Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (6.1860)

EXPOSITION DE BORDEAUX.

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sont pour Bordeaux l'indice d'une situation nouvelle, et que, satisfaisants dès
aujourd'hui, ils sont gros de promesses pour l'avenir. C'est là un des signes
du temps. En ces années déjà lointaines où nous apprenions au collège
de Bordeaux l'art trop oublié de bien dire, la peinture et la statuaire ne
tenaient pas précisément la première place dans les préoccupations de
nos compatriotes. Le musée était peu fréquenté, il n'y avait point d'expo-
sitions, et l'imprudent qui se serait avisé d'acheter un tableau aurait
couru le risque de passer pour un esprit peu sain. Les choses ont bien
changé depuis lors, et c'est à l'initiative de la Société des Amis des
Arts, à son zèle intelligent, je dirai presque à son courage que revient
en partie l'honneur de la victoire commencée. Sans doute, il reste encore
beaucoup à faire, mais on le fera. C'est là du moins notre plus cher
rêve. L'austère arithmétique finira peut-être par s'attendrir, et d'ailleurs
l'art est si bien chez lui dans les maisons laborieuses!... Pourquoi ne
ménagerait-on pas dans le comptoir, entre le journal et le grand-livre,
une petite place pour l'idéal?

PAUL AI AN TZ.