prodigue. Ici encore une nécessité s'est produite : l'État ne
pouvait guère commander des tableaux qu'à des artistes ayant eu des succès, et ces
 
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