Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (7.1860)

LES DESSINS DE LOUIS DAVID

Le catalogue de la première
vente des œuvres de David, en
1826, ne donne qu'une faible
idée de la masse des travaux
préparatoires qui avaient été
accumulés par ce maître. Étu-
des, dessins, calques, croquis
de toute espèce formaient une
sorte d'encyclopédie des arts
plastiques où se trouvaient des
renseignements sur toutes cho-
ses : monuments de l'antiquité
et de la renaissance, tableaux,
statues, bas-reliefs, tombeaux, médailles, sujets pittoresques choisis
parmi les sites de la campagne de Rome, etc. Douze énormes cahiersf,
dont un, que j'ai compté par curiosité feuille à feuille, ne contient pas
moins de cinq cents sujets différents, témoignent que le peintre ne négli-
geait rien. Quelquefois ce sont de simples croquis, informes aux yeux de
l'observateur superficiel^ mais offrant quelques traits concis, suffisants
pour la mémoire de celui qui a déjà vu ou appris à voir. Ces cahiers se
rattachent au séjour de David à Rome, époque de son initiation au
grand art. C'est à peine si dans quelques études de chevaux et de cava-
liers, d'après Y an der Meulen et le Rourguignon, on peut entrevoir ses
goûts d'adolescent. Les peintures seules montrent quelques traces des
premières impressions qu'il reçut et l'influence du goût contemporain;

\. Deux des cahiers (numéros 3 et 4) appartiennent à M. J.-L. David, petit-fils du
peintre.

Deux numéros (7 et 9) sont au Louvre. M. le conservateur des dessins a eu la bonté
de me les communiquer.

Deux autres numéros (10 et 11 ) sont chez M. Chassaignolles, allié de la famille
David. Les six autres sont dispersés.