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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Galichon, Émile: École allemande [3]: Albert Dürer sa vie et ses œuvres
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ALBERT DURER. 7

Les œuvres d'orfèvrerie exécutées par Albert Durer dans l'officine de
son père ne sont pas mieux connues que ses travaux d'architecture ou de
sculpture. Ces objets, délicats par le travail, précieux par leur matière, et
que la mode met si peu de temps à déprécier, ont tous été perdus. San-
drart nous apprend, mais sans les avoir vus, que, jeune encore, Albert
avait ciselé avec talent sept sujets de la Passion. Les estampes rarissimes
dû petit Crucifix, dont Daniel Specklé dit avoir vu la plaque d'or au châ-
teau d'Ambras, et surtout le petit Saint Jérôme, ne sont peut-être que
des épreuves de nielles ciselés par notre maître pour l'empereur Maxi-
milien qui, suivant la coutume de ces temps,, attachait au bord relevé de
son chapeau une médaille religieuse. Toujours est-il que Durer fit beau-
coup de dessins pour les orfèvres de son temps, ainsi qu'il a pris lui-
même le soin de nous l'apprendre dans la relation de son voyage des
Pays-Bas, où il nous dit qu'il dessina pour l'orfèvrerie, entre autres ob-
jets, trois poignées d'épée pour son ami Tomasin et un sceau pour l'or-
fèvre Jan 1.

Plusieurs numismates attribuent aussi à Durer quelques médailles.
M. Dumesnil a même produit à l'appui de cette opinion des passages
extraits de la correspondance d'Érasme avec Pirckheimer2. Suivant cet
écrivain,, notre maître aurait fait, d'après le célèbre philosophe, un buste
ou une médaille. Mais de la lecture des pièces citées par M. Dumesnil il
ressort, suivant nous, contrairement à la pensée de cet historien, qu'Al-
bert Durer n'est point l'auteur de cette médaille. En effet, le 8 jan-
vier 1525, Érasme écrit à Pirckheimer pour lui faire savoir qu'il a reçu

vures. Dans la collection Sauvageot, léguée au Louvre par cet amateur éminent, trois
médaillons en bois sont donnés, sans raison aucune, à notre maître. Le plus faible
en porte le monogramme tracé d'une main hésitante ; le second, exécuté avec séche-
resse, ne peut avoir été taillé par cet artiste; le troisième, et aussi le plus important
par les dimensions, est un chef-d'œuvre en ce genre de travail. Mais rien ne peut jus-
tifier l'attribution qui en a été faite à Albert Durer. Une médaille nous apprend que ce
portrait est celui de Josse Trycshes, commandeur provincial de l'ordre teutonique pour
le grand bailliage d'Autriche; la légende nous dit encore que ce personnage avait
64 ans, quand fut frappée cette effigie. Ce seigneur étant né en '1470, la médaille et le
bois, dont l'un est évidemment la copie de l'autre, n'ont pu, dès lors, être exécutés
avant l'année -1534, époque à laquelle Albert Durer était mort.

1. Tous ces dessins ont été probablement perdus depuis; nous n'avons jamais eu
l'occasion d'en voir un seul, et aucun écrivain n'en a signalé. Mariette rapporte
avoir vu une suite gravée de dix pièces d'orfèvrerie (quatre en hauteur, six en tra-
vers), portant la inarque d'Albert Diirer. Nous avons en vain cherché cette curieuse
série que Mariette croit avoir été exécutée par Le Blon sur les dessins du peintre de
Nuremberg.

2. Histoire des plus célèbres amateurs, p. 393.
 
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