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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

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Nr. 5
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Blanc, Charles: La Société des Arts-Unis
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https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0266

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LA SOCIÉTÉ DES ARTS-UNIS

Nous devons à nos lecteurs, puisque nous l'avons promis, de leur faire
connaître la société dont nous leur avons annoncé la constitution défini-
tive et la prochaine installation. La pensée qui nous a fait fonder le pré-
sent recueil, est la même qui a porté M. Jame à fonder à Paris le Salon
des Arts-Unis, comme il avait établi à Lyon une Société aujourd'hui bril-
lante et puissante.

11 s'est produit, il y a quelques années, dans le domaine des arts, un
de ces mouvements qui autrefois ne se produisaient qu'insensiblement, à
la longue, et dont une seule génération ne voyait jamais le commence-
ment et la fin. Le monde moral semble marcher aujourd'hui avec autant
de rapidité que le monde physique, si bien que le même homme peut, de
nos jours, assister durant sa vie à un grand nombre de transformations
successives. Au xviii6 siècle, il fallut environ quatre-vingts ans pour aller
de Watteau à David, de Louis XIV à la Convention. Au xixe, le spectacle a
changé tant de fois que le même spectateur a pu voir le triomphe et la
décadence de l'école de David, l'éclat du romantisme et son déclin, en-
suite une période de pur éclectisme, et enfin un retour sérieux à la gran-
deur mieux comprise de l'art antique.

Ces changements sont le fruit des études dont nous avons pris le goût;
ils ont été amenés, non plus peu à peu mais très-vite, par cette érudition
éclairée et sentie, à la fois spéciale et générale, qui est le propre de notre
temps. La critique, nous l'avons dit quelquefois dans ce recueil, a fait
maintenant de tels progrès qu'elle est devenue presque un art. Précise,
élevée, difficile pour elle-même, elle a su se garder à la fois de la décla-
mation et du pédantisme, de l'aridité et des phrases; elle a su entrer
dans l'esprit des anciens maîtres, les apprécier d'une façon toute nouvelle,
découvrir leurs principes, débrouiller leur histoire, classer leurs œuvres,
et les admirer autrement que sur parole. Ces conquêtes de l'esprit fran-
çais n'ont pas sans doute créé des sculpteurs ou des peintres, mais elles
ont propagé l'amour et l'entente des arts du dessin, elles ont fait surgir
très-rapidement et en très-grand nombre, des amateurs délicats, de ces
 
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