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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Galichon, Émile: École allemande [3]: Albert Dürer sa vie et ses œuvres
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ALBERT DURER. \\

« traire une personne, et qui ne sont pas bien sûrs de leur savoir », a été
remis en usage de nos jours, sous le nom de Roulliet-type, par un artiste
distingué, qui peut-être ne connaissait nullement l'ouvrage, assez rare,
d'Albert Durer1. Le but du second appareil est de retracer sur un pan-
neau, au moyen de trois Fils, tous les objets que ces mêmes fils peuvent
atteindre. Mais l'écrivain, trop modeste pour se laisser égarer par
l'orgueil ordinaire aux inventeurs, reconnaît lui-même que ce procédé
est trop compliqué pour être facilement applicable, et, à la suite de son
exposé, il décrit un troisième système, trouvé par Jacques Keser, système
qu'il déclare plus pratique.

Ce traité de géométrie était fort estimé au xvie siècle. Les chapitres
ayant rapport aux règles géométriques appliquées aux lettres de l'alpha-
bet, furent plus particulièrement utilisés par les auteurs de cette
époque, et notamment par Juan de Yciar Yiscayno, clans un ouvrage
publié en 1529 à Saragosse, sous le titre : Arte mbtilissima por laquai
se ensenna a escrevir perfectamente.

Deux ans plus tard, au mois d'octobre de l'année 1527, Durer fit pa-
raître un nouveau traité sur les fortifications des villes, châteaux et
bourgs2. Pirckheimer fut chargé par son ami d'en faire la dédicace à
Ferdinand, frère de Charles-Quint et roi de Hongrie et de Bohême.

Antérieurement à la publication de ces deux ouvrages, dès 1523,
Albert Durer avait écrit des observations sur les proportions du corps
humain; mais elles ne virent le jour qu'après sa mort, ce peintre illustre
reculant sans cesse l'impression de cette œuvre à laquelle il attachait une
grande importance, car elle devait résumer les études de sa vie entière.
Le manuscrit, très-différent du traité imprimé, est conservé dans la
bibliothèque de Dresde, et contient 283 feuillets, comprenant deux lettres
et une dédicace à son ami Wilibald Pirckheimer, ainsi qu'une préface, qui
n'ont pas paru en tête de son livre. Dans la pensée d'être agréable à
nos lecteurs, nous donnons ici la traduction de ces écrits, qui leur révé-
leront à quel point Durer craignait de paraître, lui., le premier peintre de
l'Allemagne, outrecuidant et présomptueux, en livrant au public le fruit
de tant d'années de travail et de méditation; elles feront connaître aussi
combien était grande l'honnêteté d'Albert, inquiet à la pensée que la
préface pouvait annoncer plus que le livre ne contenait, et ses craintes

1. Nous avons fait reproduire l'estampe dessinée par Albert Durer lui-même, pour
venir en aide à ses explications écrites. Elle servira aussi à montrer à nos lecteurs
comment ce maître comprenait la gravure sur bois.

2. Petit in-folio de 27 feuillets; signatures A 2 à F 2; 20 gravures sur bois. La tra-
duction latine, due a Cainerarius, fut imprimée à Paris chez Wechel, en 1535.
 
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