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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 1
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Galichon, Émile: École allemande [3]: Albert Dürer sa vie et ses œuvres
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0014

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(', VZETTE DES BEAUX-ARTS.

eussent « non-seulement F amour des arts, mais aussi le désir de se per-
« fectionner, et d'acquérir des connaissances positives et sérieuses. » Sa
première œuvre littéraire fut un traité sur la géométrie, « le vrai fonde-
<( ment de toute peinture, » science sans laquelle « personne ne peut de-
(t venir un bon artiste, et que les jeunes peintres doivent apprendre,
a la règle et le compas à la main, pour connaître l'exacte vérité des
« choses. »

Cet ouvrage1, dédié par Albert Durer à son très-cher maître et ami
Wilibalde Pirckheimer, est divisé en quatre livres. Le premier traite des
lignes, cercles, spirales, courbes, hélices, que l'auteur apprend à tracer.
Le second contient la théorie des surfaces, et les méthodes à suivre pour
dessiner des figures, les composer et les transformer. Le troisième en-
seigne à faire des prismes, des cylindres, des colonnes, des pyramides,
des cônes correspondant à des surfaces données. Dans ce livre, l'au-
teur indique encore la meilleure manière d'établir des cadrans solaires
au faîte d'un clocher ou de tout autre édifice, et comment on doit s'y
prendre pour fixer des lettres ou des images au haut des tours, de
sorte que, placées à différentes hauteurs, elles apparaissent cependant
toutes sous le même angle visuel; et, enfin, il donne aux architectes les
proportions que doivent avoir les lettres posées à de grandes élévations.
Le quatrième livre apprend à mesurer les corps. Cette dernière partie est
suivie de quelques leçons d'optique et de la description de deux appa-
reils, inventés par lui pour dessiner suivant les règles de la perspective.
L'un de ces instruments, « singulièrement utile à ceux qui veulent por-

1. Traité de géométrie, ou Méthode pour apprendre à mesurer avec la règle et
le compas, ouvrage rédigé par Albert Durer, à l'usage de tous ceux qui aiment les
arts, et orné de figures; petit in-folio de 89 feuillets. Ce livre est devenu rare, quoi-
qu'il ail été répandu à un grand nombre d'exemplaires. On en connaît deux éditions
originales en allemand, l'une de 1525, l'autre de I 528 ; celle-ci a été corrigée et augmen-
tée de vingt-deux gravures. Cette seconde édition a été imprimée aux frais de la veuve
d'Albert Durer, qui, dans les dernières pages, a eule soin do prévenir le public qu'en
vertu du privilège accordé par l'empereur, il est défendu à toutes personnes, de
quelque qualité et condition qu'elles soient, de contrefaire ce livre, en tout ou en
partie, et d'en faire des extraits, sous aucun prétexte, à peine de confiscation et d'autres
amendes énoncées dans ledit privilège de Sa Majesté Impériale. Ce privilège, octroyé
par Charles-Quint à la veuve d'Albert Durer, se trouve à la page 130 du Traité sur les
proportions du corps humain (édition de 1528). Il est daté de Spire, du 1A août 1528,
quatre mois après la mort du peintre : la durée en est fixée à dix années.

Agnès Durer, pour que les écrits de son mari puissent être lus de ceux qui igno-
raient l'allemand, les fit traduire en latin par Joachim Camerarius. La traduction du
Traité de Géométrie fut publiée à Paris, chez Chrétien Wechel, rue Saint-Jacques, à
l'Ecu de Bâle, en 1532 et 1535.
 
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